Aujourd’hui est la Journée mondiale de la trisomie 21. Créée en 2005 et organisée avec le soutien des Nations Unies, elle permet de mieux comprendre ce syndrome encore mal connu du grand public. C’est une altération génétique qui touche plus de 50 000 personnes en France. Or, comme beaucoup de personnes en situation de handicap, celles trisomiques souffrent elles aussi de préjugés.
Tout au long de leur vie, iels entendent des « iels n’ont pas de rêves », « iels sont lents », « iels ne peuvent pas entreprendre », « iels n’ont des ami.e.s que comme eux »… Des clichés qui ne devraient plus exister en 2022 ! Alors en ce 21 mars, nous souhaitions vous sensibiliser à la trisomie 21 en mettant un terme à certaines idées reçues. En voici 6 à bannir absolument !
1 – Les personnes trisomiques ne peuvent ni aller à l’école ni avoir un travail
Bien qu’il est vrai que l’apprentissage d’un.e enfant porteur.se de trisomie 21 soit plus lent que celui d’une personne lambda. Et qu’une fois adulte iels sont parfois exclus de l’école traditionnelle et/ou ont difficilement accès à un emploi. Cela ne veut pas dire que les personnes trisomiques sont incapables d’apprendre, d’aller à l’école et d’avoir une activité professionnelle. Elles savent lire, écrire et compter comme tout le monde.
D’ailleurs, les personnes trisomiques n’ont pas forcément besoin d’une éducation spéciale. Tel a été le cas de Pablo Pineda, le premier homme trisomique en Europe a avoir obtenu un diplôme universitaire. Il est aujourd’hui, engagé dans les questions de handicap et présente un programme de télévision espagnole « Piensa en positivo », consacré au handicap.
2 – Iels ne peuvent pas avoir de vie amoureuse
Selon les préjugés, être porteur.se de trisomie 21, empêcherait d’avoir des relations affectives et amoureuses. À croire qu’en ayant un chromosome en plus, les sentiments, les désirs et les envies disparaissent… Soyons logiques, les personnes trisomiques sont comme tout le monde.
Et qui dit tout le monde, dit des relations amoureuses avec toutes les émotions qu’elles génèrent, des rapports sexuels et des câlins. Ce n’est pas une maladie et la trisomie 21 n’est pas contagieuse !
3 – Iels sont tou.te.s affectueux.ses
Arrêtons immédiatement les frais ! Comme nous vous l’expliquions auparavant, les personnes porteuses de trisomie 21 sont comme nous tou.te.s. Elles ont leurs propres goûts, leurs passions, leurs talents et leurs peurs aussi.
Même si les personnes trisomiques sont généralement affectueuses, sensibles et pleines d’humour, comme tout le monde elles peuvent être parfois énervées, impatientes ou encore râleuses. Et si on était vraiment là l’un.e pour l’autre et qu’on arrêtait de se catégoriser ? Qu’on s’écoutait dans nos difficultés et qu’on se soutenait ?
4 – Les personnes trisomiques ne sont pas belles
Cerise sur le gâteau. Pour certain.e.s la trisomie 21 est associée à une personne pas spécialement belle, voire moche. Laissez-nous vous contredire ! Tout d’abord, sachez que la beauté est subjective et qu’elle va au-delà du physique.
Mais si nous nous attardons, seulement à l’apparence, sachez qu’il existe de nombreux.ses mannequins très « beaux.lles » qui sont égéries de grandes marques. Tel est le cas de Sofía Jirau par exemple, qui est devenue la première modèle Victoria’s Secret porteuse de trisomie 21.
5 – Iels ne peuvent pas être indépendant.e.s
Plusieurs dizaines de millions de personnes seraient porteuses d’une trisomie 21 dans le monde, parmi lesquelles plus de 50 000 en France (enfants et adultes). Pourtant, dans notre société on attribue encore tous les clichés aux personnes trisomiques.
Eh oui, encore une fois, iels peuvent être indépendant.e.s. Comme tout le monde, lorsqu’iels grandissent, certain.e.s ressentent l’envie de quitter le nid et c’est parfaitement possible. Il faut seulement quelques adaptations, mais pas une révolution.
6 – Les personnes trisomiques ont une espérance de vie faible
Il vrai qu’il y a 30 ans, les scientifiques n’arrivaient pas à soigner certaines maladies cardiaques fréquentes chez les trisomiques. Mais bonne nouvelle ! Aujourd’hui avec les progrès de la science en santé, ce n’est plus le cas. L’espérance de vie des personnes trisomiques est passée d’une trentaine d’années à presque soixante ans. Hop un cliché de plus à balayer !
Parce que bannir ces fausses croyances c’est améliorer l’inclusion sociale des personnes touchées par cette altération génétique. Chaque personne trisomique est différente, a des caractéristiques différentes et mérite d’explorer la vie sans subir le poids des préjugés.