À chaque mois son rôle préventif et sa couleur ! Si Octobre Rose invite ces mesdames (principalement) à se faire palper les seins et à observer leur poitrine d’un plus près, Juin Vert les sensibilise au cancer du col de l’utérus. Ce cancer touche environ 3000 femmes par an en France et se forme souvent par les papillomavirus, une maladie qui vous parle certainement. Juin Vert est une initiative essentielle, mais elle manque encore cruellement de visibilité. Pourtant, le dépistage précoce permet d’agir à temps et de sauver des vies. Si vous avez entre 25 et 65 ans, n’attendez plus. Poussez les portes des gynécologues pour faire ce check-up vital de votre intimité.
Juin Vert : un mois pour s’informer sur le cancer du col de l’utérus
En mai, fais ce qu’il te plaît et en juin « fais ton frottis ». Plus qu’un dicton, c’est un message de prévention qui s’érige en lettre capitale en ce mois de Juin Vert. Tandis que le mois d’octobre se dédie au cancer du sein, le mois de mars au cancer colorectal et septembre aux cancers pédiatriques, juin fait la lumière sur le cancer du col de l’utérus. Il n’a pas encore la couverture médiatique qu’il mérite ni la pleine attention du grand public. Peut-être parce qu’il braque les projecteurs sur une zone du corps féminin encore considérée comme tabou.
Lancé en 2010 par l’Institut national du cancer, Juin Vert rappelle aux femmes l’importance de se faire examiner le col de l’utérus. Au même titre que la mammographie et l’autopalpation pour le cancer du sein, le frottis peut déceler des anomalies et éviter bien des drames. Rappelons que le cancer du col de l’utérus fait 1000 victimes chaque année en France. Cette pathologie insidieuse, qui se niche dans l’entrejambe, est encore trop souvent minimisée. Pourtant, grâce à un dépistage régulier, 90 % des cas pourraient être évités.
Mieux comprendre le col de l’utérus et ses rouages
Juin Vert est donc l’occasion de se familiariser avec cette partie, encore floue, de l’intimité dite féminine et de prévenir le risque de cancer du col de l’utérus. Le rôle du col de l’utérus est souvent évoqué pendant la grossesse, mais rarement dans d’autres contextes. Pour rattraper les lacunes des manuels de SVT, il relie le corps de l’utérus au vagin. Il sécrète un mucus plus connu sous le nom de glaire cervicale. C’est lui qui lubrifie le vagin et fait office de bouclier protecteur contre les infections.
Mais Juin Vert rappelle ô combien il peut être vulnérable. Le cancer du col de l’utérus est généralement causé par une infection persistante de papillomavirus humains (HPV). La plupart des personnes sexuellement actives seront exposées à ce virus à un moment donné de leur vie. En principe, il part tout seul, mais parfois il fait de la résistance sur les tissus et mue de façon radicale. Saignements vaginaux anormaux, dyspareunie, pertes vaginales inhabituelles, douleurs pelviennes, douleurs lombaires… autant de symptômes qui doivent alerter.
Dépistage du cancer du col de l’utérus : comment ça se passe ?
Pour Juin Vert, toutes les femmes de 25 à 65 ans sont invitées entre les étriers. Pourtant, chaque année, à cette période précieuse, elles sont peu nombreuses à répondre présentes sur la table du gynéco. Selon les estimations, le taux de participation n’atteint que 58 % en France. Et ce n’est pas seulement par crainte de faire tomber la culotte.
« Nous avons un vrai problème de désert médical au niveau des gynécologues. Les sages-femmes peuvent être un relais efficace, mais elles sont débordées. Nous militons ainsi pour l’auto-prélèvement qui permet aux femmes de réaliser elles-mêmes l’examen de dépistage », décrivait Coralie Marjollet de l’Association de patientes IMAGYN au média Midi Libre
Le dépistage du col de l’utérus n’est pas forcément un moment agréable à passer. Mais que valent ces quelques minutes face à une maladie, qui peut saccager toute une vie en un éclair ? Le dépistage se fait par prélèvement ou par frottis, grâce à deux méthodes : l’examen cytologique avec une analyse des cellules et le test HPV pour détecter la présence du virus. Et rien ne sort de votre poche. Les frais sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Un vaccin contre le col de l’utérus très controversé
Vous avez certainement déjà entendu des échos sur le vaccin contre le cancer du col de l’utérus. Sorti en 2006, le Gardasil est pourtant largement décrié par la classe médicale. À la sortie de sa nouvelle version, en 2014, 420 médecins se mobilisaient derrière une pétition réclamant une mission parlementaire pour évaluer « l’opportunité » de ce médicament. À l’époque, une plainte contre X avait également musclé les doutes envers ce mystérieux vaccin. Neuf femmes voulaient saisir la justice pour dénoncer des complications de santé sévères éprouvées peu de temps après s’être faites vaccinées.
Le boycott se poursuit aujourd’hui, malgré l’ignorance des autorités publiques, qui souhaitent proposer le Gardasil 9 à 3 millions d’ados de 11 à 14 ans dans les établissements scolaires. Libre à chacun.e de faire cette piqûre. Toutefois, les effets secondaires peuvent s’avérer parfois plus handicapants que la maladie en elle-même.
Juin Vert est un mois crucial pour lever les incompréhensions sur le cancer du col de l’utérus et faire de la prévention. C’est également une initiative salutaire qui valorise la santé sexuelle des femmes, trop rarement mise en avant.