Mars Bleu : tout ce qu’il faut savoir sur le cancer colorectal pour mieux s’en protéger

Si Octobre Rose se destine à sensibiliser au cancer du sein, Mars Bleu éclaire toutes les zones d’ombre sur le cancer colorectal et rappelle l’importance du dépistage. Ce cancer, qui s’attaque à l’intestin, est l’un des plus meurtriers et les plus répandus en France. Pourtant, il existe un moyen simple, rapide et fiable de le détecter, sans passer par la case hôpital. Mars Bleu offre une occasion précieuse de mieux comprendre cette maladie, encore enveloppée de fausses idées. Des facteurs de risques aux premiers symptômes en passant par les gestes préventifs, voici la fiche d’identité du cancer colorectal, qui assiège une zone clef du corps humain et sous-entend un examen « tabou ».

Le cancer colorectal en chiffres

Le mois de Mars Bleu porte les projecteurs sur un cancer qui a tendance à rougir les joues et à susciter la pudeur. Pourtant, le cancer colorectal est loin de faire exception. C’est le troisième cancer le plus fréquent en France, mais aussi le deuxième le plus fatal. En 2023, plus de 47 500 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Ce cancer, abordé avec une certaine retenue, ôte la vie à en moyenne 18 000 personnes chaque année.

Cependant, grâce au progrès médical et à des recherches toujours plus poussées, l’espoir est de mise. Plus tôt ce cancer est décelé, moins il fait de dégâts. Selon les estimations, 63 % des personnes atteintes du cancer colorectal sont encore en vie 5 ans après le diagnostic. Toutefois, le dépistage est régulièrement « dramatisé » puisqu’il se porte sur une partie jugée honteuse du corps. Beaucoup craignent le passage du gant noir en latex, qui n’est pourtant plus la seule option.

Quels sont les facteurs de risques ?

Le cancer colorectal cerne le gros intestin ou le rectum, soit deux organes qui participent aux rouages de la digestion. L’excès d’alcool, la consommation récurrente de viande rouge et les aliments trop gras sont donc susceptibles d’augmenter les risques. Tout comme le tabagisme, la sédentarité ou la surcharge pondérale.

Ces conditions, qui, pour certaines, relèvent de la volonté personnelle, sont réversibles. Toutefois, il arrive que le patrimoine génétique et les antécédents familiaux soient en cause. Dans la perspective de cet héritage empoisonné, difficile d’inverser le sort. Certaines pathologies chroniques peuvent elles aussi avoir une influence. C’est le cas de la maladie de Crohn ou du syndrome de Lynch.

À quel âge se déclare-t-il le plus souvent ?

Le cancer colorectal est considéré comme une maladie de séniors, exclusive au troisième âge. Ce qui n’est pas totalement faux puisque le diagnostic tombe en général autour de la cinquantaine. Mars Bleu est d’ailleurs un bel aide mémoire. Il permet d’insister sur le dépistage, recommandé tous les deux ans aux femmes et aux hommes ayant entre 50 et 74 ans.

Le cancer colorectal se forme généralement à partir de petites croissances nommées polypes. Ils ne sont pas toujours offensifs, mais ils peuvent le devenir s’ils ne sont pas délogés à temps. Ils peuvent donc rester accrochés aux parois du côlon ou du rectum pendant plusieurs années sans jamais éveiller les soupçons puis devenir cancéreux et provoquer des douleurs incisives.

Quels sont les symptômes avant-coureurs ?

Les signes peuvent varier d’une personne à une autre et se traduire avec une intensité plus ou moins forte. Tout dépend de la progression de la maladie. Mais globalement, ils sont assez identifiables. Ils se caractérisent essentiellement par des problèmes intestinaux persistants et soudains tels qu’une diarrhée longue ou une constipation prolongée. D’autres perturbations sous-jacentes peuvent également s’insinuer, à l’image de ballonnements anormaux et de douleurs abdominales.

Le cancer colorectal induit aussi une fatigue assommante, malgré des nuits de sommeil à poing fermé. Le corps semble aussi avoir fondu et s’être délesté de quelques kilos. Dernier indicateur crucial : les traces de sang dans les selles. Tous ces symptômes doivent donner lieu à une visite médicale rapide.

Comment dépister le cancer colorectal ?

C’est l’étape qui fait couler la sueur à grosse goutte et génère le plus d’appréhension. Il faut dire que l’examen de dépistage le plus commun du cancer colorectal n’a pas forcément une bonne réputation. Rien qu’à son évocation, la coloscopie dresse les poils et resserre tous les orifices. La plupart des gens s’imaginent les fesses tendues sur une table chirurgicale, à se faire pénétrer par l’arrière avec une sonde. Forcément, avec de telles images en tête, il y a de quoi faire demi-tour. Pourtant, la coloscopie est déterminante.

D’ailleurs, si la préparation est assez contraignante, la coloscopie en elle-même est indolore et se fait sous anesthésie générale. Il n’y a donc pas de quoi la craindre. C’est plutôt le avant qui est moins « sympa ». En effet, pour que la paroi soit bien visible à l’écran, il faut nettoyer l’intestin en ingurgitant une solution laxative. Mais encore une fois, c’est crucial.

Si la coloscopie est un « passage obligé » passé la moitié de son existence, il existe aussi un autre test plus furtif, qui se fait à domicile. Il se présente sous la forme de kit et consiste à prélever les selles. Gratuit, rapide et efficace, il est prescrit aux personnes jugées « à risques ». Toutefois, même si cet examen est simplifié et à portée de main, il peine à se démocratiser. Comme le souligne La Ligue contre le Cancer, le taux de participation atteint difficilement les 33 %.

Quels sont les traitements ?

Le parcours médical pour déraciner le cancer colorectal est de moins en moins tortueux. Il faut dire que les méthodes ont radicalement évolué et sont de plus en plus performantes. Selon l’avancée de la maladie, les traitements ne sont pas les mêmes. Si le cancer se concentre sur une partie ciblée du côlon, une intervention chirurgicale peut s’avérer concluante.

En revanche, si l’examen a révélé des métastases, une chimiothérapie est nécessaire pour ralentir l’invasion de la maladie. Elle peut être associée à une immunothérapie. Pour le cancer du rectum, l’approche est légèrement différente. C’est souvent le combo radiothérapie et chimiothérapie qui est préconisé. Dès que la maladie recule et perd du terrain, l’opération est enfin possible.

En ce mois de Mars Bleu, le cancer colorectal est au cœur des préoccupations et investit les conversations sous un angle plus sérieux. Ce n’est pas seulement un sujet réservé aux retraités, mais bien une campagne d’utilité publique. Tout comme le Movember et le Septembre en Or

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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