La Journée mondiale de la ménopause se déroule le 18 octobre chaque année. Une journée dédiée à cette période de transition qui arrive à toutes les femmes. Comment appréhender la périménopause (période de transition) et la ménopause, les valoriser, comment aborder les changements sereinement… Voici 6 informations à connaitre et à partager sur une expérience corporelle qui ne se limite pas aux bouffées de chaleur.
Comprendre vraiment la ménopause
La ménopause est aussi naturelle que la puberté, elle se produit toujours, que vous le vouliez ou non. C’est une période de transition, diagnostiquée normalement 12 mois après l’arrêt complet des règles d’une femme. Les ovaires ne produisent alors plus d’ovules, et l’estrogène qu’ils sécrétaient abondamment depuis la puberté se tarit graduellement. Le processus dure environ sept ans.
Pendant la période de transition vers la ménopause, nommée périménopause, les règles sont irrégulières et le taux de fertilité chute. Les glandes surrénales continuent de produire des œstrogènes et de la progestérone, mais leur production globale diminue peu à peu. Cette période dure en moyenne 4 ans.
Connaître l’âge auquel elle survient (généralement)
La périménopause est donc le temps qui précède vos dernières règles. Elle commence le plus souvent entre 45 et 55 ans. Une des manières de savoir quand vous risquez d’être ménopausée est de regarder l’âge auquel votre mère l’a vécu. La ménopause peut survenir plus tôt qu’en moyenne si vous n’avez jamais eu d’enfants, si vous fumez ou si vous avez subi une chimiothérapie ou une intervention chirurgicale pour enlever les deux ovaires.
Chez certaines femmes, l’arrêt de l’ovulation peut ainsi arriver avant leurs 40 ans, parfois même bien plus tôt. Mais cette « ménopause précoce » ou « insuffisance ovarienne prématurée » est assez rare, elle ne touche que 1% des femmes.
Reconnaître les signes de la ménopause
Le diagnostic peut être difficile, à la fois pour vous et pour votre médecin. Mais quelques indices permettent de détecter une périménopause. Par exemple, vous pouvez ressentir des symptômes de la ménopause tels que les bouffées de chaleur, les sautes d’humeur ou des difficultés à trouver le sommeil. Il faut observer ses cycles de règles, en les documentant vous pourrez déchiffrer s’ils sont irréguliers. Vous pouvez également remarquer des changements au niveau de vos hormones, comme des taux plus faibles d’œstrogènes, de progestérone, de testostérone, d’hormone folliculo-stimulante (FSH) et d’hormone lutéinisante (LH).
Souvent, la périménopause est mal diagnostiquée. Katie Taylor, 51 ans, raconte au HuffPost par exemple qu’elle a du souffrir des symptômes de périménopause durant 4 ans car on lui avait diagnostiqué, à tort, une dépression. Nina Kuypers, 47 ans, a dû de son côté lancer sur les réseaux sociaux des groupes de soutien à destination des femmes noires en périménopause. En effet, elle explique que le peu d’informations disponibles sur le sujet s’adressent souvent aux femmes blanches.
Savoir comment la ménopause affecte les femmes
Pendant la phase de périménopause, les symptômes peuvent commencer soudainement et être très perceptibles, ou ils peuvent être très légers et subtils. Les plus courants sont les bouffées de chaleur, des troubles du sommeil, une sécheresse vaginale, des fuites urinaires pendant l’exercice ou l’éternuement, des sautes d’humeur, une perte musculaire et une prise de poids, et de l’ostéoporose.
Pendant la ménopause, toutes les femmes ne souffrent pas de bouffées de chaleur. La plupart d’entre elles en auront parfois, surtout la nuit. Certaines vont vivre des sautes d’humeur ou être irritables, ressentir des douleurs articulaires, des changements cognitifs tels que la perte de mémoire, et une prise de poids, qui peut être engendrée par les troubles du sommeil.
Aussi, les rapports sexuels peuvent devenir plus douloureux. Le couple doit alors chercher des solutions aux problèmes.
« Au fond, il s’agit de comprendre qu’on peut faire l’amour autrement. Je connais des couples qui ont une vie sexuelle plus épanouie depuis la ménopause parce qu’ils sont plus ouverts. Mais il faut commencer par en parler », explique Andrew Sofin, thérapeute conjugal
Être apte à y faire face sereinement
La solution la plus connue pour mieux supporter ces changements est l’hormonothérapie. Il s’agit d’un traitement pharmaceutique atténuant les symptômes physiologiques. Cependant, des études récentes ont observé des effets indésirables importants chez certaines femmes. Il est donc recommandé d’en discuter avec son/sa médecin avant, pour trouver le meilleur dosage possible.
Afin de réduire l’inconfort, une meilleure hygiène de vie (pratique régulière du sport, alimentation équilibrée, horaires de sommeil fixes) et l’utilisation d’un lubrifiant lors des rapports sont conseillés. Aussi, une phase de transition si importante nécessiterait un accompagnement psychologique. Des activités telles que l’acupuncture, le yoga et la méditation ont également beaucoup d’adeptes. Il est possible de pratiquer la physiothérapie du plancher pelvien.
Voir la ménopause comme un cap valorisant
La ménopause est une transformation majeure qui affecte chaque femme de manière différente. Pour certaines, la difficulté consiste à accepter ce changement associé au vieillissement. Mais la ménopause n’est pas un signe de défaillance du corps.
Si une femme comprend ce qui lui arrive, qu’elle ne se juge pas trop sévèrement, elle maximisera ses chances de bien gérer ses effets. Car son attitude en cette période peut être déterminante. Il faut essayer de considérer cette époque non comme une fin, mais comme le début d’un temps nouveau.
« Les femmes commencent à réfléchir à ce qu’elles ont vécu et sont devenues, à ce qu’elles font et veulent faire du temps qui leur reste. Cela entraîne un profond retour bénéfique sur soi-même. En voyant ce cap comme une étape positive, les femmes peuvent aborder la ménopause avec une attitude de valorisation personnelle et de renouveau », souligne Andrew Sofin
La ménopause est une étape inévitable dans la vie de chaque femme, mais cela ne signifie pas qu’elle doit être redoutée. En comprenant les changements physiologiques et émotionnels qui accompagnent ce processus naturel, il est possible de traverser la ménopause avec sérénité. Il est essentiel d’en parler ouvertement pour aborder cette nouvelle phase de la vie avec confiance.
