Comment distinguer une crise d’adolescence d’une dépression ? Quels sont les signaux qui devraient alerter ? Si un.e adolescent.e présente depuis quelques semaines des symptômes similaires à ceux de la dépression, il ne faut plus attendre pour demander de l’aide. Les parents jouent un rôle primordial dans le processus de rétablissement de leur enfant. Voici 5 conseils pour aider son ado à s’en sortir.
1 – Distinguer la crise d’adolescence de la dépression
Tout d’abord, il est important de bien distinguer un sentiment de mal être, d’un sentiment de déprime et d’un épisode dépressif. Les symptômes de la dépression juvénile se confondent souvent avec ceux de la « crise d’adolescence » (irritabilité, agressivité…). On peut parler de dépression lorsque les sentiments de tristesse deviennent accablants et ne disparaissent pas de manière naturelle. Cette tristesse est si forte qu’elle en vient à perturber les activités simples et quotidiennes de l’adolescent.e. Elle a des répercussions à la fois sur les sphères psychiques, physiques, cognitives et relationnelles.
La dépression (aussi appelée dépression clinique ou trouble dépressif caractérisé) est difficile à détecter chez les adolescent.e.s. Iels ont tendance à cacher leur mal-être et à ne pas demander de l’aide, par peur d’être jugé.e.s, incompris.es, d’inquiéter ou de décevoir leur entourage. Ou iels l’expriment différemment (violence, conduites à risques…). La Haute autorité de Santé (HAS) estime à près de 8 % le nombre d’adolescent.e.s entre 12 et 18 ans souffrant de dépression.
« L’adolescent.e n’exprime pas directement et spontanément ses ressentis, mais les présente plutôt indirectement à travers son comportement et des somatisations », explique la HAS
2 – Repérer les symptômes de la dépression
On parle de dépression clinique lorsque les symptômes suivants durent au moins deux semaines.
- tristesse, inquiétude, irritabilité, colère
- absence de joie de vivre ou difficulté à éprouver du plaisir
- sensations de désespoir, d’inutilité
- difficultés à accomplir les activités quotidiennes à la maison, à l’école ou au travail
- troubles du sommeil, de la concentration et de l’appétit, et manque d’énergie
- envies de faire du mal à soi ou aux autres
3 – Prendre rendez-vous avec son médecin traitant
À noter que seul.e.s les médecins et psychologues sont en mesure de diagnostiquer un trouble de santé mentale chez quelqu’un. Si d’après vos observations, quelque chose n’est pas normal avec un.e adolescent.e, prenez immédiatement rendez-vous avec son médecin traitant. Vous devrez lui décrire les changements que vous avez pu observer chez votre ado, détailler ses symptômes, la date de leur apparition et leur impact sur son quotidien. Pensez également aux antécédents de dépression ou de tout autre trouble mental dans votre famille.
Le médecin aura besoin de pratiquer un examen physique complet sur votre enfant ainsi que des analyses sanguines. Iel pourra ainsi déterminer si ces problèmes sont causés des troubles médicaux. S’il s’agit bien d’un trouble dépressif, iel vous donnera les sources d’aide nécessaires à sa guérison.
4 – Consulter un.e professionnel.le de la santé mentale
Pour Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne spécialisée dans le domaine de l’enfance, de l’adolescence et de la famille, il faut agir au plus vite. Si les symptômes persistent au-delà de quinze jours, il y a un réel risque de tomber dans un trouble dépressif. Elle conseille ainsi de ne pas attendre plus de trois semaines pour pousser la porte du cabinet d’un.e psy.
« Les parents attendent souvent trop longtemps. Il faut essayer d’y aller avant que leur enfant ait des pensées suicidaires », indique Aline Nativel Id Hammou au Journal des Femmes
D’autres professionnel.le.s de la santé mentale sont disponibles. Vous pouvez ainsi communiquer avec des travailleurs sociaux, conseillers ou thérapeutes. Il existe également un organisme local de santé mentale pour enfants autour de chez vous ou encore le programme d’aide aux employés (PAE).
5 – Montrer de la compréhension et de l’écoute
Le premier rôle des parents face aux adolescent.e.s souffrant de dépression est de leur montrer qu’iels sont là pour les écouter. Ceci demande beaucoup de patience et de persévérance. Être réellement à l’écoute, c’est attendre que l’adolescent.e se dévoile à son rythme, sans précipitation. Pour qu’iel s’ouvre, l’enfant ne doit pas se sentir jugé.e. Il ne faut pas l’interrompre, reprendre ses mots, ou directement lui prodiguer des conseils.
Certaines phrases simples et bienveillantes peuvent aider à cette communication. « Je m’inquiète pour toi… comment te sens-tu, dernièrement ? », « As-tu envie de m’en parler ? », « Merci de me dire que tu te sens triste », « Je comprends pourquoi tu te sens triste. Merci de m’en parler ». Si malgré cela, votre ado ne parvient pas à se confier à vous, vous pouvez vous tourner vers ses proches (des membres de la famille, ami.e.s, ou même des enseignant.e.s qui ont un rôle significatif dans sa vie). Iels peuvent peut-être aider, à leur échelle, votre ado dans son processus de guérison.
Votre adolescent.e souffre de dépression ? Comment gérez-vous cela au quotidien ? Venez en parler sur notre forum. Dans le coin Grossesse, Futurs parents, Parentalité, on parle de tout, sans jugement.