Face aux guilis, personne n’est égal. Lorsque les doigts s’agitent sous les pieds ou dans le cou, il y en a qui se tordent de rire et il y en a d’autres qui restent complètement impassibles. Les chatouilles peuvent être une « douce torture » comme un geste banal qui ne suscite aucune réaction. Certaines personnes sont chatouilleuses, tandis que d’autres ne sont pas réceptives à ces caresses taquines. C’est la dure loi de la nature. Mais pas que. Que vous soyez hermétique aux chatouilles ou que vous vous dandiniez au moindre petit effleurage, découvrez pourquoi les guilis ont un effet plus ou moins prononcé sur vous.
Les chatouilles, du réflexe à la protection il n’y a qu’un doigt
À l’évocation du mot « chatouille », vous avez la peau qui vous démange et les poils qui se dressent. Vous ressentez presque cette plume qui déambule frénétiquement sur vos pieds et qui remonte jusqu’à vos côtes et votre nuque. Vous avez forcément le souvenir plus ou moins frais de ces chatouilles, exécutées par surprise. Si certaines personnes ont la chance d’être immunisé.e.s contre les guilis, d’autres sont des chatouilleuses nées. Vous voyez peut-être même quelque chose de sadique dans ce petit geste espiègle. Se tordre de rire jusqu’à en avoir des crampes aux abdos et le souffle coupé, ça peut induire du plaisir, mais en réalité, ce n’est pas toujours très agréable.
Les guilis peuvent mettre le corps dans tous ses états ou à l’inverse laisser de marbre. Vous avez peut-être d’ailleurs déjà essayé de pratiquer les chatouilles sur quelqu’un, qui est resté figé comme une statue. Mais pourquoi une telle injustice ? Pour l’heure, les scientifiques sont encore un peu dans le flou, mais ont réussi à émettre quelques hypothèses. Déjà, il existe deux types de chatouilles, qui n’ont pas la même intensité. Il y a la gargalesis, qui vous fait gesticuler dans tous les sens et vous provoque des fous rires intarissables. La réaction est assez « spectaculaire ». Dans un registre un peu plus « soft », il y a également le knimesis, qui vous donne l’impression d’avoir une bête qui gambade sur votre peau. Vous avez cette envie irrépressible de vous gratter et de chasser cette sensation, mais vous ne faites pas une scène pour autant.
En revanche, rares sont les personnes qui sont chatouilleuses de partout. Se faire titiller le haut du dos n’a pas du tout le même impact que de se faire asticoter les aisselles. Les chatouilles ne fonctionnent que sur quelques zones du corps, celles qui sont « découvertes ». En partant de ce postulat, les scientifiques en ont déduit qu’il pourrait s’agir d’un mécanisme de défense primitif, hérité de nos ancêtres. Des chercheurs ont analysé les réactions cérébrales d’individus pendant une séance de chatouilles. Les guilis activent une région du cerveau qui est liée aux comportements de défense, l’hypothalamus.
La sensibilité de la peau et l’humeur aussi en cause
Si certaines personnes sont plus chatouilleuses que d’autres, la réponse réside peut-être dans l’épiderme. Celles et ceux qui ont une peau très réactive auront tendance à ressentir tous les « contacts » extérieurs de façon décuplée. À contrario, si vous pouvez empoigner des plats chauds à main nue ou vous pincer fort sans éprouver aucune douleur, les chatouilles ne seront probablement qu’une ridicule pichenette à vos yeux. L’effet de surprise a également son importance. Lorsque vous savez à l’avance que vous allez subir une valse de chatouilles, vous y êtes préparé.e et vous pouvez anticiper. Mais, en général, quand une personne vous pique les côtes ou prend vos pieds d’assaut, elle ne vous prévient pas. Ce qui donne lieu à des réactions parfois excessives.
Selon votre humeur du moment, les chatouilles vous apparaîtront également plus ou moins supportables. D’après les scientifiques, l’anxiété, le stress ou encore la tristesse amplifieraient les guilis. Même si vous avez le moral en berne, les chatouilles vous soutirent un rire convulsif, qui vous est hors de portée. D’ailleurs, ce rire qui se décroche à chaque stimulation n’est pas synonyme de joie. Le cerveau traite les chatouilles comme une expérience douloureuse. Il ressent les mêmes symptômes que lorsque vous vous cognez le petit orteil au coin de la table.
Se faire des chatouilles à soi-même, pourquoi ça ne fonctionne pas ?
Si vous faites partie de ces personnes chatouilleuses, qui se tortillent dès qu’une main s’agite sous les pieds ou qui replient le menton lorsque des doigts baladeurs s’y aventurent, vous avez certainement déjà fait le test de l’auto-guili. Peut-être qu’actuellement, vous vous prêtez à l’exercice sur votre chaise. Vous essayez de vous taquiner la plante des petons du bout des doigts ou de serpenter vos dessous de bras, en vain. Votre bouche reste statique et votre corps immobile.
Les chatouilles que vous vous infligez ne vous font pas bouger d’un poil. Et ça n’a rien d’étrange. C’est la magie du corps humain qui opère. Votre cervelet n’est pas dupe, il envoie des signaux d’alerte à votre cortex cérébral, qui parvient à faire abstraction. Par contre, lorsqu’une personne très proche et de confiance vous administre ces guilis, là vous n’allez pas vous en remettre.
Certaines personnes sont chatouilleuses et d’autres ont la peau anesthésiée quand il s’agit de guili. Mais pour la classe scientifique, ça reste encore une énigme. Chaque être humain est différent. Certain.e.s sont douillet.e.s, d’autres bâti.e.s comme des rocs… ce n’est pas vous qui décidez.