Vous ne produisez pas particulièrement d’effort, mais vous êtes fatigué.e après avoir pleuré ? C’est un phénomène commun qui n’arrive pas qu’à vous. D’après les expert.e.s, il trouve plusieurs sources, notamment hormonales.
Que se passe-t-il dans notre corps ?
Le jeu des hormones
Nous apprenons d’abord de la psychothérapeute Roxy Rhodes que les larmes ont aussi une fonction évolutive. Les recherches scientifiques démontrent que les humains, comme les animaux, se servent des larmes pour émettre des messages chimiques subtils à leurs pairs. Grâce à cela, une réponse émotionnelle peut être espérée : instinct, empathie, réconfort, etc. La psychothérapeute poursuit son explication :
« Pleurer est vraiment dur pour notre corps. En pleurant, votre fréquence cardiaque augmente et votre respiration ralentit et est moins efficace, car nous ne remplissons pas nos poumons jusqu’au fond. »
En conséquence, nous n’amenons pas suffisamment d’oxygène à notre sang, ce qui peut conduire à l’hyperventilation et à de la somnolence. Qui plus est, la fatigue se voit aggravée par la libération d’hormones dans nos larmes. La neurologie explique que les pleurs usent de mécanismes du stress qui mobilisent beaucoup d’énergie. Nous pleurons généralement après avoir subi une situation éprouvante libérant des hormones.
« Les pleurs libèrent une tonne d’hormones, y compris les endorphines chimiques (analgésiques) et l’ocytocine, également connue sous le nom d’hormone de l’amour. Ceux-ci induisent un sentiment de calme et favorisent la somnolence »
Notre corps est alors soulagé des toxines et hormones du stress qu’il a accumulé. C’est une des raisons pour lesquelles nous sommes fatigué.e.s après avoir pleuré.
Un mécanisme de survie
Il existe une autre raison physique à cet épuisement. Les hormones produisent une énergie directement utilisable par les muscles à partir des réserves de glucose et d’acides gras. C’est ce qu’on appelle l’adénosine triphosphate (ATP). Après un effort physique, comme après des pleurs, ces réserves diminuent. En effet, les pleurs mobilisent des muscles rarement sollicités, car ils provoquent des mouvements de la poitrine, du menton, à l’intérieur de la gorge ainsi qu’une tension corporelle.
Une fois la crise passée, alors que le stress s’estompe, le taux de cortisol diminue. Nous pouvons donc compter sur une fatigue certaine lorsque les stocks énergétiques sont plus faibles et que les déchets métaboliques s’accumulent. Les scientifiques pensent que la diminution du stress est aussi à l’origine d’une sensation de fatigue. Cette dernière inciterait l’organisme à « recharger ses batteries » afin d’être prêt.e pour une nouvelle agression.
Que se passe-t-il dans notre cerveau ?
Lorsque nous pleurons, notre cerveau produit également des hormones dans le but de nous apaiser et nous clamer, ce sont l’ocytocine et les endorphines. La thérapeute et fondatrice de Conscious Calm, Navit Schechter, ajoute que lorsque nous pleurons nous nous laissons ressentir les émotions difficiles.
Alors, les pleurs du présent peuvent réveiller des sensations passées. Cela puise d’autant dans nos ressources énergétiques. Roxy Rhodes explique que la raison pour laquelle nous pleurons a une influence sur ce qui se passe dans notre cerveau.
« Les hormones libérées par notre cerveau dépendent de l’émotion que nous traversons : la tristesse, le chagrin, la joie, la rage et ainsi de suite provoquent une réponse hormonale différente, qui a un effet différent sur notre cerveau. »
Elle affirme que plus le déclencheur est émotionnel, plus nous sommes susceptibles de nous sentir fatigué.e.s après avoir pleuré. C’est un phénomène particulièrement personnel qui se manifestera différemment chez chacun.e. Cela varie en fonction de nos approches personnelles du déclencheur.
Comment se remettre après une crise de larmes ?
Généralement, après avoir pleuré la fatigue nous atteint tant que l’on ne désire qu’une chose : se lover dans le fond de son lit. La psychothérapeute Roxy Rhodes conseille ainsi de s’autoriser à faire une sieste.
Et si vous ne le pouvez pas, vous pouvez opter pour de la méditation ou une promenade dans la nature. Il est important de vous recentrer sur votre bien-être à ce moment précis.
« Vous devez travailler activement à calmer la partie émotionnelle de votre cerveau. Buvez un peu d’eau pour récupérer votre taux de liquide. Lorsque vous le pouvez, annulez tout engagement inutile et donnez la priorité à vous-même. Vous saurez quand vous vous sentirez mieux », détaille Roxy Rhodes
De son côté, la psychologue Navit Schechter décrit cette envie de s’épancher comme un instinct primordial. Notre corps nous lance un appel au repos. Malgré les hormones libérées par notre cerveau pour nous aider à lutter contre la tristesse, notre corps peut ressentir le besoin de pleurer.
Alors, lorsque nous nous sentons éreinté.e.s après avoir pleuré, il s’agit peut-être d’un appel de notre corps pour nous forcer à nous reposer jusqu’à ce que nous soyons à nouveau prêt.e.s à affronter le monde.
« Il existe une théorie selon laquelle les sentiments de tristesse sont physiquement drainants dans une tentative de nous forcer à nous retirer. »
Ainsi, la fatigue que nous ressentons après avoir pleuré est normale et s’explique principalement par les réactions chimiques de notre corps. Il se mobilise pour nous aider à surmonter ce moment et nous appelle au repos ensuite.