Ces derniers mois, les autorités sanitaires ont tiré la sonnette d’alarme : les cas de méningite sont en forte augmentation. Après une accalmie pendant la pandémie de COVID-19, la reprise est nette, voire inquiétante. Pourquoi cette hausse soudaine ? Plongeons dans le vif du sujet pour mieux comprendre.
Un effet secondaire des mesures sanitaires
Avant la pandémie, la méningite faisait déjà partie des infections surveillées de près par les autorités de santé. Cette maladie grave, causée par une infection bactérienne ou virale des méninges (les membranes entourant le cerveau et la moelle épinière), peut entraîner des complications sévères, voire être fatale en l’absence de traitement rapide.
En 2023, Santé publique France a recensé 560 cas d’infections invasives à méningocoque, soit une augmentation de 72 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse est particulièrement marquée chez les jeunes adultes et les adolescents, qui sont généralement les plus touchés par cette maladie. Les sérogroupes les plus impliqués dans cette augmentation sont les méningocoques de types B, W et Y.
La pandémie de COVID-19 a profondément bouleversé nos habitudes sociales et sanitaires. Pendant deux ans, les confinements, le port du masque et les gestes barrières ont considérablement freiné la circulation de nombreux virus et bactéries, y compris ceux responsables de la méningite. Résultat ? Une baisse de plus de 75 % des cas en 2020 et 2021. Mais cette accalmie a eu un « effet pervers » : en réduisant l’exposition naturelle aux bactéries et virus, notre système immunitaire s’est « assoupi ». Moins sollicités, nos défenses naturelles sont devenues moins efficaces. Lors du retour à une vie sociale normale, le terrain était donc propice à une résurgence des infections bactériennes, dont la méningite.
Facteurs contribuant à l’augmentation des cas
Outre la reprise des contacts sociaux et l’affaiblissement de l’immunité collective, d’autres éléments contribuent à la recrudescence des cas de méningite, selon Santé publique France.
- L’émergence de nouvelles souches bactériennes : des variants du méningocoque, notamment du sérogroupe B, ont récemment été identifiés, favorisant de nouveaux foyers d’infection.
- Une détection parfois tardive : la méningite se manifeste par des symptômes souvent peu spécifiques au début (fièvre, maux de tête, raideur de la nuque), ce qui peut retarder la prise en charge et favoriser la propagation.
- Une couverture vaccinale insuffisante : bien que des vaccins existent contre plusieurs souches de méningocoques (A, B, C, W, Y), la couverture vaccinale reste incomplète dans certaines tranches d’âge.
Des mesures préventives pour limiter les risques
Pour endiguer cette recrudescence, les autorités sanitaires mettent en avant plusieurs recommandations :
- Surveillance épidémiologique accrue : la détection rapide des foyers d’infection permet de limiter la propagation. Des campagnes de dépistage sont régulièrement organisées dans les zones touchées.
- Sensibilisation du public : informer la population sur les symptômes de la méningite et les moyens de prévention est essentiel pour encourager les consultations médicales précoces et éviter les complications graves.
- Renforcement de la vaccination : en France, les recommandations vaccinales ont été élargies pour inclure davantage de populations à risque.
L’augmentation des cas de méningite n’est pas une fatalité. Les autorités sanitaires sont sur le pont et la clé du succès repose aussi sur la vigilance individuelle et la prévention collective. En prêtant attention aux symptômes et en adoptant des comportements responsables, chacun peut contribuer à enrayer la propagation de cette maladie.