La puberté est le terme scientifique pour évoquer la période de la vie où le corps passe de l’état d’enfant à celui de l’adulte. Il y a notamment des changements dans le fonctionnement du cerveau et au niveau des organes sexuels. Cependant, la notion de puberté s’accompagne toujours en 2022 de nombreux clichés qui ont la vie dure. Faisons le point sur les fausses idées à éradiquer de nos esprits.
1 – Les enfants sont bien plus précoces de nos jours
Cette idée n’est pas complètement fausse, mais elle ne concerne cependant pas tout le monde. Définissons d’abord ce qu’est la « puberté précoce ». La pédiatre endocrinologue Isabelle Flechtner la caractérise « par l’arrivée des premiers signes de changements hormonaux avant 8 ans chez les petites filles et avant 9 ans chez les garçons ».
En effet, une enquête épidémiologique réalisée par Santé Publique en 2018 montre que la puberté précoce reste rare avec 1173 nouveaux cas par an chez les filles et 117 cas chez les garçons. Selon les spécialistes, les raisons de cette avancée de l’adolescence seraient probablement causées par, entre autres, des facteurs génétiques, psychologiques et environnementaux avec notamment, les perturbateurs endocriniens. Ainsi, la puberté précoce ne concerne pas tout le monde et les enfants en 2022 ne sont pas nécessairement plus précoces que les générations précédentes.
2 – Les ados sont paresseux.ses à la puberté
Le grand classique des fausses idées sur la puberté : les adolescent.e.s sont de gros.ses flemmard.e.s. Iels dorment beaucoup, se lèvent tard et ne font rien de la journée à cause de la puberté. Eh bien non, ce comportement n’est pas forcément lié à la puberté et la science le prouve !
Un manque de sommeil ou un coucher trop tardif serait en réalité lié à une altération de l’anatomie du cerveau. Le cycle de sommeil d’un.e adolescent.e et celui d’un.e adulte n’est pas le même. La National Sleep Foundation et l’American Academy of Sleep s’accordent à dire que les adolescent.e.s ont besoin de 8h à 10h de sommeil par nuit, contre 7h à 9h pour les adultes. Ce cycle se modifierait durant l’adolescence.
Ainsi, il est naturellement plus difficile pour un.e adolescent.e de se lever plus tôt, s’iel se couche très tard. Certes les hormones en folie lors de la puberté peuvent jouer un rôle sur cela, mais encore une fois, pas nécessairement.
3 – La puberté ce sont que des changements hormonaux
Eh non, encore une fausse idée sur la puberté. Le cerveau joue aussi un rôle très important. À partir de l’âge de 12 ans, la partie du cortex préfrontal du cerveau subit des modifications, qui peuvent transformer les habitudes des adolescent.e.s.
Ainsi, si votre enfant a des comportements que vous qualifierez de « grand n’importe quoi ! », sachez que ce ne sont peut-être pas les hormones puisque le cerveau est en quelque sorte le chef d’orchestre de la puberté.
4 – La puberté ne concerne que les hétéros
Encore aujourd’hui, l’explication de la puberté est « binairement » genrée. La communauté LGBTQ+ est bien souvent exclue et les enfants grandissent conditionné.e.s par un schéma très sexospécifique et stéréotypé, notamment dans les programmes scolaires.
Pourtant cette tempête hormonale et affective qu’est la puberté n’a pas de genre spécifique et elle concerne tout le monde.
« Les jeunes doivent apprendre ce qui peut arriver à différents corps et identités de genre pendant la puberté, pas seulement le type de parties du corps ou d’identité qu’iels possèdent », déclare Melissa Carnagey, éducatrice sexuelle et fondatrice de Sex Positive Families, au Huffpost
5 – Le sexe est purement pour la procréation
Dans les programmes scolaires au niveau des pages santé, l’explication de la puberté est encore illustrée par des hommes et des femmes uniquement. Et à notre grand dam, les cours sur les bases de la puberté s’appuient sur les mécanismes du sexe. Ils mettent particulièrement l’accent sur le fait que la femme peut désormais donner la vie, ce qui renforce les clichés au sujet de la procréation.
Or, les relations sexuelles entre deux personnes peuvent être purement pour le plaisir et la procréation n’est pas obligatoire. À chacun.e d’affirmer son identité sexuelle comme bon lui semble, pendant la puberté.
Fausses idées sur la puberté : 6 livres éducatifs
Voici quelques livres qui parlent de puberté et de sexualité. Ils permettent notamment de ne pas tomber dans les clichés et déconstruire la notion de genre.
1 – La puberté et moi : L’essentiel pour la vivre sereinement
2 – On a chopé la puberté
3 – Le petit illustré de l’intimité
4 – L’encyclo de la vie sexuelle
5 – Le Grand Livre de la puberté
6 – #Adosexo: Le guide d’éducation sexuelle de référence !
De quoi vivre sa puberté le plus sereinement possible !