Lors de sa dernière apparition médiatique dans l’émission américaine « Tonight Show », l’actrice Amy Schumer a été taclée sur son physique. La protagoniste de « Crazy Amy » a fait l’objet de vives critiques. Les détracteurs se sont notamment attaqués à son visage anormalement boursouflé. Cependant, ces joues volumineuses et curieusement enflées n’étaient pas le fait d’une récente opération des dents de sagesse ou de « kilos en trop », mais d’une pathologie méconnue. Dans la foulée, l’humoriste star des États-Unis a révélé souffrir du syndrome de Cushing, une affection hormonale rare qui touche surtout les femmes. Éclairage sur ce syndrome peu commun qui déforme le haut du corps.
Le syndrome de Cushing mis en lumière par l’actrice Amy Schumer
Récemment, l’actrice Amy Schumer était l’invitée de l’émission iconique « Tonight Show » animée par Jimmy Fallon, une sorte de messe culturelle immanquable aux États-Unis. Cependant, à la suite de ce passage sur le célèbre fauteuil bleu, les internautes n’ont pas retenu grand-chose des confidences de la star à l’humour sarcastique. En revanche, ce qu’ils ont surtout mémorisé et pointé, c’est le visage bouffi de la vedette. Sur la toile, Amy Schumer s’est vue comparer aux pires créatures, dont le poisson-globe, et a été au cœur de toutes les théories « grossophobes ».
Mais cette aficionado de l’auto-dérision n’a pas laissé ces commentaires odieux sans réponses. « J’apprécie les commentaires et les délibérations sur mon apparence, comme toutes les femmes depuis près de 20 ans. Et tu as raison, c’est plus gonflé que d’habitude en ce moment », écrivait-elle dans une publication Instagram. D’ailleurs, la comédienne, très appréciée outre-Atlantique, a tenu à expliquer pourquoi ses joues avaient triplé de taille.
Pour mettre un terme au suspense et calmer ces internautes qui ont des gâchettes à la place des pouces, elle a partagé son diagnostic au grand jour. Dans une interview livrée au bulletin News Not Noise, la quarantenaire réputée pour son franc-parler, a avoué souffrir du syndrome de Cushing. Le verdict est tombé alors qu’elle peaufinait le nouveau volet de son émission « Life & Beth », dont elle est l’instigatrice et l’animatrice.
« Pendant que je m’exposais aux caméras pour faire la promotion de mon émission, j’étais également dans des appareils d’IRM quatre heures à la fois, mes veines se fermaient à cause de la quantité de sang prélevé et je pensais que je ne serais peut-être pas là pour voir mon fils grandir », évoquait-elle
Un syndrome qui se traduit par un excès de cortisol dans le corps
En apparence, le syndrome de Cushing se remarque par une inflammation des membres supérieurs du corps. Il donne cette impression de joues « remplies » et tuméfiées. Ce qui justifie, en partie, les causes du minois ballonné d’Amy Schumer. Cependant, avant d’attaquer le physique, le syndrome de Cushing se déploie surtout à l’intérieur, de façon sournoise. Il est dû à un excès de cortisol dans l’organisme. Cette hormone ne vous est peut-être pas totalement inconnue. Pour cause, c’est elle qui s’infuse en cas de stress.
Mais le syndrome de Cushing est un peu plus complexe. Il découle souvent d’une tumeur, bénigne ou non, logée dans l’hypophyse qui se répercute sur la glande surrénale. Toutefois, comme pour Amy Schumer, il peut également résulter d’une prise prolongée de médicaments corticostéroïdes, employés, par exemple, pour contrer l’eczéma ou la polyarthrite rhumatoïde.
Le syndrome de Cushing fait exception. Il ne touche qu’une petite frange de la population mondiale. Selon les estimations, il touche une à dix personnes par million d’habitant.e.s et par an. Amy Schumer est devenue le visage de cette affection rare, qui, malgré son caractère morose, n’est pas insoluble.
Comment reconnaître le syndrome de Cushing ?
Le syndrome de Cushing agit sur la peau comme une pompe à vélo. Cette affection provoque une prise de poids soudaine d’environ dix kilos. Mais tous ces kilos se stockent essentiellement de l’abdomen à la tête. Le visage apparaît donc plus potelé que d’habitude. Loin d’être molle, la peau est au contraire congestionnée et prend une teinte violacée distinctive. Des petites veines apparentes de la même couleur traversent également l’épiderme, signe que la circulation sanguine ne se fait plus correctement.
Le syndrome de Cushing s’articule aussi par une bosse de bison en pleine pousse sur la nuque et des vergetures horizontales, installées sur les côtés du ventre. Mais au-delà de ces symptômes visibles à l’œil, le syndrome de Cushing impacte le corps, dans son ensemble. Voici les autres signes cliniques à surveiller :
- Fatigue persistante : même après un repos adéquat, la fatigue reste invasive et vous cloue au lit.
- Perte de masse musculaire : les tâches quotidiennes semblent plus difficiles à accomplir et votre corps vous fait défaut au bout de quelques minutes d’effort.
- Problèmes de peau : en plus des vergetures, le syndrome de Cushing peut également provoquer d’autres problèmes cutanés tels que l’acné, la peau mince et fragile qui guérit lentement, ainsi que des ecchymoses.
- Troubles émotionnels : vous changez d’humeur fréquemment, passant d’un extrême à un autre et vous avez une tendance dépressive.
- Fragilité osseuse : à la moindre chute, vous frôlez la fracture et vous gardez des séquelles qui mettent plus de temps à se résorber.
- Hypertension artérielle : le syndrome de Cushing peut également augmenter le risque de développer des problèmes de santé tels que l’hypertension artérielle. D’où l’importance d’avoir un tensiomètre à disposition.
Est-ce qu’il est réversible ?
S’il n’est pas pris en charge rapidement, le syndrome de Cushing peut empirer et engendrer d’autres problèmes sous-jacents comme le diabète, l’ostéoporose ou les thromboses. Cependant, lorsqu’il est pris à ses prémices, le syndrome de Cushing se soigne assez bien et les personnes atteintes peuvent même espérer une guérison totale.
S’il est effrayant et délicat, le syndrome de Cushing n’est pas toujours synonyme de fatalité. L’actrice Amy Schumer a d’ailleurs rassuré ses fans à ce propos, en évoquant « un type de Cushing qui se résorbera de lui-même ». En parallèle de ce syndrome handicapant qui distord son physique, cette boute-en-train du cinéma américain doit aussi vivre avec l’endométriose. Elle a d’ailleurs choisi de révéler ces informations médicales d’ordre confidentiel « dans le but de défendre la santé des femmes ».
En rendant public son diagnostic, Amy Schumer contribue à éduquer les mentalités sur cette maladie de l’ombre. Elle cloue également le bec des oiseaux de mauvais augure qui pullulent sur les réseaux sociaux et qui s’en prennent injustement au physique. Sans connaître l’envers d’une apparence.