Vous vous en voulez de raconter des potins à la machine à café ou au téléphone ? Arrêtez de culpabiliser ! Cette étude scientifique menée par l’Université d’Oxford en 2015 et relayée par le Telegraph prouve que c’est tout simplement bon pour la santé ! On vous explique.
Ce qui nous différencie des animaux non humains
Les commérages sont vitaux pour les humains et pourraient même nous garder en vie plus longtemps ! C’est ce qu’affirme le professeur Robin Dunbar, psychologue de l’évolution de l’Université d’Oxford. Il va même plus loin : ce serait tout simplement ce qui nous différencie des animaux non humains.
En effet, raconter des potins fait tout simplement partie de la nature humaine. Cela nous permet de transmettre des informations vitales et de tisser des relations de confiance avec notre famille ou nos amis. Il faut donc cesser de se sentir coupable et accepter ce fait. Cela nous permettrait littéralement de vivre plus longtemps. Robin Dunbar déclare ainsi à l’occasion du Cheltenham Science Festival :
« La chose la plus importante, celle qui vous empêchera de mourir, est la taille de votre réseau social. C’est plus important que tout (…). Votre réseau social a un effet énorme sur votre bonheur et votre bien-être. »
Il soulève ensuite une question qui nous réunit tous :
« Le problème principal est de savoir comment maintenir nos réseaux sociaux. Le langage a évolué pour nous permettre de faire couler de l’huile sur ce réseau social. De nous tenir à jour et de raconter des histoires qui sont vraiment importantes pour la cohésion de la communauté. »
Ainsi donc, les ragots seraient une façon de discuter avec les gens et de rester au courant du monde social dans lequel on vit. D’ailleurs, les commérages n’ont commencé à avoir un sens négatif qu’au XVIIIe siècle.
La « théorie des potins »
De son côté, le Dr Jennifer Cole, maître de conférence au Département de psychologie de l’Université de Manchester, a mené une série d’expériences pour savoir ce que les gens pensaient réellement des potins. Paradoxalement, elle a découvert que les gens se méfiaient de ceux qui comméraient beaucoup… Mais aussi de ceux qui ne comméraient pas du tout :
« Le lien social est très important. C’est pourquoi les ragots le sont tout autant. Nous savons que nous violons la vie privée de quelqu’un d’autre et cela enfreint les règles sociales sur la politesse. Mais si les gens ne racontent rien, nous ne les aimons pas, nous devenons méfiants. Ce qu’on préfère, ce sont les gens qui commèrent un peu. »
Dans la biologie évolutive, ce phénomène a même un nom ! Il est appelé « théorie des potins » et suggère que le langage a permis aux premiers humains de transmettre des informations fiables afin qu’ils puissent vivre dans des groupes toujours plus nombreux.
Depuis la Préhistoire…
L’historien Yuval Noah Harari, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, affirme que la parole était même d’une importance vitale pour nos ancêtres :
« Les nouvelles compétences linguistiques acquises par les humains modernes, il y a environ soixante-dix millénaires, leur ont permis de bavarder pendant des heures. Des informations fiables sur les personnes de confiance signifiaient que les petites bandes pouvaient s’étendre en bandes plus grandes. »
Un phénomène qui se retrouve dans notre société moderne. En effet, la grande majorité de la communication humaine, que ce soit sous forme de mails, d’appels téléphoniques ou de journaux, est un bavardage :
« Il est si naturel de l’utiliser qu’il semble que notre langue ait évolué dans ce but précis. Les rumeurs sont le quatrième pouvoir. Les journalistes informent la société et la protègent ainsi contre les tricheurs et les tyrans. »
À noter qu’avec l’utilisation en masse des réseaux sociaux et les fameuses « fake news », nous pourrions désormais nuancer ce propos…
Raconter des potins nous permet de vivre plus longtemps
Toujours selon le Telegraph, une étude antérieure de l’Université de Californie a également révélé que les commérages peuvent avoir des résultats positifs. Comme aider la société à contrôler les mauvais comportements et réduire le stress.
En effet, les chercheurs ont constaté que la fréquence cardiaque des volontaires augmentait lorsqu’ils voyaient quelqu’un se comporter mal. Cette augmentation était tempérée lorsqu’ils pouvaient transmettre l’information pour alerter les autres.
Cette envie de mettre en garde les autres contre des personnages dangereux était si forte que les participants à l’étude de l’Université de Berkeley, ont même sacrifié de l’argent pour envoyer un « potin ».
Plus « médical » cette fois, l’Université du Michigan a prouvé que, pour les femmes, les ragots augmentent les niveaux de progestérone (hormone qui réduit les niveaux d’anxiété et de stress).
Étonnantes conclusions n’est-ce pas ? Raconter des potins, c’est décidément très bon pour la santé ! Venez en discuter avec nous sur le forum, dans la rubrique Santé !