Santé mentale : l’OMS pointe un manque d’investissement au niveau mondial

On le sait, prendre soin de sa santé psychique est aussi important que de s’occuper de celle physique. Depuis le début de la pandémie, la santé mentale des Français.es est particulièrement mise à mal. Malheureusement, un récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé souligne le déficit d’investissement dans la santé mentale au niveau mondial. Des objectifs non accomplis se révèlent, et les inégalités d’accès aux soins et aux services se sont largement creusées avec le Covid-19. On en parle.

La plupart des objectifs fixés pour 2020 ne sont pas atteints

En 2020, seuls 51 % des 194 États Membres de l’OMS ont déclaré que « leur politique ou plan en matière de santé mentale était conforme aux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains, soit bien en deçà de la cible de 80 %. » Le seul objectif atteint cette année a été une réduction du taux de suicide de 10 %. À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre dernier, visant à la sensibilisation de la population sur les troubles psychiatriques, un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dressé ce bilan mitigé sur l’année écoulée.

« La plupart des objectifs en matière de santé mentale fixés pour 2020 ne sont pas atteints », explique plus loin le communiqué. Et pour cause, il y a un manque généralisé d’investissement et de moyens pour fournir aux populations les services de santé mentale nécessaires. En effet, seuls 2 % environ des budgets publics alloués à la santé seraient affectés à la santé mentale dans le monde, et ce depuis des années.

« Il est extrêmement préoccupant de constater que, malgré le besoin évident et croissant de services de santé mentale, qui est devenu encore plus criant pendant la pandémie, les bonnes intentions ne se concrétisent pas en investissements », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé

L’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale

La pandémie de Covid-19 a pourtant mis en évidence le besoin toujours plus grand d’investissements adéquats au niveau de la santé mentale. Les soignant.e.s, les étudiant.e.s, les personnes seules, et celles déjà atteintes de maladies mentales ont été particulièrement touchées durant cette période.

« De l’anxiété liée à la transmission du virus, à l’impact psychologique des confinements et de l’auto-isolement, aux conséquences liées au chômage, aux difficultés financières et à l’exclusion sociale, tout le monde est affecté d’une manière ou d’une autre », expliquait déjà l’OMS cet été.

L’ONU alerte également du besoin d’en faire beaucoup plus, notamment de la part des bailleurs de fonds internationaux : « la santé mentale reçoit toujours moins de 1 % de l’aide internationale destinée à la santé ». Et ce manque d’investissements dans les services et soins de santé coûte cher.

Antérieurement au Covid-19, il a été estimé que chaque année, près de 1000 milliards de dollars de productivité économique sont perdus du seul fait de la dépression et de l’anxiété. Alors que chaque dollar dépensé en soins pour ces deux troubles psychologiques rapporte 5 dollars.

Les inégalités d’accès à la santé mentale

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a rappelé le besoin de prendre des mesures pour « redresser les inégalités flagrantes exposées par la pandémie ». Entre 75 et 95 % des personnes souffrant de troubles mentaux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire n’ont aucun accès aux services de santé mentale, selon la Fédération mondiale pour la santé mentale. Un manque de prise en charge qui affecte surtout les jeunes : « la moitié des problèmes de santé mentale commence avant l’âge de 14 ans, mais dans la plupart des cas, ils ne sont ni détectés ni soignés », selon les Nations Unies.

Le rapport de l’OMS note une légère augmentation des personnel.le.s dans le secteur de la santé mentale dans le monde. Cependant, les différences entre les pays riches et ceux à faible revenu sont flagrantes : le nombre de soignant.e.s dans les pays à revenu élevé est 40 fois supérieur à celui des pays à faible revenu.

Santé mentale : des investissements promis en France

Lors des « Assises de la santé mentale et de la psychiatrie » du 27 et 28 septembre dernier, le président français Emmanuel Macron avait annoncé, en parallèle de la création d’un « chèque psy » pour que les enfants de 3 à 17 ans et les étudiant.e.s, la création d’un numéro national de prévention du suicide, ainsi que le remboursement par l’Assurance-maladie des consultations de psychologues, et ce dès l’année prochaine.

Dans le cadre du quatrième programme d’investissements d’avenir (PlA4), il avait également annoncé une enveloppe de 80 millions d’euros « dédiée à la santé mentale ».

Et si on se souciait enfin de notre bien-être mental, au même titre que celui physique ? L’être humain n’est pas parfait, il peut être fragilisé. Il est essentiel de prendre soin de sa santé mentale au quotidien, et non seulement lorsqu’elle est altérée. Selon vous, que faudrait-il faire, pour limiter les dégâts de la crise sanitaire sur la santé mentale ? Venez en discuter, sans tabou ni jugement, sur nos forums !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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