Les livres de développement personnel sont unanimes : ce n’est pas en grignotant des céréales au lit jusqu’à 10h qu’on finit PDG de Facebook. N’empêche que la science l’affirme : se lever trop tôt nous fait développer des comportements déviants. En termes plus familiers, nous deviendrions des psychopathes ! Mais comment est-ce possible ? On vous explique…
Les « hiboux », les « alouettes » et les « diurnes »
Comme tout être humain, nous avons tous une horloge interne. Elle régit notre rythme de sommeil et il en existe de plusieurs sortes. On peut d’ailleurs s’amuser à découvrir le sien en passant un questionnaire en ligne.
Dans la vie, il y a donc trois camps. Ceux qui se couchent tard, leur horloge interne dure plus de 24h, et on les appelle les « hiboux ». Ceux qui se couchent tôt et se lèvent à l’aube, que l’on appelle les « alouettes ». Et, entre eux, il y a le commun des mortels que l’on appelle les « diurnes ».
Bien évidemment, on ne passe pas de « hiboux » à « alouette » en un tour de passe-passe. Quitte à décevoir notre meilleur copain Marcel qui nous tanne pour venir avec lui faire un footing à 7h du mat… En effet, se lever trop tôt et perturber son horloge biologique n’est pas sans conséquences.
Se lever trop tôt affecte nos capacités
De manière générale, les horaires fixés par l’école ou le monde du travail favorisent plutôt naturellement les « alouettes ». Les « hiboux » et les « diurnes » ont dû s’adapter. Mais forcés de casser leur rythme naturel, ils sont bien moins efficaces. Pire encore, leurs performances générales peuvent être dépréciées par rapport à celles des alouettes.
Dans son discours durant le Hay Festival, la journaliste scientifique Linda Geddes a expliqué que nous ne devrions pas exiger d’un couche tard qu’il soit au pic de sa productivité dès le matin. Nous devrions plutôt aménager des horaires flexibles afin qu’il soit au mieux de son potentiel :
« Ce serait un moyen d’égaliser les chances, d’améliorer la productivité de tous et l’humeur de chacun. Une telle approche pourrait créer un cadre de travail plus harmonieux et plus moral. »
Imaginez commencer votre journée à midi… Quel pied si vous êtes plutôt du soir !
Une histoire de mécanique
Selon l’étude américaine « La morale des alouettes et des chouettes« , le déséquilibre engendré par les horaires standards va même au-delà d’une baisse de productivité. Cela touche à notre moralité et nous fait adopter des comportements déviants.
Ainsi, d’après les scientifiques, notre comportement éthique varie en fonction du type de relation entre les deux mécanismes constituant notre horloge interne. Il y a l’homéostasie, soit la pression qui nous dit de dormir si l’on est resté trop longtemps éveillé. Et le cycle circadien, qui régule notre temps de sommeil et d’éveil.
Lorsque les mécaniques s’accordent, la période d’éveil survient quand la pression homéostatique est basse. On se sent en pleine forme au saut du lit. Notre comportement social est « normal ».
Deuxième situation : les mécanismes s’opposent. On reste éveillé alors que l’on a envie de dormir. Ici, le système de moralité est influencé négativement comme le souligne Linda Geddes :
« Des recherches suggèrent que vous êtes plus enclin à adopter un comportement contraire à l’éthique et déviant, comme être méchant, intimider vos collègues ou falsifier des reçus. »
Une autre étude avance que des comportements similaires ont été observés chez des employés dormant moins de six heures par nuit. On établit ici un lien entre privation de sommeil et taux de glucose dans le cortex cérébral. Autrement dit, la région du cerveau responsable du contrôle de soi-même.
Ces études sont vraiment passionnantes et nous montrent que se lever trop tôt n’est pas forcément bénéfique pour tout le monde.
Quoi qu’il en soit, si vous voulez éviter de vous transformer en psychopathe, mieux vaut respecter votre horloge interne et vos cycles de sommeil ! Envie d’approfondir le sujet ? On vous attend sur le forum, dans la rubrique Santé, pour en discuter.