Créée en 2016, la campagne « Septembre en Or » met en lumière un fléau de l’ombre, à savoir les cancers pédiatriques. Les enfants, malgré leur vigueur et leur énergie débordante, peuvent aussi se faire doubler par la maladie. Chaque année en France, 1800 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués. L’insouciance s’écroule, au même titre que le bonheur des parents souvent désemparés face à cette nouvelle assourdissante.
Cette initiative, déroulée sur tout le mois de septembre, a pour vocation d’informer le grand public sur cette triste vérité. Les enfants, ces héros au courage supersonique, méritent l’attention générale.
L’histoire touchante derrière le « Septembre en Or »
Les enfants, ces âmes pures, qui s’amusent avec un rien et qui s’émerveillent devant tout, entament à peine leur découverte du monde, que la maladie frappe déjà à leur porte. Du jour au lendemain, ces bambins dynamiques troquent leur sortie au parc avec leurs camarades contre les visites médicales. Lorsque le verdict tombe, les parents sont les premiers à s’écrouler.
Ceux qui prient pour que leur enfant soit en bonne santé doivent affronter leur pire cauchemar. La chair de leur chair, ce petit bout de vie si fragile est en danger, et ils n’ont aucune arme pour lutter. L’enfant, encore empreint de candeur se contentera de demander « C’est quoi un cancer ? ».
Si plus de 80 % des enfants ont des chances de survie globale, d’autres connaissent un sort plus tragique. Frédéric Lemos, président de la campagne « Septembre en Or », a perdu son fils Noé en 2014. Emporté par un cancer du cerveau, il n’avait que 10 ans au moment de s’envoler vers l’au-delà. Chaque année, 500 enfants et adolescent.e.s décèdent sous le poids de la maladie. Le chiffre s’élève même à 6000 à échelle européenne.
Une belle révérence à Noé, décédé d’un cancer du cerveau
Noé, après avoir subi 36 IRM, a toujours gardé cette fibre combattante et cette pêche légendaire. Mais le cancer, ennemi insidieux et impitoyable, a eu raison de son acharnement. Et ce n’est pas un cas isolé. Malgré les avancées scientifiques, le cancer reste la première cause de décès par maladie chez les enfants de plus d’un an. Preuve que des lacunes subsistent : 20 % des traitements actuels demeurent inefficaces.
Autant d’incompréhensions qui ont poussé Frédéric à s’associer avec l’Institut Gustave Roussy, pionnier dans la prise en charge des jeunes patient.e.s pour lancer la campagne nationale « Septembre en Or ». Cette création salutaire comme hommage au petit Noé entend bien bousculer les recherches. Pour que ces enfants, victimes malgré eux.elles, puissent avoir accès à des soins porteurs, la route est longue. Mais « Septembre en Or » a de la ressource et beaucoup d’idées à impact en réserve.
« Septembre en Or », des actions fortes pour se faire entendre
À chaque nouvelle édition, la campagne « Septembre en Or » interpelle avec des actions qui défient l’indifférence. L’an dernier, la bouille espiègle de Noé s’étendait par exemple en 85 mètres par 46 sur un bâtiment immanquable de la capitale, à savoir la Tour Montparnasse qui scrute tout Paris du haut de ses 210 m. Difficile de passer à côté donc. Et la campagne « Septembre en Or » ne s’arrête pas là.
Elle vibre aussi sous l’impulsion de défis solidaires qui unissent les foules. C’est le cas avec la traditionnelle course caritative « Enfants Sans Cancers » initiée par l’association Imagine For Margo. À elle seule, elle injecte 1,5 million d’euros dans la cagnotte à destination de la recherche.
À la campagne comme à la ville, la France tout entière revêt ce ruban doré symbolique sur fond de bonne humeur. Que ce soit à Lille avec le collectif ludique des super-héros ou des concerts de Jazz à Bordeaux, ces événements apportent une visibilité incontestable aux cancers pédiatriques.
Avec cette mobilisation d’envergure, l’Institut Gustave Roussy espère atteindre les 10 millions d’euros. Cet argent permettra de financer quatre programmes majeurs : la génétique, l’immunothérapie, mieux vivre après un cancer et faciliter le parcours de soin. Cette campagne « Septembre en Or » intitulée « de grandes espérances » tente d’éclaircir l’horizon des enfants malades, puisque leur avenir vaut de l’or.
Cancers pédiatriques : des données qui inquiètent
Ces maladies rugissantes et sans pitié touchent un enfant sur 440 entre 0 et 15 ans. Et 180 nourrissons sont concernés. Malgré ces données très parlantes, les cancers pédiatriques peinent à sortir des murs froids des hôpitaux. Ils se cantonnent au rang de tabous, ce qui rend difficile la prise de conscience collective. Si en octobre une vague rose déferle dans tous les médias pour défendre la lutte contre le cancer du sein, la mobilisation « Septembre en Or », elle, ne scintille pas autant.
Pourtant, les cancers de l’enfant ont augmenté d’environ 1 % par an depuis les années 70. La faute, en partie, aux pesticides, benzène et autres substances nocives. L’Inserm fait d’ailleurs le lien entre leucémies, cancers, troubles neurologiques et exposition directe aux pesticides durant la grossesse ou la petite enfance. Et leur hygiène de vie est de plus en plus brouillonne. À l’heure où 31 % des aliments ultra-transformés se dressent dans les assiettes et la sédentarité bat des records, les problèmes de santé sont inévitables.
Nous n’allions tout de même pas conclure sur cette note alarmiste. Les progrès médicaux ont permis d’épargner de nombreuses vies. La survie des enfants atteints de cancer a pris un tournant positif en 30 ans. Dans les années 70, seuls 44 % des enfants résistaient à la maladie contre 74 % dans les années 90.