Dans notre monde saturé de bruits, de musique et de parole… le silence devrait être apprécié de tou.te.s. Pourtant, certaines personnes se sentent mal à l’aise dès l’instant où plus aucun mot n’est dit. Tandis que d’autres y trouvent une grande plénitude. Mais pourquoi une telle différence ? Eh bien, la culture jouerait un rôle majeur. On en parle.
Au Japon, le silence est d’or
Des études ont montré que les êtres humains ne laissent qu’une fraction de seconde de blanc lors d’une discussion. Si le silence peut être associé à du malaise ou à de la gêne, dans d’autres cultures il a une signification bien plus vertueuse.
Mais dans quelles contrées est-il une chose positive ? Eh bien, au Japon par exemple ! Ces moments de pause conversationnelle sont très appréciés dans la culture nippone. D’ailleurs une étude a révélé que les Japonais.es trouvent les conversations ponctuées de silence ( 8,2 secondes), plus épanouissantes et agréables.
Au pays du Soleil-Levant, le silence est sacré. C’est même un concept de vie nommé « Haragei ». Moins l’on en dit, mieux le message passe. Et mieux l’on se porte. Il est finalement la clé de la communication interpersonnelle.
« Quelqu’un qui a besoin de trop de mots pour se faire comprendre est mal vu », précise la Dr Deborah Tannen, professeur de linguistique à l’Université de Georgetown aux États-Unis, au Figaro
Le silence une arme de manipulation
Si pour les Japonais.es le silence est sagesse et respect, en Occident c’est une arme de négociation et de manipulation. Les Américain.e.s, notamment, utilisent ces moments de silence pour déstabiliser leurs interlocuteur.rice.s. Le silence permet, dans ces cas-là, de faire douter l’autre et de prendre l’ascendant sur lui.elle. Le silence brouille les pistes.
« Les négociateur.rice.s chinois.es sont parfaitement conscient.e.s que les Américain.e.s ont une faible résistance au silence, et il.elle.s sont donc formé.e.s pour rester silencieux.ses et impassibles pour rendre les Américain.e.s mal à l’aise et ainsi dominer la négociation », précise Matthew MacLachlan de la société Learnlight, chargé d’enseigner à ses clients la linguistique à travers les cultures au Figaro
D’autres maitrisent et utilisent intentionnellement le silence pour capter l’attention de leurs publics. Prenons l’exemple de Steve Jobs qui marque toujours de longues pauses lors de ses présentations, pour créer de l’attente, susciter la nervosité des spectateur.rice.s, et s’assurer que tout le monde écoute son discours.
Ainsi, maitriser le silence peut-être une compétence non négligeable pour négocier et communiquer avec d’autres personnes. Ou bien, il peut être un bon moyen d’imposer le respect et la sagesse.
Et vous, le silence vous évoque quoi ? Partagez-nous votre avis et expériences sur notre forum.