En 2021, ce sont 23 400 femmes et hommes qui pratiquent le métier de sage-femme en France. Pourtant, cette profession, tout aussi légitime que la gynécologie, reste encore peu connue et faire le pas d’en consulter un.e est peu répandu. Par méconnaissance du savoir-faire de ces praticien.ne.s ou par habitude de voir un.e gynécologue, les sages-femmes sont relégué.e.s au second plan et se sentent dévalorisé.e.s.
Pour autant, ces hommes et ces femmes ont un vaste champ d’exercices et n’ont pas pour seul rôle le suivi de l’accouchement, comme pourrait le croire certain.e.s. Voici les nombreuses raisons pour lesquelles vous pourriez faire appel à un.e sage-femme.
Sage-femme : un métier encore méconnu
Dans l’imaginaire collectif, les sages-femmes ne suivent que les grossesses et les accouchements. Or, iels peuvent accompagner leurs patientes de l’adolescence jusqu’à la ménopause. Certain.e.s pensent même que le métier n’existe plus, comme l’explique Valérie Paris à France 3. Elle a, de nombreuses fois, entendu en parlant de sa profession, des « ça existe encore ? ». Une question qui illustre ô combien ce métier est encore peu connu dans notre société.
« Nous tirons la sonnette d’alarme depuis des années : depuis 2009, nous avons la compétence pour des suivis gynécologiques, mais personne n’en parle, car personne n’est au courant », déplore Caroline Combot, sage-femme libérale et secrétaire générale de l’Organisation nationale et syndicale des sages-femmes (ONSSF) à actu.fr
Sage-femme est une profession souvent sous-estimée. En prime, si certaines se rendent chez un.e sage-femme, ce n’est pas forcément par choix, mais plutôt par contraintes ou par hasard. De nombreuses femmes consultent en effet des sages-femmes parce qu’elles ne trouvent plus de place chez leur gynécologue ou pour des raisons géographiques (déserts médicaux). D’autres, à cause d’expériences traumatisantes lors des soins, qui finalement y trouvent une oreille attentive et bienveillante.
« J’ai vu une différence, c’est sûr. Ma sage-femme était très douce, passait de la musique dans son cabinet, m’a fait m’asseoir sur des petits coussins, me proposait des huiles pour masser mon ventre après la pose du stérilet… C’est beaucoup moins intimidant que de se retrouver face aux gynécologues », explique également Camille
Suivi d’accouchement, mais pas que !
Bien que les sages-femmes soient particulièrement reconnu.e.s pour leur travail de suivi de grossesse, d’accouchement, du post-partum et de la rééducation périnéale, iels ont d’autres cordes à leur arc. Si vous faites partie des personnes qui ne le savait pas, voici les autres raisons pour lesquelles vous pouvez vous rendre chez un.e sage-femme.
1 – La prescription d’une contraception
Tout comme le.a gynécologue, la.e sage-femme peut vous conseiller dans le choix de votre contraception et vous prescrire une ordonnance. Iel peut également vous poser et retirer les implants contraceptifs et les dispositifs intra-utérins, comme les stérilets. La.e sage-femme pratique aussi les actes d’échographie gynécologique, obstétricale ou de dépistage.
2 – Suivi de grossesse & accompagnement post-natal
Outre l’accompagnement durant la grossesse, la.e sage-femme continue de suivre la mère et l’enfant même après la naissance, notamment pour l’allaitement et le suivi de la bonne santé du bébé. Les femmes et hommes de cette profession peuvent également suivre l’enfant tout au long de sa vie.
3 – Réalisation d’interruptions volontaires de grossesse
Peu connu, mais vrai, les sages-femmes peuvent réaliser des IVG par voie médicamenteuse dans les conditions définies par la loi.
4 – Vaccination des nouveau-nés
Autre casquette que porte la.e sage-femme est la vaccination. Iel peut prescrire et administrer les vaccins aux nouveau-nés.
5 – L’aide à la procréation
Si vous avez des difficultés à concevoir un.e enfant, vous pouvez consulter un.e sage-femme. Iel est autorisé.e à participer aux activités cliniques d’assistance médicale à la procréation (réalisées avec ou sans tiers donneur), ainsi qu’aux activités de dons de gamètes et d’accueil d’embryon.
La.e sage-femme peut aussi prescrire des examens et des tests pour trouver l’origine du problème et vous conseiller sur les différentes solutions pour procréer.
6 – L’aide à la lutte contre l’addiction
Eh oui, les sages-femmes sont des héroïnes et des héros. Iels accompagnent les femmes enceintes ou non, dans la lutte contre les addictions, notamment en matière de tabacologie.
Entre autres, iels peuvent aussi pratiquer, sous réserve d’obtention de diplômes complémentaire, des actes d’ostéopathie, d’acupuncture et des examens échographiques de mesure de clarté nucale et de longueur cranio-caudale.
De manière générale, les sages-femmes sont aussi à l’écoute de toutes vos questions concernant des symptômes prémenstruels, la ménopause ou même sur les douleurs des règles. Iels peuvent vous prescrire des traitements contre les symptômes de la ménopause, diagnostiquer et vous aider à soigner des pathologies comme l’endométriose. Bref, vous pouvez poser toutes vos questions et recevoir des conseils sur votre cycle hormonal.
Comme vous pouvez le lire, les sages-femmes ont de nombreuses compétences qu’il ne faut surtout pas ignorer et dévaloriser. Ces femmes et hommes peuvent être d’une grande aide pour certaines femmes qui ont été, par exemple, victimes de violences obstétricales ou qui ne trouvent pas de spécialistes adapté.e.s. Osez pousser la porte de leurs cabinets.
Et vous, vous êtes plutôt gynécologue ou sage-femme ? Dites-le-nous sur notre forum.
