Depuis toujours, Paris fait rêver par son architecture, sa savoureuse gastronomie, ses musées et sans oublier sa tour Eiffel. Oui, mais voilà, il n’y a que les « vrai.e.s parigos » qui connaissaient la réalité de cette ville. Métros bondés, des râleur.se.s qui tirent la tronche, des mégots partout sauf dans les poubelles adaptées… Le Paris idéalisé par les voyageur.se.s s’écroule assez vite quand iels y mettent les pieds. De quoi causer un choc culturel ! On parle alors du « syndrome de Paris », appelé aussi syndrome du voyageur, et c’est très sérieux !
Qu’est-ce que ce syndrome si particulier ?
Peut-être connaissez-vous l’expression « avoir le mal du pays » ? Cela désigne le malaise ressenti par certaines personnes ayant quitté leur pays d’origine. Eh bien, le « syndrome de Paris » ressemble à cela, à quelques détails près.
Ce syndrome est défini comme un trouble psychologique qui touche particulièrement les voyageur.se.s et touristes japonais.es. En arrivant à Paris, ces personnes sont confrontées à un choc culturel et ne retrouvent pas le Paris magique dépeint dans les films et les séries.
« (…) Il se traduit par un sentiment de décalage immense entre la vision idéalisée que ces personnes entretenaient autour de la Ville lumière et la terrible déception éprouvée en arrivant à destination. Les cartes postales de la tour Eiffel, le luxe, le romantisme disparaissent soudainement derrière un côté sombre qu’ils ne soupçonnaient pas. Les rues sales, les transports bondés et la profusion de pickpockets n’ont rien à voir avec cette ville merveilleuse sur laquelle ils fantasmaient tant depuis de nombreuses années », explique Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute et Psychanalyste au Journal des femmes
Pourquoi les Japonais.es sont aussi touché.e.s ?
Bien que le phénomène ne touche qu’une vingtaine de Japonais.es installé.e.s dans la capitale française, ce syndrome a été découvert en 1980 par le psychiatre japonais Hiroaki Ota, après avoir examiné un patient japonais victime d’un choc culturel très violent. Le Docteur Ota avait souligné, chez un.e patient.e sur trois, la présence d’antécédents psychologiques au Japon avant leur arrivée en France.
Ça se voit que c'est une série parce que dans le vrai Paris, 15 gars l'auraient insulté pour avoir refusé de donner son snap, le Musée d'Orsay l'aurait recalé, et beaucoup d'adultes pervers auraient jugé sa tenue comme n'étant pas très républicaine 👀 !
— Sabri B. 🏳️🌈 (@SabriB02022545) October 2, 2020
Cependant, le « syndrome de Paris » (ou syndrome du voyageur) ne concerne pas seulement les Japonais.es. Par exemple, à Jérusalem et à Florence, l’abondance de sites religieux et d’oeuvres provoque également des troubles psychiques chez certain.e.s visiteur.se.s.
En revanche, les Japonais.es seraient particulièrement vulnérables du fait d’une culture française diamétralement opposée à la leur. Outre le choc de paysage idéalisé, au Japon, les « codes de conduite » en société sont différents. Il est inconcevable de contredire ou de couper la parole à son interlocuteur.rice par exemple. Or à Paris, on manie bien les blagues, on râle souvent et on conteste ouvertement.
« Syndrome de Paris » : quels sont les risques ?
Un tel choc culturel peut engendrer des crises d’angoisse, du stress, de l’anxiété, un état de délire, d’hallucinations, un sentiment de persécution ou d’hostilité, de la tachycardie voire, des pensées suicidaires et une dépression.
Mais, les sociétés japonaises anticipent de mieux en mieux ce syndrome, notamment pour les employé.e.s muté.e.s en France. Par exemple, la psychothérapie de soutien et la psychanalyse peuvent être recommandées et efficaces pour appréhender ce syndrome.
À noter : le « syndrome de Paris » (ou syndrome du voyageur) est en baisse depuis plusieurs années. Les réseaux sociaux informant, notamment, de mieux en mieux sur la réalité de la vie parisienne.