Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est un dysfonctionnement hormonal qui toucherait 1 femme sur 10, selon l’INSERM. Pourtant, il demeure souvent mal compris, mal diagnostiqué. À l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation au Syndrome des Ovaires Polykystiques ce 1er septembre, voici ce que vous devez absolument savoir sur cette maladie endocrinienne chronique et évolutive.
Le SOPK est plus fréquent que vous ne le pensez
Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est un dysfonctionnement hormonal dans lequel de petites cellules contenues dans les ovaires appelées « microfollicules », sont bloquées dans leur maturation et produisent trop d’androgènes. En trop grande quantité, cette hormone mâle serait à l’origine du SOPK. En réalité, il s’agit donc de plusieurs follicules et non pas de « kystes » à proprement parler, comme le nom du syndrome le laisse à penser.
Cette maladie endocrinienne chronique et évolutive est la première cause d’infertilité chez les femmes en âge de procréer. 1 femme sur 10 serait touchée, comme nous l’expliquions en introduction de cet article. Malheureusement, en raison de son caractère souvent silencieux et de ses symptômes variés, plus de 50 % des femmes atteintes de SOPK ne seraient pas correctement diagnostiquées.
En cette Journée mondiale de sensibilisation au Syndrome des Ovaires Polykystiques, il est plus que jamais essentiel de démystifier cette pathologie pour sensibiliser davantage.
Des symptômes variés parfois très handicapants
Outre son impact sur la fertilité, le SOPK peut également avoir des implications pour la santé générale. Il est caractérisé par une combinaison de symptômes, bien que tous ne se manifestent pas nécessairement chez chaque femme atteinte.
Celles atteintes de SOPK ont ainsi un risque accru de développer des problèmes métaboliques tels que le diabète de type 2, des taux de cholestérol élevés et une hypertension artérielle. Comme symptômes courants on note des cycles menstruels irréguliers, une croissance excessive des poils (hirsutisme), une acné persistante et la présence de kystes sur les ovaires lors d’une échographie.
Diverses causes possibles
Les médecins évoquent des causes possibles du SOPK comme un taux élevé d’insuline dans l’organisme, un excès de poids et une hyperandrogénie. Le syndrome peut aussi toucher plusieurs femmes d’une même famille. Les antécédents familiaux seraient alors une des multiples causes du SOPK. Mais rien n’est certain, les professionnel.le.s avancent ainsi que les causes sont très probablement multifactorielles.
Si les premiers signes du syndrome peuvent être détectés à la puberté, le diagnostic prend parfois plusieurs années. La plupart des patientes consultent autour de 17 ans ou 18 ans, lorsqu’elles constatent qu’elles n’ont pas de règles ou des cycles très irréguliers.
Il existe des traitements
S’il est impossible de guérir complètement le SOPK, il est en partie réversible. Divers traitements permettent en effet de réguler les hormones et soulager certains symptômes.
La principale mesure prescrite est de changer certaines habitudes quotidiennes pour prévenir des problèmes de santé plus importants. Cela permet au corps de réguler ses cycles hormonaux, et contribue grandement à calmer certains symptômes comme l’irrégularité menstruelle.
Le SPOK ne cause pas toujours l’infertilité
S’il est certain que ce syndrome engendre chez certaines femmes l’infertilité, pas toutes souffrant du syndrome auront des difficultés à enfanter. Les patientes atteintes du SOPK souffrent d’une « hypofécondité ». Une ovulation imprévisible, donc moins de possibilités de tomber enceintes.
Toutefois, cette forme de stérilité est réversible. Avec un traitement adapté, il est possible de favoriser l’ovulation et ainsi augmenter les probabilités de tomber enceinte. Dans une interview pour Le Monde, l’endocrinologue Michel Pugeat explique en ce sens que 90 % des patientes arrivent finalement à avoir des enfants, moyennant ou non une aide médicale.
Il y a un manque cruel de connaissances
Le syndrome des Ovaires Polykystiques est très complexe, et lent à diagnostiquer. Il souffre d’un manque d’informations cohérentes et pratiques. En effet, il faudrait en moyenne 5 consultations avant d’établir le diagnostic pour un SOPK.
Les patientes ont également des difficultés à comprendre de quoi elles sont atteintes. Heureusement, certaines associations permettent de pallier le manque de renseignements. Elles font circuler une information plus adaptée auprès des patientes.
« Il faudrait faire davantage de communication autour de ce syndrome auprès des jeunes filles et assurer une meilleure formation des professionnel.le.s, en particulier des médecins traitants », explique en ce sens l’endocrinologue Michel Pugeat
Le SOPK est ainsi un trouble complexe qui peut avoir un impact significatif sur la vie des femmes qui en souffrent. Pour toutes celles porteuses de ce syndrome, ou celles qui ont des doutes, qui souhaitent se faire diagnostiquer ou accompagner, @sopkeurope rassemble plein d’infos et d’expert·e·s pour vous soutenir.