Au moment de tomber dans les bras de Morphée, les yeux commencent à abdiquer, mais les jambes, en proie à des picotements, empêchent cette plongée vers le sommeil. Cette sensation incontrôlable qui se réveille surtout au coucher est plus connue sous le nom de « syndrome des jambes sans repos ». Dans le jargon scientifique, on l’appelle aussi maladie de Willis-Ekbom.
Un véritable cauchemar éveillé pour les personnes qui en souffrent. Réveils nocturnes, crampes, fourmillements obsédants… le besoin irrépressible de bouger prend le pas sur la nuit. Handicap au quotidien, ce trouble, principalement féminin, se soulage. Explications.
Syndrome des jambes sans repos, comment le reconnaître ?
Terreurs nocturnes, somnambulisme, bruxisme nocturne… les troubles du sommeil se comptent au pluriel et certains sont plus courants que d’autres. Le syndrome des jambes sans repos en fait partie. Il touche 8 à 10 % des Français.es, dont ⅔ de femmes. Cette pathologie aussi connue sous le nom d’impatiences, se manifeste dès que les membres inférieurs sont « à l’arrêt ».
Pendant la sieste dominicale, à l’heure de se blottir sous la couette ou en position assise prolongée, des sensations désagréables prennent les jambes d’assaut. C’est comme si une armée de fourmis rampait à même la peau.
Une fois chronique, il devient plus pesant
Ce besoin incontrôlé d’activité peut se révéler dévastateur sur le long terme, principalement s’il fait surface en pleine nuit. Les jambes, prêtes à entamer un marathon ou à se déchaîner sur le dancefloor, se calment au lever, dès que le corps est en mouvement. Faire les cent pas jusqu’à épuisement devient alors la nouvelle berceuse pour arriver à bout du syndrome des jambes sans repos.
Plus coriace qu’il en a l’air, ce trouble semble infatigable. Bien que sans danger, une fois chronique, ce syndrome entache sérieusement le quotidien. Irritabilité, troubles de la mémoire, perte de concentration, lenteur dans les tâches entreprises… tous les pans de la vie sont affectés.
Des causes encore floues
Le syndrome des jambes sans repos se traduit par des picotements, des douleurs musculaires de degrés variables, des fourmillements ou des démangeaisons. Ces symptômes peuvent survenir de façon momentanée avec :
- Les fortes chaleurs
- Le stress
- Les carences en fer. Cette cause est l’une des plus mentionnées dans les recherches scientifiques. Cet élément, surtout présent dans les légumineuses et les fruits secs, régule la dopamine, neurotransmetteur qui gère notre motricité. Lorsqu’il est absent, tout se dérègle, laissant place à des gestes involontaires.
- Une grossesse
- La prise de médicaments types antidépresseurs
Le syndrome des jambes sans repos fait aussi partie de ces cadeaux empoisonnés légués par les ancêtres. L’hérédité n’est donc pas à proscrire.
Comment apaiser le syndrome des jambes sans repos ?
La consultation d’un.e professionnel.le de santé est nécessaire pour poser un diagnostic et évaluer l’importance du syndrome, surtout s’il vous nuit au fil des jours. La maladie fluctue et peut disparaître du jour au lendemain comme elle peut s’ancrer dans le quotidien. En fonction de l’origine, le.a médecin peut prescrire un médicament si les douleurs sont trop accrues ou des compléments alimentaires s’il s’agit d’une carence en fer.
En revanche, aucun traitement ne stoppe définitivement le syndrome des jambes sans repos. Il y a de quoi taper du pied. Mais pas de panique, des astuces naturelles issues de la phytothérapie ou de la relaxation peuvent les apaiser. Voici un petit palmarès de méthodes douces qui feront plaisir à vos gambettes.
Des méthodes naturelles pour soulager les jambes
- Les massages aux huiles essentielles. La lavande et son pouvoir anti-stress avéré font une belle fleur à vos jambes agitées. Appliquez sur les mollets en massant de bas en haut pour faire pénétrer le liquide. Remontez jusqu’aux cuisses en pressant légèrement la peau du bout des doigts. Si le problème est circulatoire, les plantes comme l’hamamélis sont aussi efficaces et préviennent la sensation de lourdeur. Le combo gel d’aloe vera et huile essentielle de menthe poivrée n’a pas à pâlir non plus. À eux deux, ils créent un effet froid, favorable à une meilleure circulation sanguine.
- Une cure de magnésium. C’est LA technique qui ravira les friands de chocolat. En effet, le magnésium, omniprésent dans l’or noir de nos placards, prévient les crampes. Piochez dans les légumes secs, les céréales complètes et les oléagineux pour en approvisionner votre organisme. Certaines eaux minérales, naturellement riches en magnésium ont aussi leur rôle à jouer.
- La relaxation musculaire progressive. Entre les ruminations mentales, les phases de stress restées en travers de la gorge et l’appréhension d’une nouvelle avalanche de fourmis, difficile de rester détendu. Cette méthode incite à faire le vide et à retrouver un corps zen. Respirez profondément et contractez volontairement les pieds. Maintenez cette posture une trentaine de secondes, puis relâchez. Répétez le mouvement pour aller de vos pieds jusqu’au visage, toujours en gardant une respiration réfléchie.
- Une douche avec plusieurs chocs thermiques. Sauter du chaud au froid n’est pas toujours très agréable, pourtant ce choc des degrés permet d’activer le flux sanguin et de garder des jambes irriguées. Avant le coucher, cette culbute entre les températures favorise aussi le sommeil.
- Des postures de yoga réparatrices. On déploie le tapis rouge à cette pratique qui appelle à ralentir. Dans cette discipline, véritable invitation à la déconnexion, les étirements sont aux commandes. En cas de syndrome des jambes sans repos, ils activent la circulation et renforcent la tonicité globale. On ne tarde pas à se mettre dans la peau d’un chat en déployant son corps jusqu’aux extrémités. Certaines positions comme l’Utthanasana sont plus vertueuses que d’autres.
Les gestes à privilégier, ceux à éviter
Comme le célèbre dicton le dit si bien « mieux vaut prévenir que guérir ». Certaines habitudes peuvent augmenter les risques de se heurter au syndrome des jambes sans repos. Pour éviter d’avoir les jambes au garde-à-vous jusqu’au bout de la nuit, il est préférable de :
- Limiter la consommation d’alcool et de caféine, qui augmentent le taux d’excitation
- Dormir dans une pièce fraîche et aérée, autour de 20°C.
- Garder un rythme de croisière fixe en privilégiant un coucher avant minuit.
- Tirer un trait sur un sport trop agressif en fin de journée.
- Préserver une alimentation saine et légère au dîner.
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