Fatigue persistante, concentration en berne, motivation en chute libre… et si ce n’était pas juste « une mauvaise passe » ? Alors que de plus en plus de salariés signalent un mal-être diffus au travail, un nouvel outil gratuit et validé scientifiquement permet de faire le point : le Burnout Assessment Tool, ou BAT, accessible directement en ligne. Déjà utilisé dans plusieurs pays, ce questionnaire offre « une évaluation fiable de votre niveau de stress chronique professionnel ». Un test utile pour détecter les signaux faibles du burn-out… avant qu’il ne soit trop tard.
Un outil scientifique, pas un simple quiz
Contrairement aux nombreux tests en ligne approximatifs qui pullulent sur Internet, le BAT repose sur une méthodologie rigoureuse. Mis au point par une équipe de chercheurs internationaux, il s’appuie sur les réponses de plus de 500 adultes, collectées dans 7 pays (dont l’Allemagne, les Pays-Bas, le Japon, ou encore l’Autriche). Et le test explore différents critères précis :
- L’épuisement émotionnel
- La distanciation mentale par rapport au travail
- La perte de motivation ou d’efficacité
- Le stress émotionnel
À partir de vos réponses, il dresse un profil de risque personnalisé, comparé à une base de données internationale. Le but ? Vous permettre d’identifier si vous êtes dans une zone de vigilance ou si vous présentez déjà des symptômes avancés d’épuisement professionnel.
Deux versions pour s’adapter à votre situation
Le BAT propose 2 parcours distincts :
- L’un est destiné aux personnes ayant déjà connu un burn-out, pour mieux évaluer un éventuel risque de rechute.
- L’autre s’adresse aux personnes qui se sentent « à bout » sans trop comprendre pourquoi.
La bonne nouvelle, c’est que l’outil est 100 % anonyme, gratuit et accessible en quelques clics. Et même si les résultats ne remplacent en rien une consultation médicale, ils peuvent aider à prendre conscience d’une souffrance souvent banalisée ou refoulée.
Une alerte… pas un diagnostic
Important à savoir : le BAT ne se substitue pas à un diagnostic professionnel. Il ne peut ni être utilisé pour prendre une décision RH, ni pour juger l’état de santé d’un salarié. Comme le rappelle Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, « un autodiagnostic est un bon point de départ, mais il ne remplace pas l’accompagnement thérapeutique ».
Ce que confirme également Marit Christensen, psychologue à l’université norvégienne NTNU : « Soigner un salarié épuisé, c’est bien. Mais s’il retourne dans un environnement toxique, il rechutera. Il faut aussi traiter le lieu de travail ».
Pourquoi c’est utile (et nécessaire)
Le BAT n’est pas une baguette magique, mais un outil de prévention essentiel. Trop souvent, l’épuisement professionnel s’installe lentement, masqué par des phrases comme « ça va passer », « je dois tenir bon » ou « je n’ai pas le choix ». Or, détecter les signes en amont permet d’éviter l’effondrement.
Pour le chercheur Frederik De Beer, l’un des co-auteurs du test, « nous manquions jusqu’ici d’un outil fiable pour identifier les travailleurs à risque. Le BAT comble ce vide ». Et si l’outil s’adresse avant tout aux personnes, les entreprises ont tout intérêt à s’y intéresser : l’épuisement professionnel, en plus d’être un drame personnel, représente un coût élevé en termes d’absentéisme, de désengagement et de performance.
Le Burnout Assessment Tool n’est pas une solution miracle, mais un bon premier pas pour mettre des mots sur un malaise souvent minimisé. Il permet de repérer les signaux faibles, d’initier une réflexion, ou simplement de confirmer un doute. Parce que prendre soin de sa santé mentale commence parfois… par un simple test en ligne.