Le trouble de la personnalité borderline est une maladie mentale caractérisée par une personnalité instable et très changeante. Elle touche environ 2 % de la population et débute, en général, à la fin de l’adolescence et/ou au début de l’âge adulte. Une maladie très complexe dont les symptômes varient d’une personne à l’autre. Pour briser le tabou, il est donc essentiel d’en parler afin de rappeler aux personnes touchées qu’elles ne sont pas seules et n’ont pas à en avoir honte. On fait le point.
Une instabilité affective et émotionnelle qui a de lourdes conséquences
Comme nous l’évoquions en introduction, les personnes touchées ce trouble bipolaire présentent une instabilité à la fois affective et émotionnelle. En termes clairs, elles ont beaucoup de mal à gérer leurs émotions et peuvent s’emporter facilement, de manière totalement imprévisible. Ces personnes peuvent aussi être très actives le lundi, et complètement abattues le mardi. Bien loin d’être juste « lunatiques », elles sont victimes d’une véritable pathologie pouvant être très handicapante au quotidien.
On remarque aussi chez les patient.e.s suivi.e.s des comportements compulsifs, incontrôlables, des sautes d’humeur fréquentes et une immense sensation de vide pouvant s’installer à tout moment. Logiquement, il.elle.s sont dans l’excès et ont généralement une très mauvaise image d’eux.elles-mêmes. Le fait d’être instable sur le plan relationnel peut aussi les amener à s’automutiler sans pouvoir s’empêcher d’arrêter.
Les comportements à risque (consommation d’alcool, de drogue, jeux, boulimie…) et les tentatives de suicide sont aussi très fréquent.e.s chez les personnes porteuse d’un trouble de la personnalité borderline (TPB). On peut d’ailleurs la classer dans les catégories de la « névrose » ou de la « psychose ». Et il n’est pas rare que ce syndrome entraîne une phase de dépression assez importante et brutale.
Trouble de la personnalité borderline : les femmes plus touchées
Selon les chiffres officiels, la pathologie touche environ 2 % de la population dont deux tiers sont des femmes. La cause principale avancée est la maltraitance durant l’enfance. On considère que les filles sont plus maltraitées que les garçons durant le début de la vie. Cela expliquerait, en partie, le fait que les femmes soient plus touchées que les hommes puisque la maladie apparaît généralement au début de l’âge adulte.
Autres facteurs possibles : l’abandon, une séparation difficile, des carences affectives ou encore, un traumatisme durant l’enfance. Non traités au fur et à mesure par le cerveau, ces « petits » traumatismes finissent par en créer un énorme, à l’origine du développement du trouble de la personnalité borderline. C’est pour cela que les enfants, dans les premières années de leur vie, n’en sont généralement pas victimes.
Pour autant, il est important de spécifier que le trouble de la personnalité borderline n’est pas uniquement synonyme de difficultés. En effet, certaines personnes touchées développent des aptitudes particulières et peuvent se révéler très vivantes, créatrices et capables d’un enthousiasme sans limites. Les sentiments positifs éprouvés le sont deux fois plus que pour une personne non porteuse de troubles mentaux. La joie et l’amour, par exemple, sont ressentis au centuple.
Pronostic et traitement
Non seulement le TPB peut être invivable pour la personne touchée, mais il peut l’être aussi pour son entourage. Si elle veut aller mieux et mener une vie dite normale, le diagnostic et le traitement sont essentiels. Pour ne pas dire vitaux, puisque le TPB peut mener au suicide.
Si vous en êtes victime et/ou recherchez des informations pour un.e proche, rassurez-vous. Dans la majorité des cas, après le début du traitement, le TPB s’atténue fortement jusqu’à finir par disparaître totalement. En revanche, cela n’est pas synonyme d’une vie sociale « classique ». L’ex-malade pourra encore ressentir de la difficulté à entretenir des relations et/ou à garder son emploi, par exemple.
En clair, les traitements visent surtout à aider les personnes touchées à fonctionner correctement et à ne plus subir les pires symptômes de la maladie. À l’heure actuelle, le TPB se soigne de deux manières différentes :
- la psychothérapie : sous plusieurs formes (comportementale dialectique, STEPPS, mentalisation, transfert, thérapie des schémas, etc). Elle sera mise en place en corrélation avec le.a patient.e et le.a psychothérapeute. Sa durée va varier d’une personne à une autre.
- les médicaments : utilisés pour traiter un ou plusieurs symptôme(s) bien spécifique(s). Certains vont stabiliser l’humeur, d’autres seront des antipsychotiques et/ou des capteurs de sérotonine pour atténuer dépression et anxiété. Là aussi, c’est le.a psychothérapeute qui décide du traitement.
Bien entendu, plus la parole se libérera à ce sujet, plus les personnes touchées pourront trouver du soutien parmi leurs proches. Abigail, qui a été diagnostiquée, évoque justement via son compte Instagram son trouble de la personnalité borderline. Elle y partage son voyage à travers l’Europe. Un moyen de reprendre le pouvoir sur sa vie, comme elle l’explique. On en parle aussi sur nos forums, en toute bienveillance.