La dermatite atopique, ou appelée plus communément eczéma, est une maladie de peau qui altère la qualité de vie, du sommeil à l’estime de soi, au même titre que le diabète ou l’asthme. Vivre avec cette maladie chronique au quotidien passe par une première phase d’acceptation, et surtout sa bonne compréhension. Voici donc quelques conseils pour la comprendre et la soulager du mieux possible.
1 – Comprendre le fonctionnement de l’eczéma
La dermatite atopique est une maladie inflammatoire de type 2 qui se manifeste souvent chez l’enfant avant l’âge de cinq ans. Cette maladie chronique touche environ 10 % des enfants et des adultes, c’est d’ailleurs la maladie de peau qui touche le plus de personnes après l’acné.
Elle se manifeste par des plaques rouges sur la peau sèche du visage, des mains ou d’autres parties du corps. L’eczéma peut persister tout au long de la vie, s’atténuer ou alors carrément disparaitre au bout de quelques années.
2 – Savoir d’où vient la dermatite atopique
Le terme « atopie » désigne une hypersensibilité ou une allergie à certaines substances, qui sont sans conséquences pour le reste de la population. La barrière cutanée des personnes à peau atopique laisse s’évaporer trop d’eau, ce qui entraîne une sécheresse, et ne bloque plus les allergènes, qui peuvent pénétrer dans la peau. Ces allergènes déclenchent alors la réaction inflammatoire locale qui est responsable de la rougeur et des démangeaisons.
La dermatite atopique est aussi une prédisposition héréditaire. Ses causes sont multiples, à la fois génétiques et environnementales.
« Alimentation, stress, génétique, les patient.e.s aimeraient qu’on trouve une cause que l’on pourrait éradiquer, mais ce n’est pas aussi simple. Dans tous les cas, il s’agit d’un défaut de la barrière cutanée, accompagné d’une inflammation exacerbée. La peau ne remplit plus son rôle de barrière contre les agresseurs », explique en ce sens le Dr Marie Tauber à La Dépêche.
3 – Être apte à faire face à une qualité de vie altérée
L’eczéma est d’abord une maladie de peau qui démange : 9 patient.e.s sur 10 ont des démangeaisons quotidiennes, et pour 2 patient.e.s sur 3, ce sont des démangeaisons de plus de 12 heures par jour. Ces dernières peuvent engendrer des lésions cutanées sur l’ensemble du corps, et s’accompagner de fissures, de rougeurs, de formation de croûtes et de suintements. L’eczéma peut aussi augmenter le risque d’infections cutanées, qui peuvent perdurer à l’âge adulte.
Pour les cas de dermatite atopique sévère, il y a également un impact sur la qualité de vie du/de la patient.e. Le sommeil, l’humeur et le travail peuvent ainsi être affectés indirectement. Selon une enquête (BoHEM) sur le fardeau de l’Eczéma Chronique des Mains (ECM), 55 % des patient.e.s sondé.e.s ont un sommeil perturbé plus de 5 nuits par semaine et au-delà des difficultés de concentration qu’elle engendre pour 79 % des déclarant.e.s, l’ECM perturbe parfois, souvent ou en permanence, les activités professionnelles (83 %).
4 – Travailler l’estime de soi
Les effets de l’eczéma sont également psychologiques. En effet, l’image que les patient.e.s ont d’eux/elles-mêmes est sévèrement altérée, ce qui peut compliquer leur vie affective et sexuelle. L’étude citée précédemment a décelé que pour le cas d’ECM seulement, 92 % des patient.e.s sont gêné.e.s, parfois, souvent ou en permanence, par le regard des autres sur leurs mains qu’il.elle.s préfèrent cacher (86 %). Et 82 % éprouvent un sentiment de honte.
En effet, vivre avec l’eczéma au quotidien, c’est aussi apprendre à affronter le regard des autres, et à être fier.ère de ce que l’on est. Il faut d’une part être bien accompagné.e, afin de se sentir en confiance et de pouvoir s’exprimer sur sa maladie, sur ce qui nous gêne, sur ce qui nous questionne. Pour cela il est essentiel d’avoir une bonne relation avec le ou la dermatologue qui suit notre maladie. D’une autre part, il faut pouvoir reprendre confiance en soi, et pour cela de nombreuses solutions existent.
5 – Connaître les traitements existants
Si le diagnostic de l’eczéma est de plus en plus facile à poser, la prise en charge des patient.e.s reste complexe. Les traitements donnés et notamment ceux à base cortisone ne conviennent en effet pas à tous les profils. D’ailleurs le laboratoire pharmaceutique Sanofi a récemment annoncé un nouveau traitement contre l’eczéma, qui éviterait les effets secondaires potentiels des immunosuppresseurs. Ces derniers peuvent être dangereux surtout pour les enfants de moins de six ans.
À l’heure actuelle, le traitement repose principalement sur certaines crèmes qu’il faut apprendre peu à peu à manipuler au quotidien. Les crèmes varient en fonction de la phase de la maladie. En phase inflammatoire (crise ou poussée de plaques rouges) les dermocorticoïdes et les dispositifs médicaux sous forme de crèmes réparatrices apaisantes s’appliquent sur les plaques rouges. En période d’accalmie (rémission) lorsque la peau est sèche et non rouge, il est conseillé d’appliquer une crème émolliente, qui hydratera et protégera la peau.
6 – Adopter les bons réflexes au quotidien
Après avoir pris l’habitude d’appliquer son traitement correctement, il existe quelques réflexes à adopter au quotidien. Il est conseillé par exemple de privilégier des douches courtes ou des bains d’une dizaine de minutes, en veillant à ce que la température de l’eau soit tiède. Les produits utilisés doivent être des savons hypoallergènes, des lavants doux, sans savon, sans conservateur et sans parfum. Le séchage de la peau doit se faire avec une serviette en coton, en tamponnant doucement et non en frottant. Enfin, l’application d’un hydratant sur l’ensemble de la peau est nécessaire pour espacer les poussées.
Il faut également privilégier des vêtements 100 % coton. Ce tissu laisse en effet la peau respirer, ce qui aide à prévenir les irritations de la peau. Les tissus synthétiques, la laine, le chanvre et le lin brut peuvent à l’inverse entraîner une augmentation des symptômes.
7 – Appliquer des remèdes naturels en complément
Quelques remèdes naturels peuvent aussi être utilisés en complément du traitement. L’huile essentielle de palamarosa équilibre par exemple le système nerveux et dermatologique, tout en régénérant la peau (à éviter pendant la grossesse ou chez les enfants de moins de 3 ans). L’huile essentielle de lavande fine, ou encore la tisane de bardane ou de pensée sauvage sont également recommandées. Lorsque l’eczéma est stimulé par le stress, il peut être bénéfique de se tourner vers la réflexologie.
Contre les démangeaisons persistantes, qui induisent le grattage et finalement la persistance des lésions d’eczéma, des solutions naturelles existent également. Le froid par exemple va permettre « d’anesthésier » la plaque d’eczéma et de soulager la peau. Ici, chacun.e sa technique, cela peut être de l’eau thermale, un galet, le dos d’une cuillère appliqué.e.s sur la zone qui gratte, etc.
À noter : il est nécessaire de consulter un.e professionnel.le de santé afin d’appliquer le meilleur traitement selon son cas.
L’eczéma fait-il partie de votre vie ? Est-ce difficile pour vous de gérer cette maladie au quotidien ? Venez en discuter sur le forum de The Body Optimist !
