Les Fêtes de fin d’année sont synonymes de joie, de convivialité et de partage, mais quand on traverse l’épreuve du cancer, elles ne provoquent plus la même étincelle. On pense alors au pire, on se dit : « et si c’était mon dernier Noël ? ». On n’a pas vraiment le cœur à festoyer et à faire tinter les coupes de champagne. La peur et les incertitudes obscurcissent cette période, pourtant si féérique. Or, Noël peut ouvrir une parenthèse précieuse dans ce lourd quotidien avec la maladie. Alors voici comment vivre Noël avec le cancer et profiter de l’instant présent, à votre propre rythme.
Créer de nouvelles traditions de Noël
Face au cancer, les priorités changent, et c’est l’occasion de réinventer Noël. Plutôt que de vous concentrer sur les grandes réceptions ou l’agencement des décorations, recentrez-vous sur l’essentiel : être entouré·e de vos proches, savourer des moments authentiques, et cultiver la gratitude.
Nul besoin de vous lever à 5h tapante pour laisser mijoter vos plats ou préparer une kyrielle de petits fours. La fête de Noël peut aussi prendre la forme d’une pyjama party en pilou-pilou et se célébrer en petit comité autour d’un album photo et d’un film de Noël kitsch. Ne cherchez pas la perfection et trouvez le bonheur dans la simplicité. Ne vous infligez pas le rituel de la table tirée à quatre épingles et du repas 100 % maison. Apprenez à déléguer. Et si vous êtes à l’hôpital pendant les Fêtes, pourquoi ne pas improviser une soirée décomplexée avec les autres résident·e·s ?
Célébrer tout en se ménageant
À l’approche de Noël, il faut généralement tenir un planning. Entre belle-maman qui insiste pour que vous veniez déguster sa dinde le 24 au soir, mamie qui vous appâte avec son chèque, maman qui vous parle de son menu du 25 depuis deux mois et les amies qui prévoient un séjour ski, vous êtes parfois sur-sollicitées. Mais vous ne pouvez pas vous dédoubler et surtout, vous devez économiser vos forces. Apprenez à vous écouter. Ne négligez pas les signaux que vous envoie votre corps.
Vous pouvez très bien décliner toutes les invitations et préférez un Noël en visioconférence, bien moins éprouvant qu’une fête en physique. Pour l’occasion, transformez votre chambre en cocon festif avec des lumières, un plaid doux, et votre musique préférée. Ainsi, vous profitez de vos proches, sans subir le bruit et les conversations politiques usantes.
Partager ses émotions
Noël peut être une période émotionnellement chargée, entre nostalgie et inquiétude pour l’avenir. Peut-être que vous préférez feindre la joie et garder vos émotions secrètes pour ne pas plomber l’ambiance. Vous craignez certainement de gâcher la fête. Alors, vous arborez votre plus beau sourire pour faire mine que « tout va bien ». Cependant, vous êtes légitime de vous sentir mal, triste, désabusé·e, pessimiste. Alors à Noël, partagez une part de vos émotions à vos proches.
Les larmes partagées avec quelqu’un peuvent être incroyablement réconfortantes, et un moment de rire ensemble peut apporter une légèreté bienvenue au quotidien. Vous avez peut-être peur de passer pour la victime de service, mais sachez que vos proches voient l’humain avant de voir la maladie.
Pratiquer l’auto-compassion
Vivre Noël avec le cancer, c’est parfois s’accuser d’être malade et se sentir inutile. D’où l’urgence de se réconcilier avec soi-même et de ne pas s’incriminer. L’auto-compassion consiste à vous traiter avec la même gentillesse que vous offririez à un·e ami·e cher·ère. Prenez conscience de vos limites : si vous êtes fatigué·e, reposez-vous ; si vous êtes triste, laissez-vous le droit de ressentir cette émotion.
Remplacez les pensées négatives du style « Je n’arrive à rien cette année » par des affirmations bienveillantes « Je fais de mon mieux dans une situation difficile ». Accordez-vous des moments de calme, même au milieu de l’agitation festive : une tasse de thé, un bain chaud, ou une courte méditation peuvent vous recentrer.
Cultiver la magie des petites choses
La magie de Noël ne se niche pas uniquement dans les sapins XXL enveloppés de guirlande et les décorations luxuriantes. Elle se cache aussi dans des petits détails qui peuvent sembler « futiles » comme une bougie chaleureuse, un mug rempli de chocolat chaud ou une paire de chaussettes ultra moelleuses. Retrouvez cette joie brute, propre à l’enfance. Émerveillez-vous devant des choses simples. Prenez un moment chaque jour pour noter ou partager une chose qui vous a fait sourire.
Si vous pouviez commander un remède qui fonctionne et une nouvelle santé au père Noël, vous le feriez. À défaut de croire aux miracles, croyez encore en l’esprit des Fêtes. Profitez de cette période pour prendre du recul sur la maladie et vous enivrer de la présence de vos proches.