Il y a quelques jours, Marine nous a écrit pour nous livrer son expérience à propos de la chirurgie de l’obésité. Avec son accord, nous avons décidé de publier son témoignage.
Le bilan à deux ans et demi post op
« Bonjour toute l’équipe Ma Grande Taille ! Merci pour votre travail, je vous suis depuis quelques années et c’est un plaisir de lire chacun de vos articles. Je sais que vous parlez beaucoup de chirurgie de l’obésité, c’est pourquoi j’ai décidé de vous écrire pour vous raconter mon expérience personnelle.
Je m’appelle Marine, j’ai 25 ans et j’ai été opérée d’une sleeve en août 2016, il y a deux ans et demi. J’ai perdu 60 kilos et j’en ai (malheureusement) repris une dizaine. Je suis actuellement en phase de rééquilibrage alimentaire pour reperdre cet excédant et arriver de nouveau à mon poids minimum d’après sleeve.
Je sais que ce n’est pas le cas pour tout le monde, mais pour moi, tout s’est extrêmement bien déroulé. Mes 4 cicatrices ont parfaitement cicatrisé et je n’ai eu aucune complication post-op (si ce n’est le fait de ne pas pouvoir boire de grandes quantités d’eau en plein mois d’août). A ce jour, la « seule » trace de ma sleeve reste ma peau qui pend au niveau des bras, du ventre et des cuisses mais je m’en accommode et n’ai pas envie de passer par la chirurgie réparatrice.
Il y a 15 jours, une connaissance qui souhaite aussi passer par la sleeve m’a demandé les points positifs apportés par cette chirurgie. Comme nous ne pouvions pas nous rencontrer en vrai, je lui ai envoyé un long mail et j’avais tout simplement envie de vous le partager ! Je me dis qu’il pourra aussi servir à tous ceux et toutes celles qui se posent encore beaucoup de questions sur la chirurgie bariatrique.
Photo d’illustration.
Photo d’illustration.
Chirurgie bariatrique : les 10 choses positives qu’elle a apportées à ma vie
Sans être forcément dans l’ordre, voici les 10 trucs que la chirurgie digestive a changés en positif dans ma vie :
- Au fur et à mesure de la perte de poids, j’ai vu mon corps changer, s’amincir, j’ai vu apparaître mes clavicules ! Ne riez pas, quand on est très gros, elles ne se voient pas.
- Petit à petit, j’ai pu marcher plus vite, plus longtemps sans souffrir le martyr au niveau du dos. Je garde un souvenir cuisant de cette douleur…
- J’ai pu m’habiller plus facilement jusqu’à carrément aller faire mon shopping dans les magasins standards et arriver à la taille 42 ! (Actuellement, du 44 avec ma reprise).
- J’ai vu le regard des gens changer sur moi. Ils ont tous admis qu’il fallait pas mal de courage pour se faire enlever les 3/4 de l’estomac sans sourciller.
- Ma confiance en moi a été boostée, j’ai fait la rencontre d’un homme merveilleux avec qui je suis toujours à l’heure actuelle.
- J’ai commencé à faire des projets de voyages (que j’ai concrétisés). Allez prendre l’avion quand vous pesez 140 kilos…
- J’ai arrêté de regarder l’espace entre les chaises au restaurant, entre les accoudoirs et les distances à parcourir à pied sur Google Maps…
- J’ai pris de nouveau énormément de plaisir à cuisiner des petits plats, à acheter des produits frais et à découvrir de nouvelles saveurs sans me goinfrer.
- J’ai arrêté de me soucier du regard des autres à la plage, à la piscine ou au parc aquatique lorsque j’y allais avec des amis.
- J’ai gagné en sagesse car j’ai appris à être plus patiente, moins exigeante envers moi-même et les autres car il faut laisser du temps au temps pour réussir.
S’il fallait repasser par la sleeve gastrectomie demain matin, je le ferais sans hésiter. Je suis bien consciente d’avoir eu de la chance car aucune complication, aucun trouble alimentaire à combattre avant l’opération… J’ai été un cas « facile » mais je sais pertinemment que tout le combat reste à mener. Si ma reprise de 10 kilos m’a bien appris quelque chose, c’est que nous restons victime de l’obésité toute notre vie. Nous sommes malades à vie et l’obésité fait partie de ces maladies qu’il faut combattre au quotidien si on ne veut pas retomber dans la spirale de la prise de poids. Il faut aussi la comprendre en consultant des spécialistes, des psychologues,…
En somme, la chirurgie de l’obésité n’est pas une baguette magique mais une aide précieuse. C’est comme pour tout dans la vie : une main tendue à un moment donné mais qui ne restera pas là à nous « protéger » sans arrêt. Nous devons prendre les rênes, prendre les armes et commencer à nous battre par nous-même pour ne pas gâcher tout le travail accompli pendant la lune de miel (les 12 à 18 mois durant lesquels la perte de poids se fait quasiment toute seule).
Voilà, j’espère que mon témoignage aura pu en éclairer quelques-uns et quelques-unes ! »