Grossesse après sleeve : Sophie nous raconte son histoire

Il y a quelque temps, nous lancions un appel à témoins sur notre page Facebook. Le thème ? Grossesse et chirurgie bariatrique. Parmi vous, notre lectrice Sophie nous a écrit pour nous raconter son histoire et montrer qu’il faut toujours garder espoir et confiance en soi malgré un corps médical pas toujours bienveillant. On lui laisse la parole.

Obésité : du choc au déclic

« Bonjour toute l’équipe ! Tout d’abord, je vous remercie pour vos merveilleux articles qui m’aident tous les jours et me donnent du baume au cœur certaines fois, du courage d’autres fois et surtout, me confortent dans l’idée que j’ai le droit au bonheur et que j’em***** les grossophobes !

Trêve de blabla, voici mon témoignage :

Mon désir de maternité est présent depuis très longtemps, je m’étais toujours dit que je souhaitais des enfants tôt si je rencontrais la bonne personne car mes parents m’avaient eue en début de vingtaine et ça me plaisait. Cependant, la vie en a décidé autrement et j’ai eu ma merveilleuse fille à l’âge de 30 ans, 2 ans quasiment jour pour jour après ma sleeve.

Petit retour en arrière pour situer les choses : j’ai été opérée le 6 mars 2014 d’une sleeve, après des années de galère (j’ai toujours été en surpoids). J’ai fini obèse suite à un gros choc émotionnel : 40 kilos de pris en 1 an suite au décès de ma tata que je considérais comme ma maman. La nourriture ayant toujours été un refuge, je n’ai fait que manger et m’enfoncer dans mon chagrin et mon désespoir pour atteindre les 160 kg…

Puis la révélation devant mon miroir un matin, ma tante n’aurait pas voulu que je me laisse aller comme cela. Et puis mon désir de maternité était tellement fort que, finalement, j’aurais supporté toute éventuelle complication due à la sleeve mais être « stérile » à cause de mon obésité aurait été insurmontable…

Grossesse après sleeve : sérénité et bienveillance

Me voici donc au mois d’avril 2015, après un peu plus d’un an de sleeve et 70 kilos de perdus, je décide d’arrêter mon contraceptif après 15 ans de prise car je pensais que je ne tomberais jamais enceinte vite (ma super diet’ m’avait mise en garde sur la fécondité qui reviendrait au galop avec les nombreux kilos perdus)…. Nous n’avons pas plus essayé que cela et en juin 2015 … booommm ! J’ai effectué un test de grossesse en juillet 2015 après une petite douceur qui n’est ABSOLUMENT pas passée à la terrasse d’un restaurant lol…

Et là, cette grossesse à la veille de mes 30 ans, a balayé toutes mes angoisses et mes doutes.

Je prends donc RDV chez mon gynéco pour l’écho du premier trimestre. L’importance d’un super gynéco non grossophobe est PRIMORDIALE pour une grossesse sereine ! Les RDV mois après mois avec lui ont été parfaits, hormis une petite frayeur au niveau des reins de ma loulette, il a fallu que je fasse des examens approfondis mais finalement rien d’anormal. Je n’ai même pas effectué le test immonde au glucose pour tester le diabète de grossesse tellement j’avais de bons résultats sanguins, j’ai adoré…

En revanche, le plus dur pendant ma grossesse : me revoir grossir, même si c’était, de toute évidence, pour une très bonne cause, a été très difficile à gérer. J’ai pris 8 kg pour ma grossesse et je ne voulais absolument pas retourner au dessus des 100 kg donc pari gagné (98 kg à la fin de ma grossesse).

Petit coup dur également du côté de la maternité, dans laquelle j’ai suivi mes cours de préparation à l’accouchement : mon gynéco n’accouche pas, j’ai donc dû, pour le 8ème mois, prendre un RDV chez un des gynécos de l’hôpital où j’avais prévu d’accoucher. Quand il m’a reçu, il m’a indiqué que malgré la sleeve, je devais accoucher dans un autre hôpital car la sécurité de mon bébé et moi n’était pas assurée, étant une maternité de niveau 1, en cas de problème à cause de mon poids.

Grossophobie dans le monde médical

En effet, mon IMC serait soit disant trop élevé à la fin de ma grossesse pour accoucher dans de bonnes conditions et que mon petit tablier serait dangereux en cas de césarienne. Il fallait donc que mon dossier passe en commission mais il m’a indiqué qu’il ne fallait pas que je me fasse d’illusion et que je me trouve une autre maternité… l’angoisse ! Je m’étais projetée dans cet hôpital, avait visité les locaux et me voyait bien accoucher là, surtout que la maternité a une super réputation mais ce médecin a tout balayé en 5 min !! Encore une fois, mon poids et la transformation que mon corps avait subie à cause de ma perte conséquente de poids avait eu raison de mes convictions, de mon assurance et de mon bonheur !

Résultat, j’ai dû annuler tous mes RDV pris dans cette maternité (anesthésiste, gynéco, sage-femme etc…) pour aller ailleurs, à plus de 30 km de chez moi ! Angoisse et honte m’ont transpercée pendant environ 15 jours… Jusqu’à ce que je reçoive un coup de fil de ce fameux médecin qui m’a indiqué que FINALEMENT, je pouvais accoucher dans son hôpital, que mon dossier était accepté en commission même s’il ne comprenait pas pourquoi etc… et pour finir par me dire que j’ai eu de la chance que les protocoles changent en permanence !

Encore un ****** de médecin ! Mon gynéco adorable me manquait !

Enfin bref, la fin de ma grossesse a été tranquille, je suis partie en congé maternité lorsque j’ai entamé mon 9ème mois (mon choix, je voulais passer plus de temps avec ma fille après l’accouchement) et ai accouché, 1 semaine et demie plus tard avec 15 jours d’avance, d’une magnifique petite grenouille de 2.710kg en pleine forme ! Ma diet m’avait informée que les « bébés sleeve » ne dépassent pas les 3 kg en général, ce qui était très bien pour moi vu que j’avais une trouille bleue de l’accouchement, moi maniaque du contrôle qui n’avais aucun moyen de contrôler ça justement !! Et comme un pied de nez au « gentil » gynéco de l’hôpital, pas de césarienne, pas d’épisio et un bébé né en 3 poussées non mais ! Grossesse après sleeve, c’est possible, la preuve !

Retour à la maison avec bébé et nouvelle vie

Retour à la maison tranquille avec ma loulette, j’étais aux anges car il ne me restait que 2 kg à perdre sur les 8 pris ! Mais ça, c’était avant le congé maternité et le fameux « baby-blues » ! Malgré toute la bonne volonté que j’avais, je n’ai pas arrêté de grignoter car moral en berne et résultat au bout de 4 mois de congé maternité, j’avais repris mes kilos de grossesse. Le stress et le manque de sommeil n’aident pas non plus. J’aurais dû demander de l’aide au lieu de rester chez moi dans mon cercle vicieux !

Bref, avoir eu ma fille a été l’événement le plus heureux de ma vie et malgré le terrible two (ahhhh !!!), elle me comble avec son humour et son amour tous les jours ! Elle a quasiment 2 ans et demi aujourd’hui et j’ai réussi à perdre 5 kg de nouveau, je suis donc à 3 kg de mon poids avant grossesse.

C’est un combat à vie et de longue haleine, la sleeve n’est pas la solution miracle mais elle m’a énormément aidée, je suis fière de mon parcours et d’avoir une merveilleuse loulette en bonne santé ! Mon rapport au poids et à l’obésité sera toujours compliqué et tendu mais c’est la vie, l’acceptation est importante (c’est en cours lol). Je ne désespère pas d’atteindre l’objectif que j’avais fixé avec mon chirurgien, il me reste 8 kg à perdre et j’y arriverai !

Si je n’avais qu’un seul conseil à donner dans le cadre de la grossesse après sleeve à toutes les futures mamans, c’est de se faire aider si elles le peuvent et ne pas laisser le cerveau les entraîner dans leurs anciens démons (nourriture = refuge pour ma part). Ne restez pas seules en cas de chagrin, de doutes, de culpabilité par rapport à votre enfant (oui, ça aussi, le sentiment d’être une mauvaise mère est terrible), profitez de ce merveilleux petit être et ne vous focalisez pas sur votre poids (plus facile à dire qu’à faire, je sais de quoi je parle !). Le parcours que vous avez réussi à faire est déjà bluffant ! Alors soyez fières de vous et soyez fortes pour vous (oui vous d’abord car pour que votre enfant soit bien, il faut que vous le soyez aussi) et pour votre chair et votre sang !

Voilà chère équipe de Ma Grande Taille, j’espère ne pas trop m’être étendue et que mon témoignage vous inspirera. Bonne journée à vous et bonne continuation, merci encore pour le bien que vous faites !

Sophie, une lectrice fidèle »

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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