Qu’est-ce que l’hyperémèse gravidique dont souffrent certaines femmes enceintes ?

Peu connu par le personnel soignant de l’Hexagone, il est fort possible que vous ayez déjà entendu parler de l’hyperémèse gravidique à cause de… Kate Middleton. En effet, la princesse en a souffert dès sa première grossesse, en 2013. Et pour chacune des suivantes.

Cette pathologie touche les femmes enceintes et les fait vomir jusqu’à 50 fois par jour, de manière totalement incontrôlable. Elle entraîne aussi perte de poids, risques pour le foetus, hospitalisation d’urgence et dépression. On lève le tabou sur cette maladie qui doit impérativement être mieux prise en charge, étudiée et soignée.

Hyperémèse gravidique : symptômes et risques

Nous connaissons tou.te.s les fameuses « nausées matinales » qui arrivent au cours du premier trimestre de grossesse. Elles touchent entre 30 et 50 % des femmes enceintes. Mais ici, il ne s’agit pas que de « simples » nausées. L’hyperémèse gravidique est une pathologie qui touche environ 1 % des femmes enceintes. Ces dernières sont alors confrontées à un véritable calvaire.

Elles peuvent vomir jusqu’à 50 fois par jour, à peine levées et à n’importe quelle heure de la journée. Affaiblie, la mère perd du poids (au moins 5 % de son poids initial). Elle est déshydratée et peut développer des troubles ioniques (perte de chlore, sel, potassium…). S’ajoute à cela le diabète gestationnel, un déclenchement du travail et un risque de césarienne. De son côté, le foetus peut accuser un fort retard de croissance in utero et peser un poids en dessous de la norme à sa naissance.

Elsa, 33 ans, maman d’un enfant de 3 ans, était persuadée que cela finirait par passer. Mais cela n’a pas été le cas, comme elle le raconte à nos confrères de Slate.fr :

« En réalité, j’ai vomi du début jusqu’au jour de l’accouchement. Les quatre premiers mois, je dormais 20 heures par jour. Dès que je me levais, je vomissais, donc je restais allongée. J’ai vomi partout où j’allais. Dans la voiture, sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute, le parking de la pharmacie, chez des ami.e.s… »

Une souffrance bien trop sous-estimée. Car, comme l’explique Philippe Deruelle, gynécologue-obstétricien au CHU de Strasbourg, il n’y a pas encore de définition consensuelle de la maladie. Il y a également peu de recherches faites en France et donc, une prise en charge très limitée.

Quelles sont les causes ?

Alerté.e.s par le phénomène, certain.e.s professionnel.le.s de santé ont décidé de l’étudier d’un peu plus près. Il semblerait que plusieurs facteurs soient à l’origine de l’hyperémèse gravidique. Parmi eux : un taux d’hormone de grossesse plus élevé, la génétique, l’ethnie, un poids peu élevé avant la grossesse, le fait de n’avoir jamais été enceinte ainsi que le sexe du foetus. En effet, le foetus féminin produit plus d’hormones que le foetus masculin.

On relève également des causes psychologiques. Il semblerait que le fait de ne pas vouloir de l’enfant puisse déclencher l’hyperémèse gravidique. Un peu comme un déni de grossesse. Mais, bien entendu, c’est loin d’être le cas pour la majorité des mères touchées par cette pathologie.

Anne-Sylvie Charles, sage-femme et auteure d’une thèse sur l’hyperémèse, explique que la pathologie a été classée dans les « névroses hystériques » il y a de cela plusieurs siècles. On a donc appris aux soignant.e.s à la considérer comme telle. Sans forcément chercher à savoir si le phénomène pouvait provenir d’ailleurs.

Hyperémèse gravidique : traitements possibles

Si vous soupçonnez fortement être victime de cette pathologie, il faut chercher un.e professionnel.le prêt.e à vous écouter, à vous diagnostiquer. De même, un.e professionnel.le capable d’adapter sa prise en charge. Il.elle peut également prescrire des médicaments anti vomissement. Certaines futures mamans n’auront besoin que d’antiémétiques basiques. D’autres auront besoin de quelque chose de plus fort. Comme ceux que l’on prescrit aux personnes subissant des chimiothérapies.

Dans certains cas, si le traitement ne fait pas effet, il faudra peut-être avoir recours à l’hospitalisation et aux neuroleptiques. Dans tous les cas, pour le bien de la mère et de l’enfant à naître, seul.e.s les professionnel.le.s de santé sont à même de prendre cette décision, en accord avec la patiente.

Bien sûr, vous pouvez également agir à la maison en modifiant quelque peu votre hygiène de vie afin de soulager les vomissements incontrôlables. Manger de petites quantités, préférer des aliments liquides et/ou qui n’ont pas un goût trop prononcé. Manger le matin, au moins une biscotte, avant de se lever de son lit au moins 15 minutes plus tard le temps de commencer la digestion.

Si rien ne passe, essayez de boire des boissons sucrées. Car, même si vous vomissez, l’organisme aura eu le temps d’assimiler un peu de sucre. Et il a besoin de glucose. Reposez-vous un maximum, car la fatigue, le stress et le fait de trop remuer aggravent les nausées et vomissements. Surtout, ne pensez pas que vous êtes seules dans ce cas. Ne pensez pas que vous avez « un problème psychologique ». Parlez-en, faites des recherches, quitte à mettre des articles sous le nez des médecins et à en changer.

Vous connaissiez ce mal ? Envie d’en discuter ? On vous attend sur nos forums.

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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