Au cours d’une grossesse, il est normal de ressentir des contractions. Mais qu’en est-il de celles qui deviennent très fréquentes et douloureuses ? Les contractions de l’utérus peuvent passer inaperçues, mais parfois on parle d’utérus contractile. De quoi s’agit-il concrètement ? Que faire dans ce cas ? Est-ce inquiétant ? On fait le point.
Qu’est-ce qu’un utérus contractile ?
Chez une personne enceinte, il est totalement normal d’avoir un utérus qui se contracte de façon spontanée. Une contraction s’opère lorsque le myomètre, un muscle lisse de l’utérus dans lequel se trouve l’endomètre, se contracte spontanément. Les contractions peuvent apparaître à partir de la 16e semaine de grossesse (soit au 4e mois). Elles ne sont pas nécessairement douloureuses, sont irrégulières et courtes, elles durent entre 30 secondes et une minute. Ces contractions, que l’on appelle les contractions de Braxton-Hicks, n’ont donc rien à voir avec celles qui précèdent l’accouchement.
On parle d’utérus contractile lorsque ces contractions deviennent anormalement répétitives. Elles peuvent avoir une fréquence de dix fois par jour, car elles surviennent au moindre effort. Il n’est pas rare que les personnes enceintes confondent les symptômes d’un utérus contractile avec le mouvement du bébé. Alors, les contractions peuvent passer inaperçues.
Comment reconnaître un utérus contractile ?
Au cours de la grossesse surviennent toutes sortes de sensations pelviennes et abdominales. Mais elles ne sont pas forcément les conséquences d’un utérus contractile. Ces dérangements physiques viennent de l’étirement naturel du muscle utérin qui suit le cours de développement du fœtus. Voici quelques symptômes récurrents de l’utérus contractile, souvent confondu avec les mouvements du bébé :
- La contraction occasionne un durcissement de tout l’utérus. Alors, le ventre durcit aléatoirement au cours de la journée (même en position allongée). Un mouvement du bébé est plus localisé.
- Une grande fatigue. D’ailleurs, le moindre effort paraît difficile et provoque une nouvelle contraction.
- De fausses contractions.
- Des tiraillements dans les hanches ou le bas-ventre. L’utérus est maintenu au bassin par des ligaments. Alors que le fœtus se développe, l’utérus grossit et les ligaments sont plus ou moins sollicités pour supporter ce poids grandissant. Cet étirement peut provoquer des sensations de tiraillement très douloureuses. Cela fait partie du cycle normal de la grossesse. Mais si ces tiraillements sont accompagnés des autres symptômes et deviennent de plus en plus pesants, ce peut être le signe d’un utérus contractile.
Que faire lorsque l’on reconnaît les symptômes ?
Si vous reconnaissez chez vous les signes d’un utérus contractile, il n’y a pas lieu de s’alarmer de suite. Il est recommandé de consulter un.e gynécologue assez rapidement afin de déterminer l’importance des contractions.
Les risques encourus ne sont pas anodins, on compte notamment l’accouchement prématuré ou la fausse-couche. Lorsqu’il y a plus de dix contractions de 30 secondes à une minute par jour, il faut consulter un.e sage-femme/maïeuticien ou un.e gynécologue. Pour cela, une surveillance médicale est nécessaire.
Pour déterminer s’il la personne enceinte souffre de l’utérus contractile, des examens sont effectués :
- Un toucher vaginal permettra de déterminer si les contractions agissent sur le col de l’utérus, notamment sur son ouverture. En effet, si cela arrive, l’accouchement peut se déclencher rapidement. Si le col reste fermé, les risques d’accouchement prématuré et de fausse-couche sont largement amoindris.
- Un monitoring enregistrera les contractions durant une heure environ afin d’analyser leur intensité et leur fréquence.
Utérus contractile : quelles précautions prendre ?
Si les examens précédemment décrits concluent au diagnostic d’un utérus contractile, l’objectif principal sera de réduire les contractions. Pour cela, un traitement peut être proposé : des tocolytiques ou des antispasmodiques. En fonction de l’état d’avancement de la grossesse, l’objectif est de retarder autant que possible l’accouchement.
La principale précaution tient dans le repos de la personne enceinte. Il est donc primordial de réduire (voire éliminer) toute activité physique trop intense. La personne enceinte ne devra pas porter de charges lourdes, ne pas rester debout trop longtemps et ne pas faire de trop longs trajets en voiture (les secousses pouvant causer des contractions). Les professionnel.le.s recommandent de se reposer et de s’allonger autant que possible. Parfois même, l’alitement peut être nécessaire jusqu’à la fin de la grossesse.
Même si les conséquences d’un utérus contractile peuvent être importantes, il ne faut pas pour autant s’inquiéter dès l’apparition d’un symptôme. D’une part, il est possible qu’il ne s’agisse pas d’un utérus contractile. D’autre part, même si c’est le cas, cette pathologie est très bien prise en charge dès qu’il est détecté. Et puis, c’est l’occasion de tester des astuces détente, connaissez-vous l’haptonomie ou le yoga prénatal ?