Parents : quand le déni d’obésité retarde la prise en charge de l’enfant

Face à l’obésité infantile, il faut aussi compter avec le déni d’obésité. Selon une étude présentée au 26ème Congrès de l’obésité tenu à Glasgow (Écosse) et relayée par Science et Avenir, il apparaît que plus de 50 % des parents ne reconnaissent pas l’obésité de leur enfant. Un désaveu partagé par l’enfant lui-même et paradoxalement, par une majorité de professionnels de la santé.

L’obésité des jeunes multipliée par 10 depuis 40 ans

C’est une donnée véritablement alarmante lorsqu’on sait que le nombre d’enfants et d’adolescents touchés par l’obésité a été multiplié par dix au cours de ces 40 dernières années. Selon les chiffres, entre 1975 et 2016, le nombre de jeunes filles obèses est passé de 5 à 50 millions. Pour les jeunes garçons, de 6 à 74 millions.

Cette étude a été présentée à Glasgow par l’équipe du Dr Abrar Alshahrani, chercheur à l’Université de Nottingham au Royaume-Uni. Ils ont effectué un travail intégrant pas moins de 87 études internationales menées entre 2000 et 2018.

Au total, ce sont les résultats de 25 000 jeunes âgés de moins de 19 ans qui ont été passés au crible. Parmi les donnés, les scientifiques ont analysé les évaluations des parents à propos du poids de leur enfant, celles des éducateurs et des professionnels de santé. Ensuite, ils les ont simplement comparées aux normes médicales reconnues en termes d’obésité et fixées par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Le déni d’obésité entraîne une absence de prise en charge des jeunes touchés

Pour être plus clair, les résultats démontrent que plus d’un parent sur deux (55 % exactement), sous estime l’importance du surpoids de son enfant. Plus du tiers des enfants concernés sont également dans le déni.

En regroupant et comparant les donnés, les chercheurs se sont aperçus que le surpoids des parents et le niveau d’éducation (moins élevé en l’occurrence) avaient un effet direct sur la mauvaise interprétation du surpoids des enfants.

Tout comme l’adjectif « grosse » est assimilé comme négatif, les parents préfèrent décrire leur enfant comme étant « d’une solide constitution« , « robuste » ou « avec de gros os« . Le terme médical « obèse » faisant véritablement très peur. Le Dr Abrar Alshahrani alerte :

L’identification des problèmes de poids étant une opportunité unique pour la prise en charge.

Sous entendant ainsi que, sans une prise de conscience, le déni d’obésité entraîne une non prise en charge des jeunes patients.

Mon enfant est gros : que faire sans risquer de le traumatiser ?

La première chose à faire est de ne pas fustiger son enfant. Cela double son risque d’être obèse avant l’âge de 19 ans. Il faut lui expliquer ce que veut précisément dire ce terme « obésité ». Expliquer que c’est une maladie qui peut être évitée et qu’il faut agir dès maintenant en changeant certaines choses dans sa vie quotidienne.

On évite à tout prix de parler à tout bout de champs « poids », « calories », « régime », de faire du chantage à la nourriture ou un enjeu affectif. On reste toujours positif avec son enfant sans pour autant être dans le déni d’obésité.

Mieux vaut éviter les « produits interdits ». Chaque aliment devra trouver sa place et être consommé de manière naturellement raisonnable. Même chose avec les « aliments qui font maigrir ». Vous pouvez en revanche expliquer à votre enfant les différences entre chaque groupe d’aliment.

De même, n’hésitez pas à titiller les papilles de votre enfant. Emmenez-le au marché local, achetez des fruits et légumes frais avec lui et cuisinez-les ensemble à la maison.

De même, bougez en famille ! Montrez que l’activité sportive est loin d’être une torture et peut même être très ludique. Baladez-vous, jouez au foot, au basket, faite lui faire aussi de la natation en club, de l’équitation,… Tout ce qui pourrait l’amuser et le faire bouger.

N’oubliez pas, pour qu’un enfant grandisse correctement, il a besoin de sentir que ses parents sont fiers de lui et surtout pas « d’être trop gros pour être regardé avec bienveillance« .

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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