L’obésité est une maladie multifactorielle. Mais si la génétique, une mauvaise hygiène de vie, des médicaments ou un dérèglement hormonal jouent sur la prise de poids, nos traumatismes passés peuvent aussi en être à l’origine. Agressions sexuelles, blessures émotionnelles, nos kilos aussi ont une histoire.
Trop manger et ne pas être capable de s’en empêcher
Si se priver de nourriture à en mettre sa vie en danger est considéré comme un trouble du comportement alimentaire, on perçoit rarement la suralimentation comme une maladie. Au mieux, on est un bon vivant, une grosse gourmande, et on croque la vie à pleines dents. Au pire, on manque cruellement de volonté ou de connaissances en matière de nutrition.
Il y a pourtant un gouffre entre la gourmandise et l’hyperphagie. Faire des crises d’hyperphagie, c’est trop manger régulièrement sans pouvoir s’en empêcher. Ce n’est pas prendre du plaisir à ingurgiter de la nourriture en grande quantité. C’est se faire du mal, se sentir impuissant. Répétées, ces crises de boulimie où l’on ne finit pas par vomir nous font prendre du poids jusqu’à en devenir obèse.
Répondre à la souffrance par la nourriture
À l’origine de cette suralimentation, il n’y a bien évidemment pas un manque de volonté. Car ce sont nos traumatismes passés, ce besoin de faire taire notre tristesse, notre souffrance, de les rendre inaudibles, de combler le vide qui nous poussent à manger encore et encore jusqu’à ne plus rien ressentir que l’envie de vomir.
Lorsque les blessures du passé refont surface, lorsque les cicatrices que nous gardons de relations abusives, d’événements traumatisants se réveillent, la nourriture devient alors une façon rapide et efficace de retrouver du confort.
Cet automatisme a deux conséquences tout aussi graves que la prise de poids. Il nous évite d’avoir à apprendre à gérer nos émotions. Il nous empêche également d’affronter nos problèmes et donc, de les résoudre.
Bien entendu, l’apaisement que procure la nourriture ne dure qu’un temps, car très vite, il laisse place à la culpabilité. À chaque crise, à chaque kilo pris, notre sentiment d’impuissance se trouve renforcé. Le cercle vicieux est enclenché.
Attouchements et agressions sexuelles : quand l’obésité cache des traumatismes indicibles
De récentes études ont mis en évidence le lien entre obésité et abus sexuels, notamment durant l’enfance. Les individus ayant subi des attouchements ou une agression sexuelle sont ainsi surreprésentés chez les personnes obèses.
Avoir subi une agression sexuelle augmente le risque de développer un trouble du comportement alimentaire. Ici comme souvent, la nourriture sert à faire taire la souffrance, à masquer la douleur, la honte et à compenser la tristesse.
Mais faire grossir son corps pour les personnes victimes d’abus sexuels, c’est aussi une façon de se créer une carapace protectrice. Le corps gros est une barrière entre soi et le reste du monde. Il protège des intrusions, des agresseurs.
Face à des problèmes de poids donc, ne passons pas à côté de maux plus profonds, véritables causes de notre obésité.