Une étude a dévoilé l’année dernière que près de la moitié des femmes sentaient une gêne durant leurs rapports sexuels. En cause ? Elles ne savent pas ce qui est « normal » de ressentir pendant l’acte. Elles supportent alors des malaises comme des sécheresses vaginales, des manques d’excitation, ou des lubrifications insuffisantes du préservatif. 45 % des femmes se résigneraient à ressentir un inconfort pendant un rapport sexuel. Un bilan qui prouve une fois de plus le terrible manque de communication et d’éducation sexuelle sur le plaisir féminin.
Est-ce normal d’être gênée durant un rapport sexuel ?
Si vous êtes une femme et que vous avez déjà ressenti une gêne durant un rapport hétérosexuel, vous n’êtes pas seule. Selon cette étude menée par la marque Durex sur un échantillon de 2000 femmes en 2021, la moitié d’entre elles supporteraient une gêne durant le sexe. Une des principales raisons est qu’elles ne savent pas ce qui est « normal » de ressentir durant un rapport. C’est-à-dire qu’elles ne sont pas au courant de la manière dont l’acte sexuel est censé se dérouler normalement, autrement dit sans douleur ni gêne physique.
Plus précisément, l’enquête dévoile qu’1 femme sur 6 (soit 16 % d’entre elles) admet souffrir d’une gêne « souvent » ou « tout le temps ». Et qu’un tiers des participantes ont déclaré ne pas être « totalement satisfaites » de leur vie sexuelle. Derrière ces chiffres désolants se trouve une énième preuve du manque de communication et d’éducation sexuelle sur le plaisir féminin.
« De nombreuses femmes ont des expériences sexuelles moins satisfaisantes parce qu’elles ne savent pas pourquoi elles peuvent ressentir une gêne, qu’elles ne sont pas sûres de savoir quoi faire à ce sujet et qu’elles s’en accommodent donc », annonce l’étude
À l’origine de la gêne, une mauvaise lubrification
D’après l’étude, les premières causes de cet inconfort sont la sécheresse vaginale, pour 46 % des sondées, et le manque d’excitation pour 44 % d’entre elles. Enfin, 13 % des interrogées ont déclaré avoir eu des problèmes à cause d’un préservatif qui n’était « pas assez lubrifié ». L’enquête soulève alors le problème du manque de lubrification chez les femmes.
Malheureusement, un vagin mal lubrifié s’accompagnera d’un rapport sexuel douloureux, qui peut avoir ensuite des conséquences telles que des irritations, infections ou inflammations. Il est donc important d’une part d’utiliser un lubrifiant, et/ou surtout, de toujours prendre le temps de faire monter l’excitation sexuelle, afin de déclencher la lubrification naturelle du vagin.
En parallèle, d’où peut venir cette sécheresse vaginale, dont souffrent tant de femmes ? Un cinquième des interrogées l’ignorait, mais il s’agit d’une composante naturelle du cycle mensuel d’une femme. C’est aussi un phénomène qui traduit une déshydratation du vagin. Le cycle menstruel, la prise de certains médicaments, et le déséquilibre de la flore vaginale peuvent altérer cette hydratation. Cette sécheresse peut être également liée aux vêtements trop serrés, à des soins intimes trop agressifs, ou encore d’une irritation de la muqueuse vaginale. Il existe plusieurs raisons à cet inconfort, d’où l’importance de consulter, afin de trouver un traitement ou un lubrifiant à utiliser avant le rapport sexuel.
Un manque de communication et d’éducation au plaisir féminin
Malgré cette gêne ressentie, les femmes n’en font pas forcément part à leur partenaire. C’est en effet parce qu’elles ne savent pas si cela est « normal » qu’elles gardent le silence au moment du rapport sexuel, par peur aussi de déranger. Et pourtant, elles savent qu’il y a un manque de communication sur le sujet. D’ailleurs, 3 femmes sur 5 ont déclaré souhaiter qu’il soit plus acceptable de discuter ouvertement de sexe. Et une grande majorité (72 %) pense qu’il existe toujours un réel tabou autour du plaisir féminin.
« Une grande partie des discussions autour de la satisfaction et du plaisir peut être centrée sur les hommes, ce qui fait que les femmes se sentent moins en confiance pour poser des questions importantes afin de trouver les solutions qui leur conviennent », explique l’étude
Afin de mettre un terme à ces tabous, il faudrait donc combler les trous dans notre éducation sexuelle. En effet, l’enquête a révélé que « 76 % des femmes estiment que l’éducation sexuelle dispensée à l’école ne leur a pas suffisamment appris ce à quoi elles peuvent s’attendre pendant les rapports sexuels et ce qu’implique la satisfaction sexuelle féminine ».
Rappelons que peu importe à quel moment du rapport sexuel vous êtes, si l’un.e des partenaires ressent la moindre gêne, douleur ou un doute sur ce qu’il se passe, il.elle peut interrompre ce qui se passe. Il faut pouvoir en parler ensemble pour essayer d’améliorer la situation. Si cela ne s’arrange pas, alors il ne faut pas hésiter une seconde à prendre rendez-vous chez votre gynécologue et trouver les causes de ces douleurs.
Et vous, avez-vous déjà ressenti des gênes durant vos rapports sexuels ? Osez-vous en parler librement ? Venez partager votre expérience avec nos lecteur.rice.s, sur notre forum, dans le coin Sexualité, vie de couple ! On y parle sans tabou.
