Au 21e siècle, les femmes se détachent des chaînes patriarcales et empruntent le chemin de l’épanouissement personnel. Cheffe étoilée, astronaute, entrepreneuse, agricultrice, créatrice de mode… au cœur de toutes les sphères, elles tentent de faire bouger les lignes. Pourtant, au lit, elles s’effacent bien souvent au sein des couples hétérosexuels pour décupler le plaisir de leur partenaire masculin.
Mai 68 donnait le coup d’envoi de la jouissance sans entraves. 50 ans plus tard, le constat est alarmant. Selon un sondage Ifop réalisé pour Femme Actuelle, 57 % des femmes auraient en effet déjà simulé un orgasme. Un chiffre qui met en lumière des rapports sexuels contrastés. Lumière.
Ne pas froisser l’ego des hommes
Pour la gent masculine, l’orgasme s’apparente au Saint Graal, mais du côté des femmes, le grand frisson se fait rare. D’après ce sondage, un quart d’entre elles affirme avoir recours à la simulation de temps en temps, et 10 % disent le faire régulièrement.
Se mettre dans la peau d’une actrice pendant quelques secondes et donner l’impression d’avoir touché le 7e ciel est plus fréquent lorsque la relation est naissante. La première année illustre la découverte charnelle, l’éveil du désir, l’euphorie… mais explorer le corps de l’autre prend du temps et la jouissance n’est pas imminente, c’est pourquoi 26 % des sondées déclarent simuler souvent.
Au fil des années, la complicité se renforce, la gêne s’efface et la simulation n’est plus une option privilégiée. Seulement 8 % des femmes en couple depuis plus de 7 ans utilisent cette parade.
Selon les interrogées, elles surjouent pour plusieurs raisons qui s’avèrent parfois anecdotiques. Faire plaisir à l’autre (37 %), ne pas frustrer son/sa partenaire (31 %), écourter un rapport sexuel (32 %), se sentir plus proche émotionnellement (26 %)… des justifications qui prouvent que les femmes débordent de bienveillance.
Pourtant, cette vision « altruiste » de la sexualité peut se révéler pesante et lassante. Pour ne pas froisser l’ego de monsieur ou pour ne pas heurter sa confiance, on préfère s’oublier. Lorsqu’une femme choisit la simulation, c’est que le regard de l’autre est plus important que sa propre satisfaction.
Une parade dangereuse
Selon une autre étude réalisée cette fois par Gleeden, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Orgasme le 21 décembre 2021, 91 % des femmes hétérosexuelles françaises, belges et suisses ont déjà simulé la jouissance. Et 11 % simulent même à chaque rapport sexuel. Des données encore plus alarmantes !
Or ce comportement trompeur peut induire en erreur le.a partenaire. Monter dans les aigus crescendos, gémir sans discontinuer, jouer avec les expressions faciales… autant de signes qui invitent l’autre à croire que vous prenez votre pied, alors que vous faites semblant. S’il.elle n’y voit que du feu, il.elle ne saura jamais comment s’y prendre pour vous faire grimper aux rideaux.
Les sexologues conseillent de se mettre à nu dans tous les sens du terme, c’est-à-dire de communiquer en toute honnêteté. Plus facile à dire qu’à faire… Selon certains spécialistes, les femmes détournent encore trop souvent les explications concernant leur façon de jouir. La simulation apparaît donc comme une méthode de contournement efficace pour ne pas se dévoiler.
En procédant ainsi, elles ne font que conforter les hommes dans leur virilité. D’après le sondage, seuls 28 % d’entre elles estiment que leur propre plaisir doit primer sur celui de l’autre. En conséquence, les femmes payent le lourd tribut de la domination masculine.
Malgré les progrès, l’ouverture du dialogue et l’engagement 2.0 pour valoriser le plaisir féminin, le sexe reste perçu ainsi comme l’assouvissement d’un besoin masculin. En 2018, une enquête Ifop révélait aussi que les Françaises étaient les moins épanouies d’Europe sur le plan sexuel.
Les sextoys pour des orgasmes puissants
Heureusement, aux antipodes de ces données moroses, les femmes prendraient plus de temps pour chérir leurs parties intimes. Depuis les divers confinements, le plaisir solitaire connaît son heure de gloire. D’ailleurs, pour pimenter les longues soirées d’hiver, les sextoys s’esquissent désormais comme les meilleurs alliés. Adieu orgasme simulé et bonjour jouissance décuplée !
Au passage, rappelons que la sexualité n’est pas obligatoire et elle ne doit pas répondre à des normes (devoir conjugal, injonctions renvoyées par la société, pénétration comme acte obligatoire, etc.). La façon dont elle s’exprime et dont elle est vécue, est personnelle et unique.
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