Puisqu’il y a une journée mondiale d’à peu près tout ce qui existe, il en fallait bien une pour… le plaisir solitaire. Eh oui, sachez que mai est le mois international de la masturbation. Le 7 mai célébrait aussi la Journée mondiale de la masturbation (National Masturbation Day). À cette occasion, nous vous proposons un petit récap’ des bienfaits sur la santé physique et psychologique que procure cette pratique encore tristement taboue, surtout lorsqu’elle est féminine.
Une célébration en l’honneur d’une femme
Précisément, le Dr. Joycelyn Elders. Alors directrice du département de la santé à la Maison-Blanche sous Bill Clinton, elle fait scandale en 1994 en déclarant lors d’une conférence des Nations Unies sur le sida : « La masturbation est quelque chose qui fait partie de la sexualité humaine et peut-être que cela devrait être enseigné à l’école ». À cette époque sa déclaration est jugée « scandaleuse » et lui vaut d’être gentiment dirigée vers la sortie.
C’est finalement un an plus tard qu’en son honneur, une société américaine de sextoys lance la Journée mondiale de la masturbation. Son but ? Protéger le droit à la masturbation et mettre en évidence les bienfaits de cette pratique en levant les tabous. De fil en aiguille, c’est tout le mois de mai qui célèbre la masturbation.
Pour autant, 29 ans après, l’auto-érotisme est toujours stigmatisé. Des stigmates qui sont, sans surprise, beaucoup plus virulents sur la masturbation féminine que masculine. À tel point qu’en 2023 bien des femmes n’osent pas s’y adonner. D’après un sondage IFOP pour le site internet Le Plaisir féminin, les Françaises sont ainsi 26 % à ne pas se masturber et pour 45 % cela reste un sujet difficile à aborder. Le même sondage nous apprend que seuls 5 % des hommes ne se masturbent pas.
Ni sale, ni honteuse, ni perverse, ni réservée exclusivement à l’adolescence, au célibat ou aux pénis, la masturbation peut nous procurer bien plus que du plaisir. De nombreux bienfaits pour la santé physique et psychologique lui sont attribués, qu’importe notre genre. En voici 8.
1 – La masturbation permet de mieux connaître son corps
Savoir ce que l’on aime – et comment on l’aime – est une étape importante pour se sentir confiant.e et à l’aise avec sa sexualité. Pour cela, il faut oser aller à la découverte de son corps, littéralement. La masturbation reste en effet le moyen le plus efficace pour connaître son corps et ses désirs.
Découvrir son corps, le dompter. S’amuser à savoir ce qui nous plait, ce qui nous fait du bien ou non, pour ensuite guider au mieux son/sa partenaire. Aucune caresse n’est honteuse (avec consentement) !
2 – Elle diminue le stress
Comme lors d’un rapport sexuel, la masturbation entraîne la production d’endorphines par le cerveau. Or, ce sont les endorphines, surnommées « hormones du bien-être », qui favorisent le relâchement musculaire.
Dans la foulée, les tensions physiques et psychologiques sont ainsi évacuées, un état de calme et d’apaisement se fait sentir. Quoi de plus naturel que de se donner du plaisir et si en plus cela a le pouvoir de diminuer notre stress, se serait dommage de s’en priver…
3 – Elle favorise le sommeil
Eh oui, en stimulant la production d’endorphines, une substance hormonale dont la structure chimique est proche de la morphine, cela apaise les états de nervosité souvent à l’origine des insomnies. Un petit somnifère naturel en somme !
4 – La masturbation prévient l’incontinence
Autre bienfait de la masturbation : grâce aux contractions régulières et intenses que le plaisir provoque, elle aide au renforcement du plancher pelvien. Tant chez la femme que chez l’homme, la musculation de ce groupe de muscles et de ligaments qui soutient la vessie a ainsi le pouvoir de prévenir l’incontinence urinaire.
5 – Elle est bonne pour le cœur
Lorsque l’on se stimule sexuellement notre rythme cardiaque augmente. Et le plaisir ressenti fait monter notre taux d’estrogènes, hormones reconnues pour leur effet protecteur sur la santé du cœur.
En faisant fonctionner le muscle cardiaque, la masturbation le renforce et s’avère être une activité qui booste littéralement notre système cardiaque.
6 – Elle permet de décupler le plaisir en duo
Pratique solitaire par excellence, la masturbation peut également se pratiquer en couple. Oser se caresser devant l’autre dans un climat d’entente, de respect et de confiance est une excellente manière de nourrir sa libido, et de mieux connaître son/sa partenaire.
7 – La masturbation agit comme un anti-douleur
Comme pour le stress et le sommeil, les endorphines sécrétées lors de la masturbation jouent un rôle sur nos douleurs. Ainsi, selon certain.e.s spécialistes la masturbation soulagerait les migraines et aiderait à nous débarrasser des crampes liées aux règles. Ces effets seraient toutefois de courte durée…
8 – Elle booste notre système immunitaire
Pour la Dre Sarah Welsh, gynécologue, la masturbation serrait bénéfique pour le système immunitaire à quatre niveaux : physiquement, psychologiquement, biologiquement et immunologiquement :
« Les orgasmes, que ce soit par le biais de rapports sexuels ou de masturbation, provoquent une augmentation des niveaux d’adrénaline et d’autres cellules immunitaires dans le sang, ce qui indique l’impact positif sous plusieurs niveaux que l’excitation sexuelle peut avoir sur le système immunitaire. »
Une petite étude menée en 2004 a par ailleurs révélé que l’activité sexuelle, même en solo, stimule positivement notre système immunitaire. Comment ? Par l’augmentation de cellules T (globules blancs) qui, lorsqu’elles rencontrent des cellules contaminées par différents virus, pénètrent à l’intérieur de ces dernières et enclenchent un mécanisme d’autodestruction.
S’il vous fallait une excuse pour passer plus de temps à vous faire du bien en solo, la voici ! Bien sûr, rien de « bizarre » si on ne se masturbe pas. La masturbation ne doit pas être une énième injonction sexuelle. Chacun.e sa recette, chacun.e ses envies !