Pour certain·e·s d’entre nous, le sexe est un moment de plaisir et de détente. Mais pour d’autres, il peut se transformer en véritable cauchemar. Au point de générer ce que l’on appelle « l’anxiété sexuelle ». Vous ressentez un sentiment de blocage lorsqu’il est question d’intimité ? Cet article va faire la lumière sur ce trouble et vous aider à le comprendre, pour mieux le dépasser.
L’anxiété sexuelle : qu’est-ce que c’est ?
Émancipation, confiance en soi et même célébration du corps. Certaines femmes, qu’importe leur morphologie, s’épanouissent grandement dans leur vie intime. Mais pour d’autres, c’est presque un sujet tabou. Un sujet qu’elles ont du mal à aborder sans trop savoir pourquoi. Tout ce qu’elles savent, c’est qu’il provoque chez elles une angoisse nocive. Et nous sommes nombreuses à ressentir cela. D’ailleurs, cela ne touche pas que les femmes.
Rien que de nous imaginer nu·e devant notre partenaire, notre gorge se serre. On ressent aussi la peur de ne pas être performant·e, de ne pas savoir comment s’y prendre ou encore, de ne pas arriver à jouir. On se persuade que l’on est un·e « mauvaise amant·e » et on finit par faire un blocage psychique et physique. Voici la définition de l’anxiété sexuelle.
Il n’y a pas d’âge, ni de sexe
Par peur (et pas erreur), on a tendance à croire que nous sommes le·a seul·e dans ce cas. Nous cherchons éventuellement quelques infos sur internet. Sans jamais oser en parler autour de nous, de peur d’être jugé·e et éventuellement, moqué·e.
Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que le sexe n’est pas « que » du plaisir. Dans le sens où ce n’est pas un acte fait d’automatismes comme faire sa toilette ou faire cuire des pâtes. C’est charnel, mais aussi spirituel. Et c’est cette dimension qui provoque la pression que nous nous mettons. Et ce, qu’importe notre âge, comme expliqué sur Medicalnewstoday.com :
« Cela touche les hommes et les femmes de tout âge, quelle que soit leur expérience. Pour certain·e·s, il est de courte durée et peut apparaître brièvement à la suite d’une nouvelle relation sexuelle. D’autres, en revanche, peuvent éprouver des difficultés à mener une sexualité saine à cause de cette anxiété, et ce de manière plus régulière. »
Kate Moyle, sexothérapeute britannique, évoque à son tour l’anxiété sexuelle dans Telegraph.co.uk :
« Les problèmes sexuels sont bien plus fréquents qu’on ne le pense et même les chiffres dont nous disposons sont probablement inférieurs à la réalité, car les cas sont sous-déclarés en raison de la gêne qu’ils provoquent. »
Arrêtons donc de nous flageller : nous sommes nombreux·ses à ne pas vivre les rapports sexuels comme une explosion de sensations délicieuses.
D’où vient l’anxiété sexuelle ?
Pour dépasser ce stade, il va falloir arriver à comprendre comment nous en sommes arrivé·e là. L’anxiété sexuelle peut provenir de plusieurs sources.
Occasionnellement, elle peut naître d’une expérience traumatique comme un abus sexuel. Surtout si elle se produit à un très jeune âge : la personne a peu de ressources émotionnelles pour gérer l’événement et refuse souvent d’en parler. De fait, l’expérience laisse une marque profonde dont les effets indésirables ressurgissent à l’âge adulte.
Mais dans la plupart des cas, l’anxiété sexuelle provient d’autres sources. L’élément le plus commun est la répression. Une éducation restrictive qui condamne le sexe par exemple. Un manque d’informations sur la sexualité ou encore, une peur de l’échec. Ce dernier étant provoqué par un manque d’expériences et donc, de connaissances. Chacun de nous possède une « barre de performance » différente en termes de sexualité. Si nous avons peur de ne pas l’atteindre, cela peut nous bloquer.
On retrouve également des facteurs comme la dépression, le manque d’estime de soi ou la difficulté à accepter son propre corps. On peut aussi ressentir de l’amour et pas d’attirance physique pour son partenaire. Dans ce cas, il serait utile d’axer sa communication de couple là-dessus et/ou d’aller consulter une sexologue.
Comment y remédier ?
Dans la majorité des cas, l’anxiété sexuelle finit par se transformer en dysfonctionnement sexuel. On ressent moins de désir, moins d’excitation voire même des douleurs pendant le rapport. Les hommes peuvent aussi avoir des problèmes d’éjaculation. Cela peut finir par détériorer la relation de couple et fatalement, mener vers la rupture.
Pour pallier à cela, et uniquement si l’on en a envie, on peut prendre quelques mesures simples. Comme accroître la confiance au sein de son couple. Il faut arriver à parler du sujet en toute sincérité et savoir pourquoi afin de trouver une solution commune.
Ensuite, on peut mieux s’informer sur notre anatomie sexuelle par exemple. Comprendre et apprendre son fonctionnement. Lire et s’instruire sur le sujet permettra d’amoindrir nos craintes. Et d’obtenir un 20/20 à l’interro !
On peut aussi enrichir l’érotisme, rallumer la flamme petit à petit avec des jeux de couples, des massages, de petites attentions… Si vous n’êtes pas prêt·e·s, nul besoin d’avoir un rapport sexuel dans l’immédiat. Profitez-en pour découvrir ce que vous aimez, ce qui vous détend vraiment. Vous donner du plaisir va rassurer votre partenaire.
Et si tout ceci ne suffit pas, n’hésitez pas à consulter un sexologue et peut-être un psychologue, si vous ressentez le besoin de parler de blocages plus profonds concernant votre enfance par exemple. Il n’y a pas de tabou à avoir, pas de gêne à ressentir. L’anxiété sexuelle peut toucher tout le monde, qu’importe le sexe ou l’âge. Maintenant que l’on sait, on peut désormais agir.
Envie d’en discuter un peu plus ? On vous attend sur le forum, dans la rubrique Sexualité, vie de couple.