Avec ces deux dernières années de pandémie, un grand nombre de couples et personnes célibataires se sont retrouvé.e.s dans un état étrange, qui se traduit notamment par une perte de libido. Faire l’amour est devenu « une corvée », ou un stress qu’iels ne veulent plus s’infliger. Cet état porte un nom : le burn-out sexuel.
Eh oui ! Tout comme dans un burn-out professionnel, la vie sexuelle peut avoir son taux d’épuisement et d’angoisse poussé au maximum. En découlent, entre autres, une fatigue émotionnelle, une attitude négative et détachée, des épisodes dépressifs et une baisse d’estime de soi. Quelles sont les solutions pour remédier à cette situation ? On en parle.
Un épuisement sexuel et une baisse de libido
On connaît le burn-out professionnel, ce mélange de charge mentale et de stress intense au travail. Mais cet épuisement peut aussi s’appliquer dans notre vie intime. Le magazine Stylist caractérise le burn-out sexuel par une baisse de fréquence notable de l’activité sexuelle. Les personnes concernées se retrouvent tellement submergées par une charge mentale liée aux tâches quotidiennes (ménage, éducation des enfants, courses, etc) ou au travail et à la pandémie, qu’elles en perdent leur libido. Cette fatigue et ce stress empêchent ainsi chacun.e de concrétiser une relation intime, ou même d’organiser un rendez-vous amoureux.
Et cette lassitude peut toucher les personnes en couple, mais aussi les célibataires. Ces dernières, en plein burn-out sexuel, n’éprouvent plus aucune envie de s’adonner aux plaisirs solitaires. La masturbation devient une réelle « corvée », que l’on fait presque par automatisme. L’épuisement sexuel explique ainsi une attitude négative, détachée de toute émotion, une perte de l’accomplissement personnel ou encore une baisse d’estime de soi. Au bout de deux ou trois mois de ces symptômes, on peut parler de burn-out sexuel.
« Le burn-out a eu un impact sur la fréquence de relations sexuelles que les gens peuvent avoir, mais il a également façonné une certaine mentalité : les gens ne sont pas aussi motivés qu’avant pour sortir et organiser des rendez-vous ou des rencontres », explique en ce sens la thérapeute Laura Vowels à Stylist
Les causes du burn-out sexuel, la pandémie et le stress ?
Ce burn-out sexuel n’est pas sans lien avec les deux dernières années de pandémie que nous avons traversées. En effet, isolement et angoisse qui étaient au rendez-vous dans nos foyers ont eu un impact non négligeable sur notre santé mentale. Et notre vie sexuelle aussi. Selon une étude menée par Blueheart, 74 % des répondant.e.s ont affirmé que leur niveau de stress avait impacté leur vie sexuelle. La plateforme de sexothérapie a enquêté entre avril 2021 et janvier 2022. Une période synonyme de confinements, couvre-feu et règles de vie sociale instables.
Pour les personnes célibataires, le manque de rapports a pu engendrer une perte de confiance en soi, et une perte de désir. Au contraire, pour les couples confinés, la promiscuité et le manque d’espace intime ont pu « saper la libido », comme l’explique le sexologue Sébastien Garnero à Koolmag. Le stress, étroitement lié aux confinements et aux nouveaux modes de vie dus au Covid, est un des grands coupables des épuisements émotionnels et physiques. Et en général, un burn-out professionnel va de pair avec un burn-out sexuel.
Comment prévenir un burn-out sexuel ?
Afin de prévenir un épuisement sexuel, il faut réussir à identifier les sources de stress. Est-ce dû à votre couple ? À votre rythme de vie professionnelle ? Prenez du temps pour vous pour y réfléchir calmement. Les thérapeutes conseillent de commencer par une identification de nos besoins fondamentaux, physiques et émotionnels. Faites le point sur les pressions quotidiennes superflues. Quelles angoisses quotidiennes peuvent être supprimées ?
Aussi, il est important de rappeler qu’une baisse de libido peut être due à un grand panel de facteurs. Et que ce n’est pas grave. Il faut réussir à prendre du recul sur sa vie sexuelle. Personne ne devrait nous mettre la pression à toujours être dans la performance, dans le désir permanent. Surtout en couple, là où ces préjugés se font le plus sentir. Dans une période de stress intense, il est normal de ne pas ressentir de désirs sexuels. Et si vous reconnaissez tous les symptômes du burn-out sexuel chez vous, parlez-en à des professionnel.le.s, comme des sexothérapeutes.
Vous reconnaissez-vous dans les symptômes d’un burn-out sexuel ? Venez en parler sur notre forum. Dans le coin « Sexualité, vie de couple », on parle de tout, sans tabou.