Selon un rapport du Haut Conseil à l’égalité remis en juin 2016, 1 fille de 15 ans sur 4 ne sait pas qu’elle possède un clitoris. Et 83 % des collégiennes en 3e et 4e ne savent pas à quoi il sert. Bien sûr, nous n’avons pas les chiffres actuels, mais il y a fort à parier que bon nombre de filles, de femmes, ne connaissent toujours pas sur le bout des doigts cette partie intime de leur anatomie. Pour pallier à ce manque, certaines militantes ont popularisé ce que l’on appelle le « vulve mapping » ou « cartographie de la vulve », en français. On vous explique.
Un manque d’éducation
Faites le test et essayez de décrire par des mots les différentes parties de votre anatomie intime. Demandez ensuite à votre fille ou aux femmes de votre entourage de le faire. Il y a fort à parier que certaines n’auront jamais entendu les mots « capuchon », « vestibule », « urètre » voire même « clitoris » et « vagin« . Tout ceci n’est pas un manque de culture, mais plutôt un manque d’éducation.
Comme le rappelle Terrafemina.fr : en 2017, un seul manuel d’SVT (Sciences et vie de la Terre) sur sept représente correctement le sexe féminin. En 2019, « si le clitoris est absent des manuels scolaires, c’est la faute des éditeurs », selon le ministère de l’Éducation. Tout ceci est bien dommage lorsqu’on sait à quel point connaître l’organe qui se trouve entre nos jambes est utile.
Laurène Dorléac, fondatrice de la plateforme Climax, précise :
« Comprendre sa propre anatomie, et notamment sa vulve, est une partie vraiment importante de l’amour de soi et de l’acceptation. Vous vous rendez compte que votre vulve évolue tout au long de votre vie. À travers la puberté, la grossesse, la ménopause, les IST… Celle que vous avez dans votre vingtaine n’est pas la même que celle que vous avez dans notre trentaine, quarantaine… Elle est en constante évolution. »
Il y a aussi un intérêt en termes de santé. Connaître notre vulve nous permettra de reconnaître immédiatement s’il y a une anomalie (IST, MST ou infection) qui nécessite une consultation et des soins bien précis. Et c’est aussi synonyme de plaisir sexuel : lorsqu’on sait où appuyer, quelles zones sont érogènes, on peut facilement communiquer avec notre partenaire et même, s’accorder des plaisirs en solo.
Cartographie de la vulve : comment s’y prendre ?
En listant tous ces arguments, on comprend à quel point il est important de connaître son petit jardin secret. Mais attention, il n’y a aucune obligation. On le fait lorsqu’on se sent prête. Il est tout à fait normal de ressentir de la gêne. C’est ce que notre société s’évertue à nous mettre dans le crâne : « une fille ne fait pas ça ». Eh bien surprise : si, si, elle peut !
Vous pouvez notamment regarder les différents « vulve mapping » qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Mais comme nous vous l’expliquions plus haut, aucun pubis n’est le même. Ainsi donc, le mieux à faire reste d’observer, toucher votre anatomie. Sans honte, sans gêne, petit à petit et seulement quand vous le sentez.
Technique simple comme bonjour : on s’assied confortablement les jambes écartées et on se saisit d’un petit miroir. On prend le temps de détailler chaque partie et de savoir à quoi elles correspondent, quelles sensations elles provoquent, etc… Et surtout, on n’hésite pas à en discuter avec ses copines et des femmes en qui on a confiance. N’ayez jamais peur de poser des questions sur votre corps ou votre sexualité.
Et si vous vous sentez l’âme artiste, prenez des crayons, une feuille de papier et dessinez votre propre cartographie de la vulve. Si vous la postez sur les réseaux sociaux et qu’une femme, une fille passe par là, cela lui permettra peut-être de se familiariser avec le sujet et d’apprendre, elle aussi, à connaître sur le bout des doigts son jardin secret.