Notre société véhicule un tas d’images qui créent une sorte d’idéal inatteignable à l’origine de nombreux complexes. Une fois intégrés, ils conditionnent notre rapport à l’autre. Mais qu’en est-il quand l’autre partage notre lit ? On fait le point.
Complexes, ou plutôt parasites, à une intimité libérée
L’attirance est mutuelle, l’envie d’aller plus loin est partagée. Un à un les vêtements tombent vous révélant à votre partenaire dans tout ce que vous avez de plus réel, sans aucun artifice. Soudain vous prenez conscience de cette vulnérabilité et faites marche arrière. Ou bien vous continuez tout en étant totalement à distance de l’instant présent, trop occupé.e à penser à « est-ce qu’il ne trouve pas mon ventre trop gros ? », « vu.e de cet angle j’ai un double menton, il/elle doit être dégouté.e » ou encore « je ne vais pas assez vite, il pense sûrement que je suis nul.le ». C’est un constat bien malheureux que met en lumière une étude réalisée en 2018 par Zavamed auprès de 1 000 sujets américains et européens.
Les diktats de beauté et l’injonction à la performance nous suivent jusque sous la couette. Pire encore, ils parasitent nos moments d’intimité puisque l’enquête révèle que 74 % des femmes se sentent peu confiantes dans leur sexualité à cause de leurs complexes. Concrètement, cela se traduit par l’évitement presque systématique de certaines positions sexuelles. Ainsi, « celles dans lesquelles les partenaires se font face sont deux fois moins populaires que les autres ». La plus grande des oubliées est le 69 que 40 % des femmes disent esquiver.
Une vraie nécessité de désacraliser l’acte sexuel
Si c’est aussi compliqué de se mettre à nu et d’assumer fièrement sa personne, c’est parce que nous avons intériorisé des normes, des idéaux auxquels nous nous comparons en permanence. Souvent issus de la pornographie ou des versions édulcorées des relations charnelles que l’on a pu percevoir dans les romans ou dans les films, ces « standards » ne collent pas à notre réalité. En panique et en manque de repères, nous (et plus particulièrement les femmes) nous sentons tout simplement perdu.e.s et développons des complexes en tous genres.
Pause. Replaçons les choses dans leur contexte. L’acte sexuel se passe généralement dans l’intimité. Couple ou non, il s’agit de quelqu’un avec qui une relation de confiance a été établie. Par ailleurs, il y a toujours des prémices à une relation sexuelle. Une phase de séduction, plus ou moins courte, mais lors d’une relation consentie, vous pouvez être un peu près sûr.e de plaire à votre partenaire. En résumé, soyez-vous, vous êtes en sécurité.
Il n’y a pas de mal à proposer d’essayer quelque chose qui soit « en dehors des clous », les corps bougent, les angles ne sont pas tous les plus flatteurs, la transpiration fait partie du jeu. Bref, vos complexes ne disparaîtront peut-être jamais, mais apprenez à ne pas vous laisser gouverner par eux.
D’autant que, toujours selon l’étude de Zavamed, seuls 19 % des hommes et 8 % des femmes se disent soucieux ou gênés par le corps de leur partenaire. Vous avez le droit d’écrire vos propres romans et propres scénarios de films.