Demander si la personne est d’accord avant ou pendant un rapport sexuel n’a rien d’un tue-l’amour. Au contraire, il s’agit de s’assurer que l’acte se passera au mieux pour les deux (ou trois, ou quatre, ou plus) partenaires. « Est-ce que tu aimes ça ? », « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? », « J’ai envie de toi là, maintenant, est-ce ça te dit qu’on aille plus loin ? »… Voici quelques façons de prendre les devants et de faire monter la température, tout en s’assurant du consentement de l’autre.
Voici pourquoi le consentement est plus sexy
Que ce soit dans un couple ou lors des premiers ébats, beaucoup n’osent pas demander verbalement ce qui ferait plaisir à l’autre. On pense, à tort, que « ça va tout gâcher ». Mais dans la plupart des cas, ces silences mènent, au mieux, à des situations cocasses et gênantes, au pire, à des violences fatales telles que des agressions sexuelles ou des viols. L’idée que dans un rapport sexuel, il faut « prendre les devants » en plaquant l’autre contre le mur, ou être viril à la Marlon Brando, fait malheureusement partie d’une culture du viol, bien ancrée dans nos esprits.
En effet, être entreprenant.e est sexy, mais cela ne consiste pas à imposer ses fantasmes sur un corps absent de désir. Il est question d’avoir des propositions à faire, et d’attendre un consentement pour en profiter au maximum. En réalité, le dialogue permet de connaître les limites de chacun.e avant d’entreprendre des choses, et donc que chacun.e prenne son pied, en toute confiance et jusqu’au bout.
Bien sûr, il existe des manières de le demander qui vont faire monter la température plus que d’autres. Avec quelques phrases clés, vous pouvez rendre explicites vos intentions, ou suggérer vos envies. Afin de désacraliser l’image refroidissante (et dangereuse !) que l’on peut avoir de la notion de consentement, voici 5 manières sexy de le demander à l’autre.
1 – « Est-ce que je peux t’embrasser ? »
Baigné.e.s depuis l’enfance dans l’idée que la Belle au bois dormant a adoré être réveillée par le baiser d’un prince charmant qu’elle n’a jamais connu, on oublie qu’embrasser quelqu’un.e ne se fait pas sans consentement. Et pourtant, « Est-ce que je peux t’embrasser ? » peut-être une question hyper séduisante. On se demande souvent comment poser la question sans avoir l’air trop « vulnérable » ou sans aucune confiance en soi. Pour bien le demander, cela passe d’abord par l’attitude.
Entraînez-vous devant le miroir à avoir l’air sûr.e de vous. Respirez un bon coup, regardez droit dans les yeux de l’autre, prenez votre voix la plus sensuelle, et jetez-vous à l’eau. D’autres formulations existent, si vous sentez que cette question est trop « froide » ou « lâche » (comme si vous ne voudriez pas avouer « directement » votre désir à l’autre), telle que « J’ai terriblement envie de t’embrasser là, tout de suite. Et toi ? » ou encore « Est-ce que je peux te montrer à quel point je te désire ? ». Là, vous montrez clairement votre désir, tout en respectant celui de l’autre en face de vous.
2 – « Est-ce que ça te fait du bien ce que je fais ? »
Cette question survient dans le scénario où votre partenaire et vous êtes déjà dans les moments câlins. Car le consentement ne s’arrête certainement pas au moment où vous vous êtes déjà embrassé.e.s. Lorsqu’on demande l’autorisation du ou de la partenaire, on ne refroidit pas les préliminaires. Bien au contraire, en demandant à la personne en face si elle se sent bien, sur le moment, et si elle veut continuer cette action spécifique, elle en sera plus que rassurée. Ses désirs respectés, elle devient plus à l’aise, plus libre de lâcher prise. Et donc d’arriver au septième ciel.
En alternative à la question « Est-ce que tu aimes ça ? », on peut trouver « Veux-tu que je continue ? », ou « Est-ce que tu me veux en toi ? ». Ces simples questions vous assureront un maximum de plaisir partagé et l’envie de retenter l’expérience ensemble.
3 – « Qu’est-ce que je peux faire pour te faire plaisir ? »
Dans un couple, l’écoute et la compréhension sont essentielles. En matière de relations sexuelles, c’est pareil. Lorsqu’on connait bien les plaisirs et fantasmes de l’autre s’en suivent les meilleures parties de jambes en l’air. Pour les connaître, il faut donc les demander explicitement. « Qu’est-ce que je peux faire pour te faire plaisir ? » est en soi une question qui montre l’intérêt que l’on a envers l’autre personne. Elle montre aussi une envie de partager le désir.
Parfois, il arrive que votre partenaire ne connaisse pas encore ses propres préférences au lit. C’est le cas chez beaucoup de femmes, à cause notamment des tabous sur la sexualité féminine, qui laissent des parts d’ombres et de honte sur leurs propres plaisirs. C’est l’occasion d’explorer ensemble les différentes parties du corps, en demandant si cet endroit du corps lui plait, de cette manière-là, etc. Ceci rend cette partenaire maitresse de la situation, donc bien plus confiante et prête à se lâcher. Il n’y a presque rien de plus sexy qu’un.e partenaire enthousiaste qui veut explorer le sexe avec vous.
4 – « J’ai envie de te faire « ça ». Qu’en penses-tu ? »
Pour Kayla Lords, écrivaine et « sexperte » en matière de Kinky sex (sexualité coquine ou « tordue » en français), rendre le consentement sexy n’est pas seulement possible, c’est un art. Elle explique que dire à quelqu’un en détail ce que vous voulez lui faire peut être sale et sexy à la fois. Dans la pratique, Kayla Lords suggère de rendre explicite son désir, et de le terminer avec une question.
Cela ressemblerait alors à des demandes telles que : « La prochaine fois que je te verrai, j’ai l’intention de te déshabiller et de te faire jouir jusqu’à ce que tu me supplies d’arrêter. Tu aimerais cela ? ». Ou encore, « Et si je te penchais sur le lit et te donnais une fessée ? Tu le voudrais ? », ou « Je voudrais te bander les yeux, t’attacher les mains pour m’occuper de toi, tu serais partant.e ? ».
5 – « Montre-moi quand tu aimes ça » : les demandes non verbales
Si le moyen le plus sûr de s’assurer du consentement reste de l’exprimer verbalement, son expression peut prendre d’autres formes. Il suffit de se mettre d’accord avant ou pendant le rapport sexuel. Chaque couple de partenaires à ses manières pour s’exprimer. On peut par exemple solliciter des réponses non verbales à l’autre pour qu’iel indique son consentement.
Dans la pratique, on peut demander à son/sa partenaire de nous montrer ce qu’iel souhaite, avec des phrases clés comme : « Souris si tu en veux plus », « Penche-toi si tu veux que je (…) ». Toujours dans un accord commun, cela peut également passer par un regard. Si vous vous faites confiance au préalable, vous pouvez par exemple être en train d’embrasser plusieurs parties du corps de votre partenaire, et doucement descendre vers le sexe, faire une pause, lever les yeux et demander du regard. La personne en face pourra hocher de la tête ou dire oui. Il existe des milliards de façons créatives de s’assurer un rapport consenti des deux parts !
Le consentement : un mot simple pour une définition trop vite oubliée ou négligée. C’est pourtant la base quelle que soit la relation et applicable à tou.te.s. SANS OUI, C’EST NON.
