Baisse de désir, infidélité, envies différentes, vaginisme, manque de confiance… Comment préserver l’amour dans son couple ? Comment surmonter les difficultés sexuelles à deux ? Virginie Clarenc, sexologue, répond à vos questions. Experte en thérapie de couple et sexologie, elle en profite également pour revenir sur les raisons qui poussent des personnes à venir consulter en couple.
1 – « Dois-je consulter un·e sexologue, même s’il n’y a pas de désaccord dans mon couple ? »
Virginie Clarenc – Bien entendu, car les compétences sexuelles s’acquièrent. Et il n’est pas nécessaire d’être en conflit ou en désaccord pour avoir envie d’améliorer sa sexualité.
2 – « Sexologue & sexothérapeute : quelle est la différence afin de savoir qui consulter ? »
En réalité il n’y en a pas, car la législation autour de l’utilisation de ces titres est en cours. Il est d’usage de réserver le terme de sexologue aux professionnels médicaux et para médicaux qui ont suivi un cursus de spécialisation en Université (DIU) et l’ont validé (DIUS ou bien DISH). L’usage du terme sexothérapeute sera lui utilisé pour désigner des personnes ayant suivi des cursus privés, sans critères de sélection autre que la formation dans un organisme privé et sans validation d’un diplôme d’état.
Néanmoins, la législation devrait prochainement statuer sur cette question et exiger la formation universitaire pour utiliser le titre de sexologue.
3 – « Après une infidélité est-il réellement possible de reconstruire mon couple ? Et comment accorder de nouveau ma confiance ? »
Oh que oui !!! C’est même une occasion unique de travailler au déséquilibre conjugal qui a mené à cette rupture du contrat de confiance.
Pour accorder de nouveau votre confiance, vous devez travailler, comprendre ce que celui/celle qui a été infidèle est allé·e chercher ailleurs. Et bien souvent, ce n’est pas du sexe.
4 – « Mon ado est en crise. Comment puis-je gérer ça et mon couple en même temps ? »
En restant toujours d’accord face à votre ado en crise, et si besoin, exprimer son désaccord à un autre moment, et ajuster vos exigences pour poser un cadre rassurant et bienveillant qui permettra à votre adolescent·e de se construire en confiance. Et se faire aider si besoin pour délimiter, bien sûr.
5 – « Je pense que je souffre de vaginisme. Comment en parler à mon partenaire ? »
En lui disant la vérité, et en lui proposant d’avoir des relations sexuelles sans pénétration, le temps de résoudre ce problème avec un sexologue.
Si le partenaire s’en va, tant mieux, vous aurez gagné du temps ! L’écoute et la compréhension dans un couple sont essentielles.
6 – « Pour quelles raisons principales vient-on consulter un sexologue ? »
Le point commun des motifs de consultations en sexologie, c’est la souffrance ressentie face à une difficulté sexuelle ou conjugale. On peut consulter soit seul·e ou en couple, en cas de perte de désir sexuel, d’absence de plaisir au cours des rapports sexuels, de douleurs pendant les rapports, de difficultés sexuelles avec un·e partenaire ou encore lorsque la sexualité pose souci pour un individu.
Les difficultés sexuelles les plus fréquemment rencontrées chez les hommes sont : la dysfonction érectile, l’éjaculation prématurée, le désir sexuel hypoactif et les dyspareunies. Chez les femmes : les troubles du désir, les troubles de l’excitation, les troubles du plaisir, les dyspareunies. Et enfin, les problèmes de couple ou conjugopathies (conflits, infidélité, désaccords permanents …)
7 – « Je viens de découvrir que mon mari consulte un site de rencontres. Que dois-je faire ? »
Lui demander ce qui lui manque dans son couple et ce qu’il cherche en ligne : de l’écoute ? De la considération ? Etc… La communication est la clef de toute relation.
8 – « Notre enfant nous a surpris en train de faire l’amour, que faire ? »
Ne pas dramatiser ! Expliquer qu’on s’aime, tout simplement, c’est toujours mieux pour les enfants que d’être témoins d’une dispute.
Petit conseil : installer l’habitude de faire frapper à la porte de la chambre parentale et faire de même lorsqu’on frappe à la porte des enfants, et si besoin mettre un loquet pour ne plus être surpris·e.
9 – « Je me trouve nulle, je n’ai pas confiance en moi, je ne sais pas si ça va marcher avec lui, que faire ? »
Un conseil : consulter. L’accompagnement neutre et bienveillant du thérapeute est vraiment un investissement qui rapporte. Comprendre les causes de ce manque de confiance en soi, y travailler pour y remédier, quelle richesse, quelle liberté. Cela n’a pas de prix !
10 – « À quel moment peut-on entreprendre une thérapie de couple ? Et quel rôle joue le/la sexologue en thérapie ? »
Le plus rapidement possible. Plus on attend, plus le temps nécessaire pour changer ses mauvaises habitudes risque d’être important. Il est fréquent que les couples attendent de cumuler plusieurs difficultés pour consulter.
Le rôle d’un·e sexologue en thérapie est neutre et bienveillant. Il est un tiers précieux qui rééduque, accompagne et permet de faire circuler la communication entre les partenaires, d’aborder la question de l’intime, et acquérir de nouvelles connaissances de soi, et de l’autre.
11 – « Mon compagnon a envie d’avoir des enfants mais pas moi, que faire ? »
En parler. Être sincère. Comprendre les peurs et les besoins de l’autre. Et si besoin, venir en consultation.
12 – « Je suis très solitaire et mon compagnon le supporte de moins en moins. Que faire ? »
Venir en parler en consultation, car cela peut affecter le couple à long terme. Les besoins de l’un·e et de l’autre sont très différents, et c’est normal. Venir le travailler avec un·e sexologue permet de comprendre et de se mettre d’accord, tout en se respectant soi-même dans la satisfaction de ses besoins personnels.
13 – « Est-ce grave de ne pas avoir de rapports sexuels fréquents ? »
Il faudra d’abord définir ce que chacun entend par « fréquent » : pour certain·e·s, c’est quotidien, et d’autres, mensuel. Bien entendu, rien n’est obligatoire : le bon rythme, c’est à chacun de le définir !
14 – « Est-ce réellement possible de raviver le désir dans un couple, et si oui, comment s’y prendre ? »
Raviver le désir dans un couple, c’est effectivement ce que l’on vient souvent apprendre en consultation. Les manières de réinvestir la séduction entre les partenaires sont nombreuses, mais se donner un rendez-vous hebdomadaire de 2h30, sans écrans et sans enfants, c’est déjà un bon début. Et supprimer les écrans dans la chambre.
15 – « Notre bébé dort dans notre chambre et cela perturbe mon mari lorsque je lui dis que j’ai envie de lui. Est-ce normal ? »
Oui, cela peut arriver. Par peur d’être vus, entendus, de choquer l’enfant etc. N’hésitez pas à trouver un accord qui convient à vous deux, et/ou à venir en parler en consultation.
16 – « J’entends beaucoup parler de la notion de « liberté sexuelle » : en tant que sexologue comment la définiriez-vous ? »
Comme une possibilité de pouvoir choisir ses partenaires, son orientation sexuelle, de choisir d’avoir des relations sexuelles ou pas, de choisir ses pratiques. C’est aussi avoir le droit à une autonomie sexuelle. Tout ceci dans le respect de l’intégrité sexuelle.
Merci à Virginie Clarenc, spécialisée en sexothérapie et thérapie de couple, d’avoir répondu aux questions de nos lecteur·trice·s. Si vous souhaitez consulter une sexologue, n’hésitez pas à prendre rendez-vous. Nous vous invitions également à consulter le site de Virginie Clarenc : sexologiemorlaixlannion.com, et son compte Instagram qui fourmillent de petits conseils bienveillants.