Du mythe à la vision déformée qu’en donnent aujourd’hui les films pornographiques, la femme fontaine et l’éjaculation féminine suscitent encore bien des interrogations. Elles ont pourtant été largement explorées et expliquées par la science. On vous donne aujourd’hui 8 clés pour comprendre ces phénomènes bien plus fréquents qu’il n’y paraît.
Les femmes aussi éjaculent
Nul besoin d’être un homme ou une femme fontaine pour éjaculer. De nombreuses femmes expulseraient elles aussi un liquide au moment de l’orgasme. Mais ce liquide pouvant n’être produit qu’en infime quantité, cette « éjaculation » passerait totalement inaperçue la plupart du temps, aussi bien auprès de la femme elle-même que de son/sa partenaire.
Tandis que les glandes de ces messieurs abritent entre 25 et 30 grammes de liquide, celles de ces mesdames, elles, en contiennent entre 2 et 5 grammes. L’éjaculation masculine est donc forcément plus visible que celle des femmes. C’est une réalité biologique.
Ne pas confondre femme fontaine et éjaculation féminine
Il est aisé de les confondre et pourtant, ce n’est pas tout à fait la même chose. Selon les conclusions d’une étude menée en 2014 par les Drs Pierre Desvaux et Samuel Salama, le liquide expulsé par les femmes fontaines proviendrait lui de la vessie. Attention, il ne s’agit pas d’urine, puisque ce fluide semblable à l’eau est inodore et incolore.
Si lors de l’éjaculation féminine, une infime quantité de fluide est produite, les femmes fontaines peuvent émettre quant à elles jusqu’à 200 ml de liquide. L’éjaculation féminine dépend d’un ensemble de caractères génétiques tandis que le squirt est à la portée de toutes pendant une relation sexuelle. Même si les films pornos attribuent un côté mystique à la femme fontaine, dans les faits, c’est loin d’être une faculté « extraordinaire ».
Une production de liquide différente de la lubrification
L’éjaculation féminine n’est en aucun cas une « super » lubrification. Le liquide émis au moment de l’orgasme serait en fait sécrété par les glandes de Skène aussi appelées prostate féminine présente uniquement chez certaines femmes. En 2011, une étude relayée par Le Figaro montrait ainsi que sur 25 femmes étudiées, seules 14 possédaient une prostate féminine.
Il existe trois types de sécrétions vaginales qui peuvent se ressembler, à quelques différences près. La cyprine, générée par les glandes de Bartholin, elle, se charge de « préparer le terrain ». Elle humidifie les parois du vagin afin de fluidifier la pénétration et amortir les va-et-viens. Cette substance est surtout à base d’eau et de bonnes bactéries.
L’éjaculation féminine, elle, se traduit par un liquide crémeux aux allures de sperme. Elle remplit une fonction physiologique, mais n’apporte pas forcément un « plus » à l’orgasme. D’ailleurs, l’éjaculation féminine n’est réservée qu’à une poignée de privilégiées. Enfin, les émissions fontaines jaillissent sous l’excitation du point G et du gland clitoridien, la « petite boule rose » dans le jargon intime. Une réaction rare, mais pas impossible.
Un fluide expulsé par l’urètre, avant ou au moment de l’orgasme
Il est important de le savoir, le fluide expulsé par les femmes fontaines ne passe pas par le vagin, mais par l’urètre. Puisque les manuels de SVT s’étendent peu sur le sujet, difficile de le localiser.
Alors, pour faire une petite remise à niveau, l’urètre se situe entre les petites lèvres, juste au-dessus du vagin et sous le clitoris. C’est par la porte de sortie de la miction. Si son émission peut se faire au moment de l’orgasme, elle peut aussi survenir avant.
La femme fontaine dépendante et autonome
Il existe deux types de femmes fontaines. Celles que l’on appelle les dépendantes, dont l’éjaculation fontaine est due à la stimulation du point G. Les autres, les autonomes, ont une éjaculation sans stimulation du point G.
Ça signifie qu’à chaque orgasme, qu’importe sa tonalité et son origine, elle expulse un liquide de façon systématique. En bref, c’est un automatisme.
Deux types d’éjaculations fontaines
L’expulsion de liquide peut se faire de différentes façons chez les femmes fontaines. Chez certaines, on constate l’émission de liquide par jets. Chez d’autres, on parlera plutôt de ruissellement, comme une sorte de cascade.
On peut devenir femme fontaine à tous les âges
Interrogée par Le Figaro madame, Caroline Lesaffre-Meauxsoone, psychothérapeute et sexologue affirme : « Certaines femmes sont concernées dès 18 ans et d’autres plutôt vers 40 ans, après avoir eu plusieurs enfants ou avec un nouvel amant. » Dans l’imaginaire collectif, la femme fontaine est presque un OVNI alors que toutes les femmes, sans exception, peuvent expérimenter l’art du squirt.
La science a longtemps dénigré l’éjaculation féminine, la comparant même à une manifestation d’incontinence urinaire. Ces croyances n’ont fait qu’induire les femmes en erreur. C’est un peu comme si l’éjaculation était la chasse gardée des hommes. Foutaise ! Il suffit de réunir le trio point G, pleine conscience et vessie pleine pour laisser parler ce pouvoir. Mais pas question de faire une fixette sur cette « réaction » au risque de bafouer son propre plaisir. L’exercice de la femme fontaine est plus un jeu qu’une « compétition », ça coule de source.
On peut apprendre à devenir une femme fontaine
Toutes les femmes pourraient, potentiellement, devenir des femmes fontaines. Il existe même des cours et des coachs pour cela. Elles peuvent même trouver le soutien des « hommes sourciers ». Un terme qui implique le partenaire dans cette irruption intime. Pour s’entraîner à l’éjaculation fontaine, il faudrait à la fois stimuler le point G tout en lâchant prise et avoir un partenaire attentif.
Et pour cause. De nombreuses femmes fontaines ne parviennent pas à éjaculer seules. C’est souvent une stimulation des mains de leur partenaire qui leur permet d’y arriver. Pour que l’entrejambe pleure de joie, les femmes ont aussi la possibilité de s’explorer avec un sextoy adapté faisant la jonction entre le point G et le clitoris. Le squirt se traduit aussi par un périnée « musclé ». Les boules de Geisha et les exercices de Kegel sont donc les bienvenues dans la routine sexuelle. Tout un programme.
Si la femme fontaine nourrie de nombreux fantasmes masculins, ce phénomène peut aussi créer une certaine honte chez les personnes concernées. D’où l’intérêt de libérer les vulves et de lever les tabous. Ça va mouiller !