Les Françaises accordent moins d’importance au sexe, et ce n’est pas un hasard !

Un nouveau sondage pousse les portes de nos chambres à coucher et lève le voile (ou plutôt le drap) sur la sexualité des Français.es. Cet état des lieux intime est édifiant et confirme le phénomène d’une « sex recession ». D’après les résultats, les femmes délaissent de plus en plus les câlins sous la couette tandis que ces messieurs sont toujours aussi demandeurs. Ces mesdames, en revanche, ne se gênent plus pour dire « je n’ai pas envie » et réfréner les ardeurs de leur partenaire. Exit donc les excuses comme « j’ai une migraine » pour ne pas « vexer » l’autre. Si les femmes boudent les parties de jambes en l’air et délaissent les loisirs érotiques, ce n’est pas le fait d’une grève « générale ». Voici vraiment pourquoi les Françaises accordent moins d’importance au sexe et laissent leur braguette close.

Les Françaises, moins intéressées par le sexe

En cette ère des sextoys téléguidés et des vibromasseurs ultra performants, les Français.es devraient faire preuve de créativité au lit. Pourtant, malgré l’essor des outils de plaisir et l’étalage des positions de Kama sutra au nom farfelu, les Français.es semblent se contenter d’un sobre baiser au creux de l’oreiller. Selon un récent sondage mené par Discurv pour XloveCam, les habitant.e.s de l’Hexagone ont perdu leur sens de l’érotisme et de la séduction.

Visiblement, hommes et femmes n’accordent pas la même place à la sexualité dans leur quotidien. Eux en font encore une priorité alors qu’elles voient les ébats comme une activité « secondaire », voire facultative. Seules 51 % des Françaises consacrent une importance au sexe contre 82 % en 1996. À contrario, ces messieurs ont toujours le feu au caleçon et conservent presque la même fièvre sexuelle qu’il y a 30 ans. Ils sont 69 % à mettre le sexe au premier plan (un chiffre d’ailleurs assez explicite).

Les désirs des hommes et des femmes ne sont plus vraiment compatibles. Le sondage en atteste : 77 % des hommes tendent davantage la perche (au sens propre comme figuré) pour faire l’amour. Ce goût prononcé pour le sexe, les femmes le remarquent aussi puisqu’elles sont 80 % à avouer que leur partenaire a une libido plus intense. Ces mesdames, en proie à une fatigue sexuelle palpable, sont donc de ce fait moins ouvertes à la « nouveauté ».

Elles sont 37 % à vouloir tester des pratiques inédites contre 55 % chez la gent masculine. Si les Françaises chôment sous la couette et se refusent aux « collés-serrés », elles ne sont pas plus enthousiastes à l’idée de faire du sexe solo. 36 % des hommes se masturbent au moins une fois par semaine contre 19 % des femmes. 13 % des hommes le font quotidiennement, contre 3 % des femmes.

Femmes et hommes toujours pas égaux face à l’orgasme

Si les Françaises ne sont plus autant portées sur le sexe qu’auparavant, c’est peut-être parce qu’elles ne récoltent pas les frissons escomptés. Le décollage vers le 7e ciel est parfois laborieux. Malgré tous les efforts acrobatiques fournis, les femmes ressortent souvent « bredouille » de cette étreinte charnelle. Seule une femme sur quatre dit jouir « systématiquement » lors d’un rapport sexuel. Plus alarmant, une femme en couple sur dix déclare jouir rarement ou jamais.

Les hommes, eux, sont visiblement plus chanceux. La nature les a dotés d’un organe simple et hautement réactif qui procure un plaisir infini en quelques coups de reins. Ils sont 48 % à affirmer connaître un orgasme lors de chaque rapport. Méconnaissance du corps féminin, maltraitance du clitoris, préliminaires expéditifs, culte de la performance… Si les Françaises sont si hermétiques au sexe, c’est certainement parce qu’elles sont déçues des retombées. À chaque fois, elles espèrent atteindre l’extase, en vain. Il y a de quoi baisser les bras (ou plutôt les jambes).

Quand le porno empiète sur les vrais ébats

Si hommes et femmes ne partagent pas le même centre d’intérêt pour la sexualité, ils sont quasiment unanimes sur un point. Ils sont 76 % à estimer que les nouvelles technologies ont une mauvaise influence sur la vie sexuelle et propagent de fausses informations. 68 % pensent également que le téléphone plombe les retrouvailles dans le lit et détournent l’attention de leur partenaire.

Pourtant, ça n’empêche pas ces messieurs d’en faire l’usage pour se rincer l’œil devant des films X. Les hommes sont de gros consommateurs de porno. 73 % d’entre eux s’émoustillent avec du contenu pornographique, contre 34 % de femmes. Ils passent parfois plus de temps à faire l’amour à leur écran qu’à la personne avec qui ils partagent leur vie. Pas étonnant donc que les Françaises se retirent du jeu érotique et entament un congé du sexe. Elles ne peuvent pas rivaliser avec ces actrices de « métier » qui crient sur demande et exécutent les directives sexuelles de leur partenaire.

En revanche, parler de sexualité n’est plus tabou dans les couples

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Françaises sont moins réceptives à la tentation du sexe, mais elles sont assez bavardes sur le sujet. Elles n’hésitent pas à ouvrir le dialogue avec leur partenaire. Désormais, elles parlent de sexe comme elles parlent de météo ou de nourriture : sans complexes. Ce qui est plutôt positif.

Les Français.es n’ont plus honte d’évoquer leurs attentes ou leurs fantasmes avec leur moitié. 56 % des répondant.e.s estiment que ces discussions sont cruciales. Le chiffre grimpe jusqu’à 66 % chez les 18-25 ans. Plus question donc de cacher votre béguin secret pour les costumes de pompier ou de vous adonner à une position qui ne vous procure aucune sensation. Les couples d’aujourd’hui mettent leur désir à nu, à défaut de s’effeuiller.

Si les Françaises commencent à se sevrer de sexe, c’est peut-être parce qu’elles ont arrêté de faire tomber la culotte pour accomplir le fameux « devoir conjugal ». À cheval sur le consentement, elles ne se gênent plus pour dire « non ».

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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