Chlamydia, gonorrhée, syphilis… les infections sexuellement transmissibles (IST) connaissent ces dernières années une vraie recrudescence, en particulier chez les moins de 30 ans. Bien que la plupart se soignent, elles peuvent laisser des séquelles. Ce n’est donc pas une menace à prendre à la légère. Il est plus que jamais important de s’informer pour mieux s’en prémunir. À bas les préjugés, aujourd’hui on fait le point.
1 – Les IST ne s’attrapent pas par voie orale
Ce n’est pas parce que les deux sexes ne sont pas en contact que vous êtes hors d’atteinte. Trop de personnes pensent encore qu’il n’y a aucun risque à avoir des rapports oraux. Or, c’est totalement faux. Bien que ce soit moins probable qu’avec les rapports vaginaux ou anaux, il est quand même possible d’attraper une IST en faisant une fellation ou un cunnilingus.
On ne vous apprend rien en vous disant que des liquides sont sécrétés lors de ces rapports. Ceux-ci peuvent potentiellement contaminer votre partenaire. Dans le doute, mieux vaut utiliser un préservatif, ou une digue dentaire lors de cunnilingus ou d’anulingus.
2 – Elles sont rares aujourd’hui
On a un peu trop tendance à considérer les infections sexuellement transmissibles comme des maux appartenant à un autre temps. Il est vrai qu’elles avaient pratiquement disparu dans les années 1990. Néanmoins, depuis l’apparition des traitements contre le VIH, une sorte d’insouciance s’est emparée des foules et les statistiques ont de nouveau augmenté.
Eh oui, le VIH n’est pas la seule IST à sévir. Selon les données de SpF, entre 2017 et 2019, le nombre de personnes testées positives à la chlamydia a augmenté de 29 %. En résumé, non, les maladies vénériennes ne sont pas une page de l’histoire définitivement tournée.
3 – Vous le sauriez forcément si vous ou votre partenaire aviez une IST
Il est temps de se sortir de la tête l’adage qui dit que « pas de symptômes » équivaut à « pas d’infection ». On imagine souvent à tort que les IST sont facilement identifiables. Mais c’est faux ! Ce n’est pas parce que vous êtes atteint.e que des pustules ou autres vont se mettre à pousser partout sur votre corps. La gonorrhée, la chlamydia et même les papillomavirus ont notamment parfois des formes asymptomatiques.
Une personne peut ainsi rester porteuse non déclarée pendant des mois voire des années laissant derrière elle plein de nouveaux.elles contaminé.e.s. Au-delà de ça, certaines IST peuvent se révéler assez graves si elles ne sont pas prises en charge. Par exemple, la chlamydia peut rendre stérile.
4 – Une prise de sang suffit à écarter tout risque
Vous venez de faire une prise de sang pour vérifier que vous n’aviez pas d’IST. C’est bien, mais c’est uniquement un premier pas. En réalité, le check up est encore incomplet.
La chlamydia et le gonocoque, par exemple, ne se dépistent que par prélèvement local, c’est-à-dire urinaire, buccal ou anal. Il vous reste donc à cocher la case « faire pipi dans un petit pot » pour pouvoir être 100 % tranquille.
Bon à savoir : pour effectuer un dépistage, vous pouvez vous faire prescrire les examens par un.e professionnel.le de santé ou le faire gratuitement dans le Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD), les Centres de Planification Maternelle et Infantile (PMI), les Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) et les Centres de planification ou de Planning familial.
5 – Seules les personnes qui ont beaucoup de partenaires sexuel.le.s attrapent des MST ou des IST
Si des personnes un peu fermées d’esprit vous ont fait croire qu’avoir une vie sexuelle « libérée » allait de pair avec les IST, ces personnes avaient tort. Que vous ayez un.e ou cinquante partenaires sexuel.le.s, le risque est le même. L’important est de se protéger.
Comme vous l’aurez compris, il n’y a pas de risque 0. Les infections sexuellement transmissibles n’arrivent pas qu’aux autres. Il est donc important de se protéger avec un préservatif (ou une digue dentaire) et de se faire dépister régulièrement afin d’éviter les déconvenues.