Le deuxième volet de l’étude internationale réalisée par l’Ifop pour la société The Poken Company a dévoilé qu’en France, les femmes assumaient de plus en plus se masturber. Le tabou sur l’onanisme se lèverait ainsi petit à petit ! En parcourant ce rapport, on remarque également une hausse de la consommation de « supports d’excitation » (sextoys, pornographie) chez les femmes. Néanmoins, elles restent moins nombreuses à se masturber que leurs voisines européennes, et surtout les inégalités de sexe persistent dans la masturbation. Décryptage.
Les Françaises se masturbent plus et… l’assument de plus en plus !
Bonne nouvelle ! Non seulement les Françaises se masturbent plus qu’avant, mais en plus, la honte liée à la masturbation féminine est en chute libre. En 2021, plus des trois quarts des Françaises (78 %) admettent s’être déjà masturbées au cours de leur vie, ce qui représente une hausse de 4 points par rapport à 2016 (et de 59 points par rapport à 1970). C’est ce qu’a dévoilé le second volet de l’étude de l’Ifop, réalisée pour la société The Poken Company, et publiée le 17 septembre dernier.
Cette étude a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 5 025 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en Italie, en Espagne, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. La première partie de cette étude expliquait que les Françaises étaient moins épanouies avec leur(s) partenaire(s) que le reste des Européennes, sous la couette comme en amour. Quand elles sont seules, c’est visiblement bien différent.
Une hausse générale, qui coïncide avec la crise sanitaire
La crise sanitaire aurait-elle été une période propice aux plaisirs solitaires ? C’est ce que l’on pourrait penser au regard des résultats de cette enquête. En effet, la hausse notable (+ 15 points en 4 ans pour la France) de la pratique régulière de la masturbation est allée de pair avec la crise du Covid-19. Et cette augmentation ne concerne pas uniquement la France : la tendance est aussi constatée en Italie, en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni.
En faisant la moyenne de tous ces pays, la proportion de femmes s’étant déjà masturbées au moins une fois est de 80 %, (contre 77 % en 2016). Cependant, les Françaises (56 %) sont, après les Italiennes (49 %), celles qui se masturbent le moins souvent, en comparaison aux Britanniques (65 %) ou aux Espagnoles (70 %).
« Un recours de plus en plus décomplexé à la pornographie et aux sextoys »
L’enquête a également découvert que les Européennes avaient une « autonomie croissante du plaisir féminin et un recours de plus en plus large et décomplexé à la pornographie et aux sextoys ». Pour la pornographie, de plus en plus accessible sur les sites de streaming depuis une quinzaine d’années, 47 % des femmes y ont accédé au moins une fois (+5 points depuis 2016). En France, ce sont 50 % des femmes qui annoncent avoir déjà regardé des vidéos pornographiques sur des sites X (+7 points depuis 2016).
« Contrairement à certains clichés longtemps véhiculés sur le sujet, la consommation de pornographie n’est pas qu’une affaire d’hommes. En France comme dans les autres grands pays européens, le nombre de femmes ayant déjà goûté à ce genre cinématographique est en hausse constante depuis plusieurs années », explique en ce sens François Kraus, responsable du pôle genre, sexualités et santé sexuelle de l’Ifop.
L’enquête a également remarqué une augmentation de l’usage des sextoys. Près d’une Française sur deux a admis avoir déjà utilisé un vibromasseur : en 2012, elles n’étaient que 37 %. Ici, la banalisation du plaisir solitaire est également à lier à un accès de plus en plus facile à des objets de stimulation physique.
« Loin d’avoir vu leur usage exploser durant la crise Covid-19, les sextoys semblent plutôt suivre un lent et continu processus de banalisation au même titre que d’autres objets de stimulation physique (ex : lubrifiants, huile de massage…) susceptibles d’agrémenter la sexualité des femmes en solo ou en duo », relativise François Kraus.
Les hommes se masturbent toujours plus que les femmes
Malgré la hausse de la masturbation chez les femmes, elle se maintient comme une habitude presque universelle chez les hommes (95 % contre 78 %). Et les femmes pratiquent l’onanisme de manière beaucoup moins fréquente que la gent masculine :
« Seuls 20 % des femmes se masturbent au moins une fois par semaine, contre 50 % des hommes »
Malgré tout, cette étude internationale réalisée par l’Ifop pour la société The Poken Company reste positive sur les évolutions du fossé masturbatoire. François Kraus note que l’essor de la masturbation chez les femmes apparaît comme « très significatif de l’évolution du rapport des femmes au sexe, et notamment de l’idée qu’une sexualité motivée uniquement par la recherche du plaisir n’est pas l’apanage des hommes ».
Des progrès à suivre de près, car sur la sexualité féminine, les inégalités comme les tabous persistent.
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