La prostate, organe masculin aussi petit qu’une noix, est à l’origine de grands plaisirs. Pourtant, cette partie du corps est en proie à de nombreux clichés. Intimement liée aux pratiques homosexuelles et régulièrement présentée sous l’angle tragique du cancer, la prostate est longtemps restée en marge des rapports hétérosexuels.
Mais les hommes modernes, de plus en plus aventureux, commencent à s’intéresser à cette zone bien cachée de leur corps pour expérimenter des sensations renversantes. Le culte de la pénétration féminine s’efface au profit de découvertes qui resteront certainement dans les annales… L’orgasme prostatique n’a pas à rougir des autres types de jouissance. Voyons ça de plus près.
La prostate, un organe mal représenté
Lorsque la prostate est exposée au grand jour, elle s’accompagne régulièrement d’un message d’ordre médical, rappelant l’importance du dépistage. Ses seuls moments de gloire se résument à des campagnes, certes nécessaires, mais assez anxiogènes. Si la prostate endosse cette sombre image, ce n’est pas pour rien. Elle est la principale cause de cancer chez les hommes.
Au total, 1,3 million sont diagnostiqués chaque année. Mais grâce au progrès scientifique et aux recherches de longue haleine sur le sujet, le taux de guérison est élevé. Malgré cette évolution notable, dans l’imaginaire collectif, cette glande reste un nid à problèmes. D’où la méfiance qu’elle suscite.
À quoi sert-elle au juste ?
Cette glande, aussi polémique que le clitoris, souffre d’une mauvaise réputation, principalement car elle reste mystérieuse. Positionnée sous la vessie, elle occupe pourtant une fonction importante. Sans elle, ces messieurs n’auraient pas le vaste privilège d’éjaculer et de savourer cette vague de frissons si délectable.
En effet, elle participe à hauteur de 30 % à la formation du sperme. La prostate est aussi pourvue de multiples terminaisons nerveuses. En la stimulant, on touche une corde sensible jusqu’alors bien gardée. Zone érogène inexplorée par principes et par constructions hétéro-normées, la prostate abrite un incroyable potentiel sexuel.
Pénétrer dans une zone longtemps défendue
La pénétration anale est loin d’être une exclusivité homosexuelle. Cette voie d’accès au 7e ciel est ouverte à toutes personnes possédant une prostate. Mais prendre ce chemin n’est pas au goût de tous. À tort ! Si le point G est le but ultime de la jouissance féminine, le point P, lui, a encore de la route à faire, surtout dans les mentalités.
Chez de nombreux hommes, l’anus est une porte scellée à double tour. Dès qu’on s’approche de ce périmètre, les warnings « défense d’entrer » se mettent en alerte dans les esprits. Pour cause, cette pénétration inversée met le doigt sur des représentations sexuelles « non conventionnelles ».
Depuis la nuit des temps, on vante la pénétration comme un « devoir masculin » voire comme un acte de domination sur la femme. Les films pornographiques sont les premiers à véhiculer cette conception limitée et routinière des rapports hétéros. En changeant cette norme ultime, héritière tenace du patriarcat, un homme hétérosexuel voit tous ses codes de référence perturbés.
Le simple fait d’avoir envie de se faire pénétrer, sans être gay, est directement refoulé, car considéré comme « anormal » pour la société. Les barrières sont donc surtout mentales. L’orgasme prostatique est loin d’être honteux ou illégitime, c’est une manière comme une autre de prendre son pied (avec encore plus d’intensité) ! Et la pratique compte de plus en plus de fidèles.
Une ère post-covid libératrice
Les Français.es en ont par-dessus la jambe des rapports habituels dictés par la conformité. Et ça se ressent aussi sur la toile. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les comptes qui esquissent un nouveau visage de l’intimité, beaucoup plus expressif et épanoui. Que ce soit jemenbatsleclito, jouissance.club ou encore lecul_nul, les tabous sexuels peuvent trembler… Ces espaces décomplexés 2.0 ne sont pas les seuls à débrider les esprits. La Covid-19 et l’effet #MeToo ont aussi permis de rafraîchir les regards sur les pratiques sexuelles.
D’après une enquête IFOP publiée en septembre 2021, 22 % des femmes ont déjà pénétré l’anus de leur partenaire avec un doigt, 17 % avec la langue et 13 % avec un objet. L’orgasme prostatique se démocratise doucement, mais sûrement. Les hommes semblent enfin se réconcilier avec cette glande, laissée dans l’ombre durant de nombreuses années.
Orgasme prostatique, mode d’emploi
La prostate a plus d’une corde à son arc. Pour la solliciter, la pénétration n’est pas forcément nécessaire. Des pressions légères sur la partie lâche située entre les testicules et l’anus peuvent servir de mise en bouche pour les personnes qui auraient quelques appréhensions.
Comme chaque première fois, cette pénétration inédite peut se révéler intimidante et stressante. Comme dans chaque cas de figure, la détente est gagnante. Plus vous serez relaxé et confiant, plus la pénétration sera agréable. La délicatesse est donc de bon augure ! En version manuelle, le toucher rectal doit intervenir comme un massage et non comme un forçage.
Les sextoys, des alliés pour un plaisir décuplé
Si cette première option vous met mal à l’aise, les sextoys peuvent être d’une aide précieuse, surtout lorsqu’on débute. Seul ou en duo, leurs formes souples et douces ne font qu’un avec vos courbes anales. Cette sollicitation euphorisante se contrôle à votre guise ! Voici un petit panorama des meilleurs joujous pour culminer au point P :
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2 – Vibromasseur prostatique 3.0, LELO
3 – Vibromasseur prostatique Melt, Amorelie
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