Les douleurs vaginales aussi appelées dyspareunie peuvent transformer les rapports sexuels en véritable épreuve de torture. Ce qui est censé apporter du plaisir ne cueille alors que des inquiétudes. Problème psychologique, réaction allergique, particularité anatomique… les rapports avec pénétration douloureux trouvent toujours une explication plus subtile. Ces sensations d’inconfort, régulièrement sous-estimées, en disent parfois long sur notre corps. La preuve par 8.
1 – Un manque de lubrification
Le manque de lubrification n’est pas forcément le signe d’une absence de désir. Cette sécheresse vaginale, qui concerne par ailleurs 25 % des femmes bien avant la ménopause, peut provenir de changements hormonaux dus à la pilule ou la prise de certains médicaments. Cependant, il existe deux types de sécheresse intime : celle qui est permanente et celle qui s’esquisse seulement pendant les rapports.
Dans les deux cas, ce manque d’humidification naturelle crée une sensation désagréable de tiraillement au fil des va-et-vient. Chaque mouvement de bassin du partenaire s’accompagne d’un accroc. Et c’est tout sauf excitant. Pas question de faire du forcing si l’entrée est complètement impraticable. En revanche, pour apporter confort et souplesse, il est possible de confier son intimité aux lubrifiants. Ils se préfèrent green à base d’eau, sans parfums ni glycérine. Certaines plantes, riches en phytoestrogène, comme le soja, la sauge ou le lin peuvent aussi faire pleurer le vagin à chaude cyprine.
2 – Une infection de la vulve ou du vagin
Les infections de la vulve ou du vagin sont parfois indolores dans les gestes du quotidien. Cependant, lorsqu’un chibre toque à cette porte, elles s’enflamment et se montrent impitoyables. La pénétration sonne alors comme un tir à bout portant. Ces douleurs vaginales, seulement ravivées pendant le sexe, peuvent donc extérioriser des maux plus profonds. Il peut s’agir d’une IST, d’une MST, d’une maladie pelvienne inflammatoire ou d’une vaginite.
En général, les affections vaginales s’accompagnent de pertes odorantes à l’aspect anormal, de démangeaisons, de rougeurs et de sensations de brûlure. Pour éviter les risques de récidives et se perdre dans le corps de son partenaire sans crainte, il est recommandé de faire des tests gynécologiques réguliers.
3 – Une réaction allergique
Si, au premier abord, les jouets vibrants, les lubrifiants et les préservatifs sont censés rassurer ou sublimer les rapports, ils peuvent également faire l’effet inverse. C’est le cas lorsque les allergies s’en mêlent. Les douleurs vaginales trouvent aussi leur origine dans les détails.
Le latex, par exemple, est susceptible de créer une réaction cutanée, une forte toux et un larmoiement s’il y a déjà une sensibilité allergique. Problème : une fois que l’allergie est installée, c’est mission impossible pour la déloger. Heureusement, il existe des matériaux plus respectueux et accueillants que le latex. En ce sens, le silicone médical et le polyisoprène sont particulièrement appréciés.
4 – Un stress accru
Pression professionnelle, tensions familiales, examens en approche, problèmes financiers… lorsque le stress pointe le bout de son nez, la libido est en chute libre. Le corps sécrète alors des neurotransmetteurs hormones de danger et se met en « indisponibilité » pour se « protéger ». Toutes les artères situées aux extrémités du corps se ferment, y compris celles qui jalonnent la zone génitale. Malgré toutes les sollicitations possibles et imaginables, le vagin restera clos.
Au-delà de cette réponse physiologique, le stress mène à un état de vigilance incompatible avec le lâcher-prise. Le corps sera donc totalement hermétique au bien-être habituellement procuré par les mains vagabondes du partenaire. Le stress grille la priorité à l’excitation, diminue la lubrification naturelle et cause indirectement des douleurs vaginales.
5 – L’absence de préliminaires
Prendre le chemin direct sans faire de détour par les zones érogènes est complètement contre-productif. Le sexe n’est ni une course de rapidité ni un marathon. D’ailleurs, en faisant l’impasse sur les préliminaires, le corps de la femme sera difficile d’accès. Cette négligence est une insulte à l’érotisme, mais pas que.
Les femmes, qui ont un plaisir moins « mécanique » que les hommes, ont besoin de plus qu’un simple baiser pour se préparer à l’acte. Selon les chiffres, les préliminaires devraient même durer 20 minutes pour vraiment mettre le vagin en émoi. Plus ils sont langoureux et plus ils suscitent le désir. À l’inverse, sans ce prélude sensuel, l’intimité sera encore « endormie », ce qui impliquera inévitablement des douleurs vaginales.
6 – Des tensions dans le couple
Contrairement à ce que prétendent les croyances, les conflits de couple ne se règlent pas sur l’oreiller. Faire l’amour après une dispute toute fraîche ou une querelle non résolue a plutôt tendance à pousser les corps dans leur retranchement. Comme l’explique le docteur Gérard Leleu au média Le Progrès : « on ne peut pas offrir son corps à l’autre lorsqu’on est en conflit, lorsqu’on a du ressentiment, que l’on dévalorise l’autre ou qu’il nous dévalorise ».
Les tensions sont d’ailleurs l’antithèse même de l’excitation. Elles instaurent un climat froid et hostile, peu propice aux étreintes. Les douleurs vaginales se hissent alors en dommage collatéral de ces rapports glacés. Même son de cloche lorsque le sexe mute en devoir conjugal. Il ne sera ni authentique, ni instinctif, mais plutôt anxiogène. Forcément, le vagin en subira les conséquences.
7 – Un utérus rétroversé
L’utérus rétroversé n’est pas une pathologie dramatique, seulement une particularité anatomique. Au lieu d’être couché à l’horizontale près de la vessie, l’utérus tire vers le rectum et se dresse à la verticale. Si cette déviation de l’utérus n’est pas toujours handicapante dans les rapports, elle peut solliciter quelques douleurs vaginales.
Certaines positions telles que la levrette qui induisent une pénétration presque maximale deviennent alors plus gênantes. Il suffit de piocher dans la bible sexuelle du Kama Sutra pour trouver des variantes moins intrusives. L’Andromaque semble être un bon compromis puisque c’est la femme qui contrôle le mouvement.
8 – Le signe de problèmes plus sérieux
Les douleurs vaginales peuvent également se faire la voix de maladie plus contraignante et invalidante. Elles font partie des symptômes d’alerte du vaginisme par exemple. Souvent hérité d’un traumatisme passé, le vaginisme entraîne une contraction musculaire involontaire du vagin. C’est un automatisme ou plutôt un réflexe de défense pour se barricader contre les rapports sexuels.
Le vaginisme résulte d’une peur d’anticipation intense. Autre piste : l’endométriose. Les douleurs vaginales traduisent alors une inflammation, typique de cette maladie chronique.
Les douleurs vaginales, rendues « normales » par la société, prennent racine pour de multiples raisons. Cependant, si un rapport avec pénétration devient insoutenable, nul besoin d’aller jusqu’à sa conclusion. Mieux vaut abréger les ébats et ouvrir le dialogue avec son partenaire.