Si parler de sa sexualité avec son.a partenaire semble naturel, aborder les questions de maladies sexuelles à son entourage met mal à l’aise de nombreuses Françaises. Parler d’infections sexuellement transmissibles (IST) et de maladies sexuellement transmissibles (MST) est tabou pour 29 % des 34-54 ans, selon une étude menée par Yougouv le 2 mars 2022 auprès de 453 femmes. Zoom sur les chiffres clés des tabous sexuels féminins en France.
Les femmes complexées par leur santé sexuelle
Si 97 % des femmes osent davantage exprimer leurs désirs sexuels, selon un sondage Ipsos, aborder les problèmes de santé sexuelle, reste encore très tabou pour elles. Selon cette étude Yougouv, 46 % des Françaises – 1 femme sur 2 – ont du mal à se confier à leur entourage sur leur santé intime et trouvent cela difficile.
On apprend également que les tabous autour de la santé sexuelle concernent principalement les IST, les MST, la grossesse, l’avortement, les règles, l’endométriose, la contraception et la ménopause.
Les IST le grand tabou des femmes de 34-54 ans
Les infections sexuellement transmissibles représentent le plus grand tabou en santé sexuelle pour 24 % des femmes interrogées et 29 % pour les 34-35 ans. Mais pour les 18-34 ans, la véritable gêne est autour des questions de grossesse et d’avortement. 23 % d’entre elles se sentent ainsi gênées d’en parler, selon cette étude Yougouv.
« La promulgation de la loi Veil sur le droit à l’avortement a 47 ans. Malgré tout, la crainte d’aborder des sujets aussi délicats et de se faire juger est toujours bien présente chez les jeunes générations. Et même après une décision mûrement réfléchie, de nombreuses femmes peuvent ressentir différentes formes de détresse suite à l’avortement. Cela est notamment lié à notre système de valeurs, à la pression sociale, mais aussi fortement aux histoires de vie individuelles. (…) », explique le Dr Maxime Cauterman, spécialiste en santé publique et médecine sociale et Directeur médical chez Livi
L’endométriose encore tabou, même si plus visible
Si la parole se libère de plus en plus au sujet de l’endométriose et que des investissements sont faits pour améliorer la recherche et la prise en charge, il n’en reste pas moins que 15 % des femmes trouvent cela tabou d’en parler. Cette maladie, qui touche entre 2 et 4 millions de femmes en France, est classée en 4e position derrière les IST (24 %), les problématiques liées à la grossesse et l’avortement (20 %) et les règles (15 %).
La téléconsultation pour libérer la parole
Si cette étude révèle qu’une Française sur deux a du mal à se confier à son entourage au sujet de sa santé sexuelle, 47 % d’entre elles estiment que la téléconsultation serait un bon moyen pour lever les inhibitions à parler de sujets intimes.
La sexualité n’est pas obligatoire et elle ne doit pas répondre à des normes. La façon dont elle s’exprime et dont elle est vécue, est personnelle et unique. En ce sens, faire bouger les esprits, libérer la parole et adopter le réflexe dépistage est essentiel.
À l’heure où 11 millions de Français.es sont touché.e.s par des déserts médicaux et où les prises de rendez-vous prennent énormément de temps, la prise en charge des patient.e.s en téléconsultation semble ainsi plébiscitée par nombre de professionnel.le.s et patient.e.s, pour libérer la parole et avoir accès aux soins.