Sexualité : les filles ont-elles les cartes en main ?

À quoi ressemble la sexualité des jeunes femmes en 2020 ? A-t-elle évolué avec le temps ? Les filles sont-elles plus libres et libérées aujourd’hui qu’hier ? C’est pour répondre à ces quelques questions que le collectif de femmes Les Nanas d’Paname et le laboratoire Terpan ont lancé un vaste sondage auquel 1200 femmes âgées de 18 à 25 ans ont accepté de répondre. Première fois, orgasme, règles, masturbation, contraception, aucun sujet n’a été oublié. Voici les chiffres !

Un premier rapport sexuel loin d’être un moment inoubliable pour les filles

Elle n’échappe pas aux clichés et aux idées reçues… La première fois est parfois loin d’être un moment idyllique pour les jeunes femmes. Les résultats de ce sondage semblent aller dans ce sens. L’âge du premier rapport tout d’abord se situait entre 16 et 17 ans pour 40 % des sondées et entre 14 et 15 ans pour 22 % d’entre elles. Un âge qui reste donc relativement stable par rapport à leurs aînées.

Lors de ce premier rapport sexuel, 95 % des filles affirment ne pas avoir eu d’orgasme. 44 % l’expliquent par le fait de s’être senties trop stressées. 35 % parce que le rapport sexuel s’est finalement révélé douloureux. 33 % parce que leur partenaire a été trop brusque. Et 12 % parce qu’il semble avoir été trop rapide. Leur première fois est donc loin de laisser un souvenir impérissable aux jeunes filles.

Une sexualité qui met parfois des années à être appréhendée

Après cette première expérience, les choses ne s’améliorent pas forcément en quelques rapports sexuels pour les jeunes femmes. Si 54 % des jeunes filles ont connu leur premier orgasme à 18 ans ou plus, 13 % des sondées avouent n’en avoir jamais eu. 14 % d’entre elles confient même souffrir de douleurs à chaque rapport.

25 % expliquent cette difficulté à atteindre l’orgasme par une certaine passivité de leur part quand 29 % d’entre elles affirment que le rapport sexuel est à chaque fois à sens unique. Les sondées sont pourtant 87 % à parler librement de sexe avec leur partenaire. Et 88 % d’entre elles assurent même que ce dernier est à l’écoute de leurs besoins.

Des chiffres qui nous rappellent que la découverte de son corps peut s’étaler sur de nombreuses années pour ne pas dire sur toute une vie pour une femme. Il n’est ainsi pas si simple de savoir comment prendre du plaisir et encore moins comment atteindre l’orgasme. La masturbation est alors une bonne façon d’explorer sa sexualité. Et ça tombe bien, car une majorité des sondées s’adonnent à cette pratique.

La masturbation : une pratique courante pour 9 sondées sur 10

Longtemps vécue comme un plaisir coupable, la masturbation semble aujourd’hui être rentrée dans les mœurs. 89 % des jeunes filles interrogées avouent ainsi la pratiquer. C’est plus de 4 fois plus qu’il y a 50 ans !

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?VIVA LA VULVA ? . . Le mois dernier, @nana_france frappait fort avec sa nouvelle campagne  intitulée "Viva la vulva". Le sang bleu ? C'est fini. Le spot tv révolutionne et met à bat les tabous sur les règles. ? . Aucun discours prônant les vertus anti-fuite ou anti-odeur du produit, mais simplement ce qui est : une serviette hygiénique, tâchée de sang rouge. Dans un désir de décomplexion, la marque célèbre également fièrement le sexe féminin à travers des objets le représentant. Une première en France, et il était temps ! ✨ . Mais cette campagne n'a pas eu le même écho chez tous les téléspectateurs. Depuis la diffusion, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel aurait reçu plus d'un millier de plaintes pour caractère choquant. Pire ? La « Pétition contre la pub Nana 2019 » a été mise en ligne et avoisine déjà les 10 000 signatures.✍️ . Les réseaux sociaux n'épargnent pas non plus la marque, la preuve en est avec les propos de cette internaute sur Twitter : "La Pub Nana est hallucinante de connerie ! Aaaah il faut montrer des chattes parce qu'il faut plaire aux féministes qui trouvent que se balader avec du sang de règles plein le pantalon c'est génial et révolutionnaire ! L'intimité, la pudeur, ça vous parle ou pas ?" ? . Preuve réelle que si des vulves en origami choquent autant, il y a encore du chemin à parcourir. Nous, on dit bravo Nana ! ? . ? : @mydearvagina . #lesnanasdpaname #vivalavulva #menstruations #pub #lesangcestrouge

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Une bonne nouvelle quand on sait que les jeunes filles sont 86 % à avoir des orgasmes en se masturbant dont 78 % à chaque masturbation. Cette pratique est ainsi essentielle pour découvrir son corps, le plaisir et sa sexualité.

Et si 45 % des sondées s’y sont essayées pour la première fois entre 13 et 14 ans, 24 % ont dû attendre 18 ans ou plus pour la découvrir. Côté fréquence, 35 % avouent se masturber tous les deux ou trois jours quand 26 % ne s’y adonnent qu’une à deux fois par mois.

La génération porno ?

Les filles sont-elles surexposées comme on le pense parfois aux vidéos pornographiques ? La réponse est oui, sans aucun doute. 87 % des filles interrogées avouent ainsi avoir déjà vu un film porno. La majorité d’entre elles (30 %) a visionné sa première vidéo entre 13 et 14 ans, 23 % l’ont fait entre 15 et 17 ans quand 22 % ont attendu 18 ans et plus pour le faire. Mais 2 % d’entre elles auraient visionné leur premier film avant leurs 12 ans !

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« Seulement 22% des femmes françaises se trouvent, ou du moins, s’estiment “jolies” selon Naturavox. Un chiffre qu’on ne peut pas ne pas citer aujourd’hui à l’ère du bodypositivisme.⁠ Toujours très exigeantes envers elles-mêmes, les femmes affrontent les standards de la française “mince et branchée”. Pays de la mode et du luxe, ces principes viennent avec leur lot d’idéaux féminins et de la minceur. Des normes esthétiques qui poussent donc les femmes et les Françaises à un plus grand désir de perfection.⁠ Mais la beauté doit-elle s’identifier uniquement à la silhouette, se quantifier par l’IMC ou se comparer à ces standards de beauté ?⁠ Avant, la femme parfaite avait des formes et ne ressemblait en rien à la femme parfaite d’aujourd’hui. Comme la société et les moeurs, les mentalités évoluent.⁠..⁠ ⁠ C’est pour cette raison qu’il ne faut jamais oublier que tout est question d’acceptation de soi. ⁠ Donc toi qui lis ce post aujourd’hui, tu es parfaite comme tu es et n’essaye pas de changer pour ressembler à quelqu’un d’autre. Parce que tu es maîtresse de ta beauté et toi seule pourra décider si tu veux être plus belle que Beyoncé. ? ⁠»⁠ ? @_pelillosalamar_⁠ ? @lesnanasdpaname⁠ .⁠ .⁠ .⁠ #thebodyoptimist #bodypositive #loveyourself #bodyacceptance #women #womenbody #feminist #onveutduvrai⁠

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Autre chiffre à avoir retenu notre attention, 36 % des sondées ayant déjà été exposées aux films porno affirment que cela a une influence sur leur sexualité. S’il ne s’agit pas de la majorité des jeunes filles, on peut tout de même s’interroger sur ce pourcentage, la pornographie mettant souvent en avant une représentation violente et stéréotypée de la sexualité féminine. On aimerait alors savoir dans quelle mesure cela les impacte.

Préservatif et règles : une histoire compliquée

Faire l’amour pendant ses règles reste encore tabou pour de nombreuses femmes. 31 % des sondées avouent ainsi s’abstenir sexuellement pendant cette période alors que pour 77 % le désir sexuel est plus fort à ce moment-là. 31 % trouvent cela répugnant quand pour 14 % le problème vient plutôt du partenaire qui n’aime pas ça.

Côté contraception, les choses peinent encore à évoluer. Lors de leur premier sexuel, 82 % des jeunes filles n’avaient pas de préservatif car dans 71 % des cas, c’est le partenaire qui en avait. Les hommes semblent ainsi encore « responsables » de l’achat du préservatif. Et dans 39 % des cas, les jeunes filles l’expliquent par la timidité ou la honte qu’elles ont à en acheter.

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THE POWER OF BLOOD? . . “Les règles, ce n’est pas crade : c’est juste naturel.” Camille de @jemenbatsleclito . “Le meilleur moyen de combattre un tabou, c'est d'en parler.” Justine de @sang.sations . Elles en ont assez ! 12 femmes fortes cassent les codes et montrent ce qui est généralement passé sous silence: les règles. . Leur mot d’ordre avec @care_france et @lesnanasdpaname: #RespectezNosRègles. ? . Sang, fleurs, paillettes: chaque femme doit pouvoir se réapproprier ce phénomène naturel avec fierté et en toute liberté. ✨ . “On ne m’avait expliqué que faire de mes draps tachés. Pendant une année je les ai cachés. Maintenant c’est la honte que j’ai abandonné." @rosaliedebesse . “C'est à ce moment que je me sens femme-forte.” @marion_brocard . ?: @chloebonnardphoto ? @dadalacoloc chez @kellybessis . . #lesnanasdpaname #care #respecteznosregles #menstruations #thepowerofblood #girls

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Le préservatif féminin quant à lui peine encore et toujours à trouver son public. 90 % des jeunes femmes connaissent son existence mais 95 % d’entre elles ne l’ont jamais testé. 70 % aimeraient malgré tout l’essayer. Le préservatif reste quoiqu’il arrive un contraceptif « imparfait » aux yeux de certaines jeunes filles puisque plus d’1 sondée sur 4 estime qu’il est un frein à l’orgasme. Contrairement aux autres méthodes de contraception populaires que sont la pilule et le stérilet, il a pourtant l’avantage de protéger à la fois des grossesses non désirées et des maladies et infections sexuellement transmissibles.

Là encore, ne l’oublions pas, découvrir la méthode de contraception la plus adaptée à ses besoins peut prendre bien des années. Sans compter que tout comme la sexualité, les circonstances et donc les besoins seront amenés à évoluer.

Contraception, orgasme, masturbation, sexualité… on en parle sur notre forum.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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