Dans le cadre feutré des chambres à coucher, les femmes ne regardent pas seulement « Love Actually » ou « Quand Harry rencontre Sally ». Elles s’encanaillent sur petit écran devant des programmes classés « X ». Sur ces sites pour adultes aux noms explicites, elles n’inscrivent pas les mots clés « sexe romantique », « pétale de rose » ou « prince charmant ». Selon un récent sondage mené par une plateforme d’histoires audio érotiques, elles font des requêtes bien moins sages et recherchent des scènes tantôt bestiales, tantôt buccales. Ces mesdames semblent préférer les pratiques de ce cher « Christian Grey » à celles du doux « Roméo ». Voici donc le top 5 des fantasmes que les femmes veulent voir plus souvent dans le porno. Vous risquez de tomber des nues…
Plan à trois
Les femmes ne consomment pas uniquement des comédies à l’eau de rose. Elles passent aussi leur soirée en compagnie de films pornos, avec la main non pas dans le pot de pop corn, mais sous la culotte. D’après une étude IFOP, les Françaises sont 50 % à frissonner devant des vidéos de sexe et à en faire des « stimulants » réguliers. Contrairement à ce que beaucoup imaginent, les femmes ne se rêvent pas forcement dans les bras d’un chevalier blanc, à se faire effeuiller gentiment. C’est ce que révèle Bloom, un site qui susurre des histoires interdites dans les oreilles de son public. La plateforme a mené une enquête auprès de 300 utilisatrices pour découvrir les fantasmes qui émoustillent les femmes dans le porno. À la surprise générale, le plan à trois caracole en tête avec 77 % de partisanes.
Ce fantasme, souvent associé à la gent masculine, loge aussi dans la tête de ces mesdames. Or, ce n’est pas parce que les femmes réclament des ébats partagés sur petit écran qu’elles sont « prêteuses » dans la vraie vie. L’imaginaire sexuel permet de vivre une sexualité par « procuration », à travers le prisme de la « fiction ». Il permet d’assouvir des envies un peu honteuses ou des plaisirs coupables sans les concrétiser IRL.
« Par exemple, dans un scénario impliquant un plan à trois, on peut se visualiser non seulement désirable, mais aussi compétente pour satisfaire plusieurs partenaires, détaille Nazanin Moali. Cela sert de contrepoids au doute de soi imposé par les attentes de la société », explique Nazanin Moali, psychologue à l’origine du podcast « Sexology » dans les colonnes du Huffpost US
Femmes recevant un « traitement oral »
Parmi les fantasmes dont les femmes souhaitent jouir à travers le porno : les jeux de langue sous la ceinture. Elles veulent que les bouches descendent plus bas et embrassent d’autres lèvres, celles de l’intimité. Elles sont 54 % à apprécier lorsque les caméras s’attardent sur un cunnilingus et font un focus intégral sur le sexe oral. Comme l’explique Nazanin Moali, ce fantasme n’a rien d’inédit. Au contraire, il est intemporel puisqu’il est souvent considéré comme « le geste ultime d’amour et d’acceptation ».
« Pour de nombreuses femmes, cela va au-delà de la simple physicalité, soulignant l’importance de se sentir valorisées et chéries. Ce récit résonne avec la préférence pour un contenu adulte qui accentue les liens émotionnels », analyse la spécialiste
Le sexe oral peut aussi induire une certaine idée de soumission, surtout lorsqu’il n’est pas rendu à l’issue d’un 69. Cette petite gâterie délivrée dans l’entrejambe est synonyme de dévouement et de confiance absolue. Même s’il n’est pas toujours bien exécuté, le cunnilingus favorise la complicité.
Sexe romantique
Lit parsemé de pétales de rose ou de serviette en forme de signe, vêtements retirés délicatement, caresses sensuelles, mots doux… les femmes ont aussi des aspirations fleur bleue. Elles n’aiment pas uniquement les scénarios où les vêtements finissent arrachés. Elles sont d’ailleurs 52 % à apprécier les ébats lents et passionnés qui laissent place au jeu de séduction. Pourtant, dans les films X, les protagonistes sont plus du genre à se balancer des phrases crues qu’à se faire des déclarations. Ils n’attendent pas de rejoindre le matelas pour faire leurs affaires et s’adonnent à un corps à corps sauvage.
Comme le rapporte le Haut Conseil à l’Égalité, 90 % des vidéos en ligne contiennent des violences physiques et sexuelles. À l’opposé polaire des rom-coms, les films X peignent du sexe brutal où les corps sont martyrisés plus que choyés. Le sexe romantique s’inscrit dans les fantasmes que les femmes veulent voir davantage dans le porno. Mais pour l’heure, il est encore absent du répertoire.
Sexe violent consentant
Parmi les fantasmes un peu « inavouables » que les femmes veulent voir dans le porno : le sexe brutal inspiré du BDSM. Visiblement, ce cher Christian Grey n’a pas laissé ces mesdames insensibles avec son artillerie d’instruments à plume, à lanières et à fourrure. Aussi contradictoire que cela puisse paraître le « sexe brutal » arrive ex aequo avec le « sexe romantique ».
Ces mesdames sont en effet 52 % à apprécier les fessées, les menottes et les histoires de « vilaines filles ». À condition que ces pratiques ne soient pas imposées de force, cela va de soi. Cheveux tirés, main sur le cou, bifle… servent régulièrement de fil conducteur dans le script des films X. Cependant, les femmes semblent avoir un penchant pour les chatouilles insoutenables, les mordillages de tétons et les petits coups de martinet. Soit quelque chose de plus « soft ».
Domination
Dans la continuité du fantasme précédent, les femmes sont 50 % à aimer la dynamique dominant-dominé. Ce qui peut paraître assez archaïque et paradoxal au 21e siècle, ère qui prône l’égalité des sexes et qui brandit les godes. Cependant, la sexologue et thérapeute Nicoletta Heidegger donne une explication crédible.
D’après elle, les femmes ont une charge mentale colossale au sein du foyer. Alors elles apprécient lorsque l’homme prend des initiatives sous la couette et mènent cette danse du bassin. C’est la seule activité où elles n’ont pas à donner de directive.
Ces fantasmes que les femmes veulent voir dans le porno sont tantôt prévisibles, tantôt surprenants. Leurs homologues ont sensiblement les mêmes. Toutefois, les femmes cis portent plus d’attention au récit tandis que les hommes se focalisent uniquement sur les images et se fichent de ce qu’il y autour. Quoi qu’il en soit, les fantasmes évoluent au fil des âges…