Le « vanilla sex », ou sexe vanille en français, caractérise la sexualité routinière. Autrement dit les personnes qui se satisfont dans une routine sexuelle douce et sans nouveauté. Face à l’augmentation de conseils pour « booster sa vie sexuelle » et l’omniprésence de la sexualité dans nos sociétés, pas facile d’échapper à la culpabilité d’aimer seulement le bon vieux missionnaire ou le lotus du samedi soir. Or il n’y a aucune honte à aimer cette pratique !
La vanille, c’est le parfum de glace le plus commun, celui que l’on prend parfois par défaut quand on n’a pas trop d’idées devant le glacier. Le terme « Vanilla sex » n’est ainsi pas innocent, mais bien péjoratif, car la vanille est un arôme considéré comme « banal ». L’Urban Dictionnary qualifie le sexe vanille de « relations sexuelles n’impliquant ni rebondissements, ni fétiches ou sado-masochisme ». Le ou la « partenaire vanille » aurait un goût préétabli, peu aventurier, voire pas de goût du tout. Comprenez donc cela par : une pratique sexuelle sans coquinerie (kinky sex), typiquement douce, simple et régulière.
Moralité : le « Vanilla Sex » s’oppose aux rapports BDSM (Bondage, Domination, Sadomasochisme) et à tout l’éventail de positions sexuelles et manières de pimenter ses ébats en couple ou le temps d’un soir. C’est le classique « fellation ou cunnilingus, pénétration, éjaculation/orgasme, dodo ».
Problème : dans l’inconscient collectif depuis la révolution sexuelle des années 70 et l’affolement de notre société consumériste, on a développé une culture sexuelle de plus en plus plurielle et spectaculaire. Faire l’amour, surtout dans le cadre d’un couple établi, équivaut à des ébats mouvementés, de la nouveauté, des surprises… tout le contraire de cette pratique considérée comme routinière, voire même terriblement ennuyeuse.
Preuve en est les nombreux conseils qui pullulent, notamment sur le web, « pour fuir la routine du couple« , pour « pimenter ses ébats », ou encore « décupler ses orgasmes« . Même son de cloche du côté de la littérature, avec par exemple le succès des best-sellers 50 nuances de Grey qui prônent une sexualité décomplexée avec des pratiques toujours plus « insolites ». Sans parler de la pornographie qui a fortement contribué à banaliser les relations sexuelles sauvages, voire violentes.
Cette pratique laisse place aux émotions et à l’intimité
D’un côté la parole se libère donc sur diverses formes de sexualité, et c’est génial, mais d’un autre, les personnes préférant rester dans leurs zones de confort se retrouvent cataloguées, entrainant de la culpabilité à « aimer les ébats doux, routiniers et non sauvages ».
Que les choses soient claires : le « Vanilla sex », et autres pratiques dites « routinières » largement critiquées n’ont rien d’honteuses ! Bien au contraire d’ailleurs : le parfum vanille a l’avantage d’être rassurant et réconfortant ; côté sexualité cela veut dire que l’on connait nos désirs, ceux de son/sa partenaire, ce qui nous fait jouir ou non, nos limites, on se connaît soi-même face à l’autre. C’est très salvateur dans un couple ou pour s’adonner aux « plans d’un soir ».
Cette « sexualité conventionnelle » peut également mettre en avant le romantisme dans le rapport, on se regarde droit dans les yeux, on fait les choses en douceur au rythme de l’autre. Cela donne lieu à une relation qui peut être très passionnelle et sensuelle. « Le sexe vanille peut être spectaculaire s’il est intime et laisse place aux émotions« , explique en ce sens la sexothérapeute Sue McGarvie à Santé Plus Mag.
Toutes les pratiques consenties se valent
Si vous ressentez de la lassitude, une routine sexuelle qui ne vous convient plus, bien sûr que vous pourrez alors varier les positions &Co afin de booster vos ébats. Mais quoi qu’il en soit, il n’y a aucune honte à aimer ou avoir aimé le « vanilla sex » !
« Tous les couples ont tendance à répéter le même enchaînement de pratiques, ce que l’on appelle le même schéma sexuel. Cela ne pose pas de problème si cet enchaînement donne du plaisir aux deux partenaires et leur convient », note Charlotte Tourmente, médecin et sexologue.
Tant que l’on est dans le consentement mutuel, toutes les pratiques sexuelles se valent. Que l’on ait essayé toutes les positions « imaginables » ou que l’on se sente asexuel.le, personne ne devrait être rabaissé.e pour ses préférences en matière de sexualité. Nul besoin de se forcer, de fuir à tout prix la routine, de se mettre la pression… On continue son train-train quotidien et on sort des rails à son rythme, si et seulement si on en ressent l’envie.
Vous connaissiez le « vanilla sexe » ? N’hésitez pas à partager vos impressions, sans tabou, dans le coin sexualité de notre forum !