Force olympique, vertus « bonne mine », bombe protéinée… les croyances qui entourent la semence masculine sont si nombreuses qu’elles encrassent complètement la réalité. Le sperme, geyser blanchâtre qui prend sa source à l’orgasme, est pourtant loin de se cantonner au mythe de la « fontaine de Jouvence ». Cette « petite graine » translucide a encore beaucoup à nous apprendre. Certes, le sujet n’est pas forcément très « alléchant », mais il reste précieux pour la connaissance de soi et du corps humain. Voici donc 6 vérités sur le sperme alias le liquide providentiel.
1 – Chaque éjaculation contient entre 1,5 à 6 millilitres de sperme
Pendant un rapport, la vague de sperme ne passe généralement pas inaperçue. Malgré plusieurs aller-retour aux toilettes, le nectar fertile n’en finit pas de couler. Ça n’a rien d’étonnant puisque la quantité de sperme larguée dans une éjaculation est assez « colossale ». Elle peut aller de 1,5 millilitre à 6 millilitres. Dans les faits, ce chiffre semble peut-être dérisoire, mais il correspond tout de même à l’équivalent d’une cuillère à café. Toutefois, le volume peut varier en fonction de l’hydratation journalière et de la fréquence des rapports.
Au cours de leur vie, les hommes expulsent environ 7,5 litres de sperme. Ils pourraient remplir presque 35 baignoires. C’est une véritable usine. Cependant, tous les hommes ne sont pas égaux face à cette prouesse du corps humain. Certains souffrent par exemple d’éjaculation rétrograde. Cela signifie qu’au lieu d’être dirigé vers la sortie du chibre, le sperme est renvoyé vers la vessie. Une infime quantité de sperme sera alors libérée. Même si les films X ont popularisé l’éjaculation « torrentielle », difficile de « contrôler » ou d’augmenter le débit de son jet naturel. Cette denrée est quasi insaisissable.
2 – La consistance du sperme peut changer d’un jour à l’autre
De manière générale, le sperme a une apparence visqueuse, similaire à de la bave d’escargot (miam). Mais cette texture n’a pas le monopole du pouvoir. Tout se joue dans l’hydratation. Si l’homme a suffisamment bu, la consistance du sperme sera liquide et glissante. À l’inverse, s’il ne s’est limité qu’à quelques verres d’eau, le sperme prendra une forme plus gluante et épaisse. Des petits grumeaux aux allures de tapioca peuvent également apparaître dans le sperme. Là encore, rien de bien alarmant. C’est simplement signe que le processus d’éjaculation n’a pas été complètement achevé en « interne ».
En ce qui concerne la composition, le sperme recense des sécrétions prostatiques, des sécrétions des épididymes et un produit des vésicules séminales. Ce réjouissant cocktail contient de nombreuses protéines, du fructose (comme dans les fruits), des phosphatases acides et de la carnitine. Le mythe qui prétend que le sperme est un jus vigoureux n’est donc pas totalement erroné.
3 – Avaler le sperme n’a aucun bienfait sur la santé
Selon certaines croyances complètement lunaires, le sperme aurait tout intérêt à venir se glisser dans les smoothies du matin. Un infirmier de Los Angeles a même concrétisé l’idée en concoctant un livre de recettes intitulé « La récolte naturelle » où il décline le sperme à toutes les sauces. Pourtant, convertir le sperme en un dérivé de la mayonnaise n’a strictement aucun bienfait. Hormis braquer les papilles, c’est tout ce que ça fera.
Si le sperme est régulièrement vanté comme un substitut des crèmes de beauté ou un booster de vitalité, en réalité, il est insignifiant pour le bien-être. Inutile donc d’en faire un masque de nuit ou de le prendre en shot. Certes, il condense une forte dose de protéines, de sucres et d’oligo-éléments, mais ils sont seulement destinés aux spermatozoïdes. En prime, la quantité microscopique de ces ingrédients est trop faible pour avoir un quelconque « avantage sur la santé« .
4 – Sperme et spermatozoïde sont deux choses différentes
Beaucoup pensent que sperme et spermatozoïdes sont interchangeables. Pourtant, même si l’étymologie prête à la confusion, les deux termes dénotent. Mais ce n’est certainement pas dans les manuels de SVT que cette distinction risque de sauter aux yeux. Pour la petite explication scientifique, le sperme contient 20 % de spermatozoïdes.
Le sperme sert de véhicule aux spermatozoïdes, qui, eux, sont des têtards fertiles. En chiffre, le sperme abrite en moyenne 100 millions de spermatozoïdes par millilitre, soit beaucoup plus que toute la population française réunie. Le travail du spermatozoïde est de féconder l’ovule à l’intérieur du corps d’une femme. Pour y arriver, ils sont transportés par des fluides, qui sont produits par différents organes sexuels masculins. Le sperme, lui, est seulement un « transmetteur ».
5 – Certaines habitudes peuvent affecter sa qualité
Selon une étude publiée dans la revue Human Reproduction Update, la fertilité masculine est en déclin presque partout à travers le globe. La première lecture scientifique rejette la faute sur les nouveaux modes de vie qui induisent consommation de produits ultra transformés, sédentarité, forte utilisation du téléphone et tabagisme accru. En effet, certaines habitudes, en apparence « anodines », sont susceptibles d’altérer la qualité du sperme.
Le simple fait de placer son smartphone près de ses « bijoux de famille » réduirait les échantillons de spermatozoïdes vivants de 9 %. Même constat avec l’ordinateur posé sur le ventre. Croiser les jambes régulièrement, porter des pantalons trop serrés, manger de la malbouffe plusieurs fois par semaine… toutes ces pratiques contribuent à sculpter un sperme « cheap ».
6 – Il peut changer de couleur
Si d’ordinaire, le sperme est plutôt incolore, il peut également revêtir d’autres couleurs, plus frappantes. La teinte du sperme en dit long sur son état. S’il ressort blanc, gris ou clair, c’est bon signe. Ça signifie qu’il est bien « mûr ». En revanche, lorsqu’il tire sur le jaune, c’est qu’il y a peut-être un problème. Cependant, inutile de penser au pire tout de suite. La couleur jaune peut simplement justifier la présence d’urine dans le sperme. Ce phénomène est assez courant quand des rapports ont lieu peu de temps après avoir uriné.
Cette nuance peut également résulter d’une alimentation riche en soufre, à base d’oignons ou d’ail. Elle survient aussi en cas d’abstinence prolongée. En revanche, si cette couleur persiste au fil des rapports, mieux vaut consulter. Elle pourrait traduire une infection urinaire ou de la prostate. Si le sperme bascule dans le rouge ou le brun, là, c’est le signe que du sang s’y est immiscé. Même si l’effet est plutôt spectaculaire, nul besoin de se précipiter sur le 18. Ça peut-être l’héritage d’une partie de jambe en l’air trop bestiale ou d’une réaction « post-opératoire ». Pour écarter tous doutes de MST, il convient tout de même de faire un test.
Le sperme est plus loquace qu’il n’y paraît. Ce coulis intime qui concentre la « vie » a longtemps été élevé en « force supérieure ». Mais rappelons que ces mesdames aussi sont dotées d’un appareil tout aussi prodigieux.
