Les applis de rencontre, même si elles ne font pas l’unanimité, sont peu à peu devenues un élément essentiel de l’amour version 2.0. Est-ce pour le meilleur ou pour le pire ? On fait le point sur les pour et les contre du phénomène.
Swiper à droite à la recherche du/de la prince.sse charmant.e : une pratique en vogue
Depuis les confinements et la pandémie, les applis de rencontre ont tout simplement fait boom. Quand votre ami.e bégaie alors que vous lui demandez où il/elle a rencontré ce nouveau rencard, pour finir par répondre timidement « c’est un.e ami.e d’un.e ami.e », vous pouvez en être certain.e, c’est un match tout droit sorti de Tinder, Fruitz, Bumbl, Happn ou autres applications.
Un sondage de l’IFOP indique qu’en décembre 2020, un tiers des Français.es était inscrit sur une de ces applis. Autant dire que cela commence à faire pas mal de monde. Le principe est simple. Plusieurs profils se succèdent. On swipe à gauche pour dire non, à droite pour indiquer que l’on est intéressé.e. Les utilisateur.rice.s Français.es engrangeant ainsi près de 45 millions de swipes chaque jour.
Applis de rencontre : un environnement souvent pointé du doigt comme toxique
S’il est indéniable que le phénomène fait des heureux.ses en facilitant les rencontres dans un contexte post-pandémie où la vie sociale a eu du mal à reprendre son envol, beaucoup pointent du doigt les applis de rencontre comme un environnement toxique. La journaliste et podcasteuse Judith Duportail en a même fait un livre intitulé L’amour sous algorithme. Aussi adapté en documentaire l’hiver dernier, son enquête explique que Tinder, et la plupart des autres applications, sont avant tout des « business model construits sur notre désarroi, notre solitude ».
Les applis de rencontre n’étant pas des oeuvres caritatives, leur but est que ses utilisateur.rice.s restent le plus de temps possible. Il est donc à leur avantage que les matchs n’aboutissent pas de suite. L’algorithme est fait de telle sorte que les profils les plus compatibles arrivent un peu plus tard. Cependant, face aux robots ce ne sont jamais que des humains chez qui les premiers rejets provoquent de la frustration qui se commute parfois en micro-agressions envers les autres utilisateur.rice.s.
Applis de rencontre et santé mentale
À force d’être plongé.e dans cet environnement toxique, certain.e.s abandonnent. Cependant, d’autres d’acharnent swipant désespérément à la recherche de la bonne personne. Parfois cela peut aller jusqu’à ressentir un sentiment d’épuisement ou de lassitude que les expert.e.s désignent comme le dating burn-out.
Pour éviter d’en arriver à détruire votre santé mentale en écumant les applis de rencontre, les psychologues recommandent de ne pas éterniser ces échanges. Préférez organiser rapidement une rencontre dans un lieu public et sûr. Plus vous attendrez, plus vous risquez de vous attacher à une version parfois idéalisée de la personne.
Malgré tout, de plus en plus de couples se forment en ligne
Que l’on soit partisan.e ou non de la tendance : les faits sont là. De plus en plus de couples sont issus des applis de rencontre. Et quand on vous dit couple, on ne vous parle pas que de duos occasionnels ou de relations légères, mais bien de couples sérieux se projetant sur le long terme.
Selon une étude de l’Université de Genève, les couples qui se sont rencontrés en ligne se disent tout aussi satisfaits de leur vie et de la qualité de leur relation. Et quand on aborde le futur avec eux, on se rend compte que leurs désirs de fonder un foyer et une famille sont même plus importants que celui des couples qui se rencontrent dans un environnement non numérique. En tout, l’IFOP affirme que 11 % des Français.es disent avoir trouvé leur moitié en ligne.
Les personnes qui déclarent que tomber amoureux.ses en ligne est totalement impossible n’ont qu’à bien se tenir. En 2022, l’amour c’est aussi les applis de rencontre. À condition de s’y aventurer avec distance et précautions. Alors, si l’aventure vous tente depuis longtemps, tout en vous effrayant, définissez vos limites et foncez. L’âme sœur se cache peut-être derrière un swipe ?
